Laxisme de l’agrobusiness face aux animaux d’élevage: Amazon, Walmart, Starbucks et bien d’autres
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Le rapport du Business Benchmark on Farm Animal Welfare (BBFAW) révèle que le bien-être des animaux d'élevage ne figure pas parmi les priorités de certains grands producteurs.
Selon ce rapport-choc, le bien-être des animaux d'élevage n’est pas une priorité pour de nombreuses grandes marques, ce qui est totalement inacceptable vu l’ampleur des souffrances dans les fermes industrielles :
- 40 milliards de poulets vivent chaque année dans des entrepôts surpeuplés.
- Plusieurs vivent dans moins d’espace qu’une feuille de papier, avec 10 000 autres poulets.
- Ils passent la majeure partie de leur vie assis ou couchés dans leurs excréments.
- Les porcelets industriels ont les dents taillées ou limées et la queue coupée.
- Trois truies sur quatre sont confinées à une cage de la taille d’un réfrigérateur.
L’agriculture axée sur le bien-être est meilleure pour les animaux, les humains et toute la planète. Il est temps que les producteurs prennent leurs responsabilités et fassent mieux.
BBFAW
Walmart, Restaurant Brands International (Tim Horton’s, Burger King, etc.), Maple Leaf Foods, Amazon (Whole Foods) et d’autres géants doivent revoir leur façon d’aborder le traitement des animaux, au Canada et partout dans le monde. — Tiré du rapport sorti le 26 février 2019
Selon ce rapport-choc, le bien-être des animaux d'élevage n’est pas une priorité pour de nombreuses grandes marques.
Le BBFAW, soutenu par Protection mondiale des animaux et Compassion in World Farming, est le premier indicateur mondial du bien-être des animaux d’élevage. Il classe 150 multinationales en six catégories, de 1 (meilleures) à 6 (pires) pour leurs normes de traitement des animaux.
Cliquez ici pour consulter le rapport BBFAW 2018 (en anglais)
En queue de peloton
Le BBFAW révèle combien il reste à faire du côté des grandes marques du secteur, qui se retrouvent au bas de l’échelle.
Amazon, propriétaire de Whole Food Market, se trouve dans la catégorie 5, tout comme Starbucks, Papa Johns, Subway, les soupes Campbell et Hershey.
La multinationale Walmart se classe dans la 4e catégorie – un résultat décevant de la part d’une des plus grandes entreprises au monde, qui a reculé d’une catégorie depuis l’an dernier.
Selon le rapport, Walmart manque de cohérence en matière de bien-être animal dans les divers marchés qu’elle dessert. Par ailleurs elle n’adopte aucune position mondiale face aux pratiques agricoles les plus cruelles, comme l’élevage en cage, la mutilation, la cruauté à l’abattoir et le transport d’animaux vivants sur de longues distances.
Le consommateur n’a aucune façon de savoir comment les animaux sont traités dans la chaine d’approvisionnement de Walmart, car elle ne fournit aucune information sur l’impact de ses activités agricoles quant au bien-être des animaux vivants.
Une longueur d’avance
Unilever et Danone se classent en 2e catégorie, ce qui laisse croire que le bien-être des animaux fait partie intégrante de leur stratégie d’entreprise.
Les sociétés anglaises dominent la 1re catégorie : Waitrose, Marks & Spencer, Cracswick (un géant de l’alimentaire en Angleterre), et Noble Foods (fabricant de GU Puds) ont toutes pris les devants en matière de bien-être des animaux.
Globalement, la situation s’améliore
Depuis le lancement du BBFAW en 2012, les multinationales commencent à progresser :
- 53% des entreprises ont nommé des administrateurs ou des cadres séniors pour surveiller le bien-être des animaux d'élevage.
- 71% ont publié des cibles d’amélioration pour le bien-être des animaux d’élevage.
- Des 55 sociétés alimentaires évaluées depuis 2012, 17 d’entre elles (31%) ont progressé d’une catégorie; 20 (36%) en ont franchi deux; et 8 (15%) en ont franchi trois.
Pensez-y à deux fois avant d’acheter. Votre pouvoir d’achat a un impact.
Pour Jacqueline Mills, directrice mondiale de Protectrice mondiale des animaux : « Si vous vous souciez des animaux, vous devriez y penser à deux fois avant de dépenser chez Walmart. Les géants comme Walmart doivent prendre le bien-être des animaux beaucoup plus au sérieux. Ils peuvent transformer leur vie en instaurant des politiques mondiales qui leur assure une vie digne d’être vécue. Protection mondiale des animaux demande à Walmart d’améliorer les conditions de vie de tous les porcs, dans la totalité de sa chaine d’approvisionnement, à commencer par l’élimination des cages de gestation. »
Au Canada, Walmart s'est formellement engagée à le faire d’ici 2022 auprès du Conseil canadien du commerce de détail. Ses concurrents Sobeys et Loblaw ont réaffirmé publiquement cet engagement, mais Walmart tarde à le faire. La campagne Nos porcs méritent d'être bien traités permet aux consommateurs d’exiger de Walmart une meilleure transparence.
Un récent sondage de Protection mondiale des animaux révélait que pour 92% des Canadiens, les porcs devraient être élevés dans des conditions favorisant leur bien-être et que 75% trouvent l’image de l’élevage porcin troublante, malsaine ou révoltante.
Selon Lynn Kavanagh, directrice de campagne pour Protection mondiale des animaux : « Les producteurs, les supermarchés et les chaines de restaurants d’ici et de partout ne pourront plus se permettre de négliger le bien-être des animaux. Les consommateurs ont maintenant accès à davantage d'information. De plus en plus de Canadiens se soucient des animaux et de la façon dont leur nourriture est produite, et veulent que les animaux soient au moins traités décemment. »
Pour une agriculture plus saine
L'élevage industriel est responsable des pires cruautés envers les animaux sur terre. Il faut inciter les gouvernements à créer des lois solides pour préserver le bien-être de ces animaux et forcer les entreprises à améliorer leur transparence et la façon dont elles les traitent.
Les producteurs, les supermarchés et les chaines de restaurants d’ici et de partout ne pourront plus se permettre de négliger le bien-être des animaux. Les consommateurs ont maintenant accès à davantage d'information. De plus en plus de Canadiens se soucient des animaux et de la façon dont leur nourriture est produite, et veulent que les animaux soient au moins traités décemment.