Protéger les animaux des changements climatiques
Pour souligner le Jour de la Terre (22 avril), nous invitons l’un de nos experts à expliquer comment nous protégeons les animaux lors des catastrophes naturelles
Les changements climatiques sont bien réels, et leurs effets sont palpables. Ces changements affectent aussi la fréquence et l’intensité des catastrophes.
Inondations, sècheresses prolongées et tempêtes violentes : ces phénomènes se généralisent. Ils ont un énorme impact sur les animaux, qui meurent par millions, année après année.
L’éducation comme moyen de réduire la mortalité animale
Le thème du Jour de la Terre 2017 est « l'environnement et l’éducation sur les changements climatiques ».
Ainsi, l’éducation est un élément essentiel du progrès: l’idée est que chacun ait les connaissances nécessaires pour inspirer à l’action et protéger l’environnement. Appliquée aux catastrophes naturelles, l’éducation devient une question de vie ou de mort. Elle permet de prévenir la longue et inutile souffrance de millions d’animaux dans le monde.
En ce Jour de la Terre, comme toute l’année, nous veillons sans cesse à protéger les animaux et les communautés, par la préparation et l’éducation avant la catastrophe, et par l’organisation des secours. La situation est devenue urgente: personne n’est en sécurité.
Nous aidons les paysans et les propriétaires d’animaux à mieux se préparer pour être moins vulnérables. Nous protégeons ainsi autant les animaux que les communautés qui en dépendent. Nous faisons aussi pression sur les gouvernements pour faire inclure la protection les animaux dans les plans d’intervention d’urgence.
Gerardo Huertas, notre directeur international – Gestion des catastrophes, répond à nos questions :
Q. Que faites-vous pour protéger les animaux face à l’aggravation des catastrophes?
Protection mondiale des animaux peut actuellement déployer de quatre à six équipes de vétérinaires et d’experts dans chaque zone sinistrée.
Nous recrutons et formons sans cesse des agents de liaison humanitaires, dans plusieurs pays vulnérables, afin d’accélérer et d’améliorer notre capacité d’intervention auprès des animaux et des communautés.
Notre objectif est d’avoir secouru cinq millions d’animaux dans les catastrophes d’ici l’an 2020.
Nous collaborons avec les Nations Unies pour montrer aux gouvernements comment protéger les animaux de trait et domestiques dans les urgences.
Nous préconisons aussi une culture de prévention chez les propriétaires d’animaux de compagnie.
Q. En 2015, une étude révélait que la moitié des catastrophes évaluées étaient liées aux changements climatiques. Quel est l’impact des changements climatiques sur les catastrophes, et donc sur les animaux?
À mesure que les conditions météorologiques changent, nos traditions, modèles et connaissances perdent leur utilité.
Il y a un an ou deux, des chercheurs ont prédit que, dans les Antilles, par exemple, les ouragans seraient moins fréquents, mais plus violents, et donc plus dangereux. Il y a peu à faire après le passage d’un ouragan monstre, mais la population et les gouvernements peuvent éviter le pire en s’y prenant à l’avance.
Les sècheresses touchent les gens et les animaux par millions et laissent des traces pendant des décennies.
La culture de réduction du risque, que nous préconisons, devient alors essentielle. Le dicton « mieux vaut prévenir que guérir » prend tout son sens ici. Plus nous enseignons aux propriétaires à se préparer pour protéger leurs animaux, plus d’animaux nous pourrons secourir.
Q. Le changement de fréquence et d’intensité des catastrophes naturelles rend-il les animaux plus vulnérables?
Absolument! Et à cela se combinent d’autres facteurs tels que le développement des zones exposées, comme en région inondable ou aride, ou aux abords des volcans. Le piètre état des habitations et des infrastructures est aussi un facteur de vulnérabilité. Si chaque catastrophe vient aggraver ces vulnérabilités, le peu de préparation des propriétaires d’animaux et l’incapacité des gouvernements à organiser une aide immédiate et efficace viennent encore empirer les choses.
Q. Que peuvent faire les propriétaires pour protéger leurs animaux?
Nous encourageons les propriétaires d'animaux à s’assoir pour élaborer un plan d’action. Je ne saurais trop souligner l’importance de cette étape.
Les propriétaires sont les mieux placés pour détecter les dangers que courent leurs animaux et pour y remédier quand ils surviennent.
Les animaux ont à peu près les mêmes besoins que leurs propriétaires. Ils doivent rester loin du danger dans les urgences. Or, ils ne peuvent prendre eux-mêmes les mesures nécessaires. Il faut donc un plan d’évacuation, une trousse de premiers soins vétérinaire, et des provisions d’eau et de nourriture.
Il faut également tenir à jour les dossiers de vaccination et bien identifier les animaux, au cas où ils seraient séparés de leurs propriétaires.
Découvrez comment nous aidons les propriétaires à planifier la protection de leurs animaux ici.
Nous prônons une totale préparation. Le temps presse!
Pour plus d’information sur notre travail de protection des animaux contre les effets des catastrophes, cliquez ici.