An orca in a small tank at an entertainment venue

Tokitae (Lolita) est décédée après cinquante-deux ans de captivité

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Tokitae, également connue sous le nom de « Lolita » et de « sk’aliCh’elh-tenaut », dernière orque résidente du Sud en captivité, est décédée vendredi après-midi au Seaquarium de Miami après avoir souffert pendant plus d’un demi-siècle en captivité.

Le Seaquarium de Miami a annoncé la triste nouvelle du décès de Tokitae le vendredi 18 août 2023. Tokitae, également connue sous le nom de « Lolita », une orque qui vivait en captivité dans l’établissement depuis 1970, a succombé à ce que l’on pense être une affection rénale.  

Le nom qui lui a été donné à l’origine signifie « jour radieux, jolies couleurs » en langue chinook. Elle a ensuite été rebaptisée commercialement « Lolita » pour les spectacles. 

L’orque, âgée de 57 ans, était affectueusement surnommée « Toki » et revêtait une grande importance pour la nation Lummi, une tribu autochtone établie le long des côtes de l’État de Washington et du sud de la Colombie-Britannique, l’endroit même où elle a été capturée. La nation Lummi l’appelle « Sk'aliCh'elh-tenaut », et la considère comme membre de sa famille, qwe lhol mechen, leur « parent sous l’eau »

L’histoire de Tokitae 

La vie de Tokitae en captivité a commencé en 1970, lorsqu’elle a été capturée lors de la tristement célèbre capture de Penn Cove. À l’époque, une entreprise américaine avait une mission : se procurer des orques pour l’industrie des parcs aquatiques, en pleine expansion. Au mois d’août 1970, elle a mené une vaste opération impliquant des bateaux, des avions et même des explosifs. 

Son objectif était d’attirer un groupe d’orques résidentes du Sud dans les eaux peu profondes de Penn Cove, près de Seattle. Tout a commencé par la séparation déchirante de mères en détresse et gémissantes de leurs veaux. Tragiquement, certaines orques se sont prises dans les filets, perdant ainsi la vie.  

Pendant ce temps, les jeunes veaux survivants ont été arrachés à leur mère et envoyés dans des parcs aquatiques du monde entier, bien que la plupart d’entre eux aient connu une mort prématurée dans un court laps de temps. 

Tokitae n’avait que 4 ans lorsqu’elle a été enlevée à sa famille, le banc « L ». Elle est restée en captivité dans des conditions horribles pendant 52 ans, confinée dans le plus petit bassin pour orques d’Amérique du Nord, tristement appelé le « Whale Bowl » (bol de la baleine).   

Ce bassin ne mesure que 24 mètres sur 11 mètres (80 pieds sur 35 pieds) et n’a qu’une profondeur de 6 mètres (20 pieds). Tokitae mesurait elle-même 6,7 mètres (22 pieds) de long, ce qui l’empêchait de plonger en profondeur ou de nager sur de longues distances comme elle le ferait à l’état sauvage. En 1980, lorsque son compagnon de bassin Hugo est mort, Tokitae a été privée de la compagnie de son espèce. En raison de ces conditions radicalement artificielles, il a été rapporté que Tokitae présentait des stéréotypies, c’est-à-dire des comportements répétitifs souvent révélateurs d’une détresse psychologique, tels que mâcher le bassin en béton, refaire surface au même endroit de manière répétée et faire des va-et-vient. 

Tokitae (Lolita) captive at the Miami Seaquarium

Photo : Miguel Endara / We Animals Media

Au cours des dernières années, la santé de Tokitae s’est dégradée et le vendredi 18 août, elle a succombé à ce que l’on croit être un problème rénal. Un événement magnifique s’est produit pendant que Tokitae se mourait : une rare rencontre entre trois familles d’orques, les bancs « J », « K » et « L », a eu lieu au large de la côte du Pacifique. Qu’il s’agisse d’une coïncidence ou non, certain·e·s pensent qu’il s’agit de la famille de Tokitae qui l’accueille chez elle.   

Projet de libération de Tokitae 

Tokitae est devenue le point de mire des défenseur·e·s des droits des animaux, des manifestant·e·s et des avocat·e·s, qui se sont battu·e·s pendant des années pour la libération de l’orque, dans l’espoir qu’elle puisse être réintégrée dans son banc. En fait, l’orque que l’on croit être la mère de Tokitae continue de prospérer à 90 ans, jouant le rôle de matriarche du banc. Tous les appels à sa libération ont été ignorés pendant des années. 

La nation Lummi a considéré qu’elle avait l’obligation sacrée de ramener Sk’aliCh’elh-tenaut dans sa terre ancestrale de la mer des Salish et s’est battue avec diligence pour sa libération.  

Finalement, en mars de cette année, des plans avaient été mis en œuvre pour transférer Tokitae dans un sanctuaire marin au large des côtes de l’État de Washington et du Canada, où elle aurait pu nager dans une zone délimitée par des filets dans ses eaux natales, tout en bénéficiant de soins humains continus. Elle devait être relâchée dans les eaux mêmes où vivent encore les membres de sa famille. 

Bien que la libération de Tokitae n’ait jamais abouti, son histoire reste un rappel poignant des défis auxquels sont confrontés les animaux en captivité et de la nécessité d’adopter un traitement plus compatissant et plus respectueux de ces êtres incroyables.  

En l’honneur de ce moment dédié à Tokitae, réfléchissons également à l’histoire plus large des animaux utilisés à des fins de divertissement, en défendant leurs droits à vivre librement ou en leur permettant de s’épanouir dans des environnements qui reflètent leurs foyers naturels. 

Défendre les animaux comme Tokitae 

Il ne faut pas oublier que Tokitae n’est pas le seul animal à vivre dans des conditions artificielles et cruelles. 

Il n’y a pas si longtemps, nous rendions hommage à la vie et à la mort de Kiska, une autre orque captive, qui a vécu sa vie en isolement au Marineland de Niagara Falls, en Ontario. Des milliers d’animaux naturels sentients comme Tokitae et Kiska continuent de souffrir en captivité dans le monde entier. 

Nous devons continuer à nous battre pour ces animaux et empêcher que d’autres créatures sentientes soient élevées, capturées ou utilisées à des fins de divertissement. Que ce soit par le biais de l’élevage en captivité ou la capture dans la nature, le fait d’utiliser des animaux sauvages pour le plaisir des touristes est nuisible et dépassé; cela doit cesser.  

L’histoire de Tokitae est un nouvel appel à l’action puissant pour mettre fin une fois pour toutes à l’industrie des baleines et des dauphins gardés en captivité à des fins de divertissement. 

Aidez-nous à mettre fin à la captivité des animaux sauvages 

Votre don aujourd’hui peut contribuer à mettre un terme à leurs souffrances en appuyant nos demandes d’arrêt définitif de leur élevage en captivité, de leur capture à l’état sauvage et de leur utilisation à des fins de divertissement. Ensemble, nous pouvons changer le tourisme pour que les dauphins et autres cétacés comme Sk’aliCh’elh-tenaut puissent continuer à vivre dans leur banc. Faisons en sorte que cette génération soit la dernière à être piégée dans des bassins. 

Aidez-nous à dénoncer les entreprises qui profitent de la souffrance de ces magnifiques animaux et encouragez, soutenez et promouvez des solutions telles que les sites du patrimoine baleinier et les sanctuaires marins.  

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Source de l’image de la bannière : Emily Huggins 

Tokitae a vécu seule dans le plus petit bassin d’orques d’Amérique du Nord pendant des décennies.

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