La Chine retire le pangolin de sa pharmacopée traditionnelle et le protège plus étroitement
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Le pangolin est le mammifère le plus vendu illégalement au monde. Après avoir démontré qu’il pouvait avoir transmis la COVID-19 à l’humain, la Chine lui a accordé le niveau de protection maximal et en a retiré les écailles de sa pharmacopée le 9 juin. La pharmacopée chinoise est la liste officielle des éléments thérapeutiques autorisés en médecine traditionnelle d’Asie et promue par le gouvernement.
Le pangolin chinois est une espèce gravement menacée, et les sept autres espèces de pangolins sont menacées d’extinction. Nous sommes donc heureux que la Chine ait augmenté leur protection au plus haut niveau.
Le pangolin est considéré comme l’animal le plus chassé de toutes les espèces menacées, et le mammifère le plus vendu sur le marché noir mondial. On estime que les braconniers ont capturé un million de pangolins rien qu’au cours de la dernière décennie.
Gilbert Sape, l’expert en animaux sauvages utilisés en médecine traditionnelle chez Protection mondiale des animaux, a déclaré que « La viande du pangolin est considérée comme un délice en Chine et au Vietnam, tandis que ses écailles servent en médecine traditionnelle asiatique. Pourtant, aucune preuve scientifique ne démontre les effets thérapeutiques ou sanitaires des écailles de pangolin. »
Conditions favorables aux zoonoses comme la COVID-19
Le pangolin braconné dans la nature est souvent transporté dans de petites cages sales, ce qui favorise l’éclosion de maladies mortelles, en plus d'être extrêmement cruel et souffrant.
La faune sauvage serait à l'origine d’au moins 70% des nouvelles maladies zoonotiques infectieuses. À long terme, seule une interdiction permanente du commerce des espèces sauvages permettrait de garder la faune à l’état sauvage, d’éliminer la cruauté qu’elle subit et de prévenir les grandes épidémies.
Il faut mettre fin à l’usage des animaux sauvages en médecine traditionnelle
Si la Chine a retiré les écailles de pangolins de sa pharmacopée—la liste officielle des substances thérapeutiques qu’elle approuve et promeut pour la médecine traditionnelle—, on y trouve toujours des parties de nombreux autres animaux sauvages comme la bile d'ours, les os de tigre et la pâte de jaguar.
« Les produits d’animaux peuvent être remplacés par une foule d'herbes et de produits synthétiques », ajoute Gilbert Sape.
Ces animaux sont voués à une vie de souffrance, confinés en cages exigües, affamés et en détresse, des conditions où beaucoup contracteront d’horribles maladies. Le recours aux animaux sauvages en médecine traditionnelle est inutile voire dangereux pour la santé publique, surtout quand il existe des alternatives d’origine végétale.
Seule une interdiction mondiale du commerce des espèces sauvages peut protéger les animaux et les humains.
On ne peut plus ignorer les dangers et la souffrance extrême associés à l’exploitation des animaux sauvages. Chaque jour, des milliers d’animaux sauvages sont braconnés ou élevés, et vendus comme nourriture, compagnie, médicament ou divertissement, dans un marché mondial qui se chiffre à plusieurs milliards de dollars.
En février, la pandémie de coronavirus poussait la Chine à interdire le commerce intérieur et la consommation de nombreux animaux sauvages, puis au début mai, trois villes chinoises ont annoncé qu'elles accordaient la priorité au respect de cette interdiction.
Ces signes sont encourageants, mais l’interdiction de consommer des animaux sauvages ne suffit pas, c’est clair. La seule solution serait l’interdiction absolue du commerce mondial de toute espèce sauvage. Tant qu’on ne le fera pas, les animaux continueront de souffrir et les humains seront exposés à des pandémies mortelles. La faune sauvage ne nous appartient pas. Sa place est dans la nature. Ce n’est qu’à cette condition qu’on pourra garantir la santé future des animaux, de l’humain et de la planète.
Ensemble, nous pouvons mettre fin à l’exploitation de la faune. Une fois pour toutes.
Joignez-vous à la campagne mondiale de Protection mondiale des animaux et invitons le Canada et d'autres pays du G20 à interdire le commerce mondial des espèces sauvages.
Le pangolin chinois, une espèce gravement menacée, est le mammifère le plus vendu au noir, surtout pour ses écailles, qui servent en médecine traditionnelle.