
Notre travail pour protéger les mammifères marins en captivité au Canada n’est pas terminé
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Après l’adoption historique du projet de loi S-203 (surnommé le projet de loi Free Willy) en 2019, les raisons de célébrer étaient très nombreuses — le Canada était l’un des premiers pays à adopter la décision aussi courageuse et progressiste d’interdire la reproduction, l’exposition et le commerce des cétacés à des fins de divertissement du public. Or, même une victoire aussi enthousiasmante pour les animaux ne signifie pas que la cruauté a cessé, que la négligence a pris fin et que les profits ne passeront plus avant le bien-être des animaux.
Nouvelle de dernière minute : Le parc MarineLand traduit en justice pour des problèmes de qualité de l’eau et des morts d’animaux
Vous avez peut-être vu le récent reportage de CBC selon lequel après des mois d’inspection du parc MarineLand par l’organisme chargé de surveiller le bien-être des animaux de l’Ontario, ce dernier a découvert que des mammifères marins étaient en détresse en raison de la mauvaise qualité de l’eau.
Ce n’est malheureusement pas la première fois que MarineLand fait l’objet d’une enquête en raison de la mauvaise qualité de l’eau de ses mammifères marins et le parc a fait face à des accusations répétées de cruauté envers les animaux au cours des années. Le fait que l’équipe chargée de la mise en application des règlements sur le bien-être des animaux du gouvernement de l’Ontario continue d’enquêter sur les conditions des animaux et qu’elle ait ordonné au parc de réparer son système d’eau, qualifié de « système de survie des mammifères marins [en captivité] » par l’expert cité, est un petit pas dans la bonne direction.
Vous savez que ces animaux sont des êtres vivants sensibles qui vont souffrir au quotidien jusqu’à ce que des changements soient apportés, et nous savons que vous voulez que MarineLand soit tenu responsable de ses gestes. C’est pourquoi il était si important que le gouvernement canadien adopte et mette en application le projet de loi Free Willy, qui interdit à MarineLand la reproduction de ses baleines et dauphins, en 2019.
Aussi tragique que cela puisse être, il n’y a pas suffisamment de refuges en bord de mer en activité ou en planification pour accueillir tous ces animaux et, jusqu’à ce qu’ils puissent le faire, nous devons en faire plus pour les baleines, les dauphins et les marsouins en captivité.
Voici comment vous pouvez les aider :
1) Demandez au gouvernement de l’Ontario d’interdire la reproduction de tous les animaux sauvages dans les zoos et les aquariums qui ne respectent pas les normes de bien-être animal et qui n’ont aucune valeur en matière de conservation. Les restrictions en matière de reproduction représentent la meilleure façon de freiner le problème et de mettre progressivement fin à cette cruelle industrie. Cela éviterait à de nouveaux animaux une vie d’emprisonnement et de souffrance. Vous pouvez envoyer un courriel à la solliciteuse générale de l’Ontario, Sylvia Jones, qui est responsable de la création et de la mise en application des règlements pour protéger le bien-être des animaux, à sylvia.jones@pc.ola.org en ajoutant votre député en c. c.
2) Aidez-nous à mettre un terme à la demande en matière de divertissement exploitant des animaux sauvages. Expedia, la plus grosse plateforme de voyage en ligne du monde, vend encore des billets pour MarineLand. Passez à l’action ici.
Aussi dans l’actualité : MarineLand exporte cinq bélugas vers un aquarium des É.-U.
Protection mondiale des animaux a appris par l’entremise d’articles que la ministre des Pêches et des Océans du Canada a approuvé le permis d’exportation de cinq bélugas de MarineLand vers le Mystic Aquarium, au Connecticut. Le gouvernement canadien devrait faire preuve de plus de transparence dans son processus d’évaluation des permis pour transférer les cétacés (baleines, dauphins et marsouins) en captivités du Canada, puisque c’est une question d’une grande importance pour les Canadiens compatissants.
Le Canada n’a-t-il pas interdit le commerce des baleines et des dauphins?
Oui. En 2019, le Canada a pris la décision audacieuse et progressiste d’interdire la reproduction, l’exposition et le commerce des cétacés à des fins de divertissement du public avec le projet de loi S-203. La nouvelle loi permet à MarineLand de conserver les baleines et les dauphins qu’il possède déjà, mais interdit leur reproduction. Elle permet aussi que les cétacés soient transférés à l’extérieur du pays vers une installation accréditée à condition que le transfert ait des avantages considérables pour le bien-être du cétacé ou pour la conservation de l’espèce sauvage du cétacé par l’entremise de la recherche scientifique.
Qu’est-ce qui est bien pour les baleines?
Il est parfois difficile de répondre à cette question, et c’est pour cette raison que le gouvernement canadien devrait consulter des experts indépendants en matière de bien-être des cétacés à chaque demande de permis.
Bien que MarineLand ne soit pas un environnement idéal, le transport des cétacés est stressant, et parfois, il est sans doute préférable de garder ces animaux au Canada, où la réglementation les protégeant de l’exploitation et du commerce à des fins de divertissement à l’avenir est plus stricte. Bien que le Mystic Aquarium souhaitât importer les bélugas à des fins de recherche scientifique, cette recherche aurait pu être menée à MarineLand et Mystic aurait pu travailler avec le parc canadien pour améliorer ses conditions de garde et ses pratiques, ce qui aurait été bénéfique pour le bien-être de nombreux bélugas (l’installation avait apparemment 54 bélugas avant d’en exporter 5 au Connecticut).
Protection mondiale des animaux s’est joint à une coalition d’ONG menée par l’Animal Welfare Institute et par Animal Justice pour soulever des préoccupations concernant le commerce des bélugas de MarineLand vers le Mystic Aquarium. Heureusement, les autorités américaines ont accepté d’ajouter des conditions strictes au permis d’importation de Mystic afin d’empêcher la reproduction et l’exploitation de ces animaux à des fins de spectacles. Mais le Canada doit aussi faire sa part en ajoutant des restrictions juridiquement contraignantes aux permis d’exportation.
Les Canadiens devraient avoir le droit d’être informés des décisions du gouvernement de transférer des baleines et des dauphins dans d’autres pays, tout comme le sont les Américains!
Les États-Unis ont mis en place une période d’avis et de consultation publics permettant aux ONG et aux scientifiques de fournir des renseignements utiles afin d’éclairer les décisions prises en vertu du Marine Mammal Protection Act. Les États-Unis ont aussi mis en place une commission sur les mammifères marins, la Marine Mammal Commission, composée de scientifiques du milieu universitaire, d’ONG, d’acteurs du secteur et de représentants du gouvernement pour aider à étudier les décisions.
Protection mondiale des animaux et d’autres ONG ont encouragé le Canada à instaurer un processus similaire et à créer un comité d’experts scientifiques indépendants spécialisés dans le bien-être, l’élevage, la gestion et la recherche scientifique touchant les cétacés en captivité afin d’émettre des recommandations à la ministre. Ces questions sont complexes et exigent une expertise spécialisée; nous ne pouvons pas compter sur l’industrie des aquariums de divertissement alimentée par le profit pour représenter les intérêts supérieurs de ces animaux.
Le gouvernement du Canada annonce de nouvelles politiques pour éclairer les décisions liées à l’importation et à l’exportation de baleines et de dauphins
Le 17 mai 2021, le gouvernement canadien a annoncé de nouvelles politiques afin de fournir à la ministre des Pêches et des Océans des orientations et des critères additionnels pour l’autorisation des permis liés à la prise, à l’importation et à l’exportation des cétacés et à la recherche scientifique menée sur ces animaux. Les nouvelles politiques ont été émises après la conclusion d’une consultation publique avec Protection mondiale des animaux et une coalition d’autres groupes de défense du bien-être des animaux au Canada et aux É.-U.
Bien que nous soyons déçus que le gouvernement n’ait pas accepté toutes nos recommandations, nous sommes ravis de voir que la politique a été modifiée pour permettre aux refuges en bord de mer de faire des demandes de permis pour prendre en charge des cétacés sauvés, et de voir que le gouvernement a toujours l’intention de mettre un terme à la captivité des cétacés à des fins de divertissement, comme le souligne la déclaration de la ministre :
« Les baleines, les dauphins et les marsouins sont des animaux sauvages qui appartiennent au milieu naturel. Les Canadiens ne veulent pas voir ces créatures sensibles derrière des vitres pour leur divertissement, et au cours des trois dernières années, notre gouvernement s’est mis à modifier les politiques et les lois pour mettre fin à ces pratiques au Canada. Merci à tous les Canadiens qui ont participé à notre processus de consultation en ligne, pour informer et renforcer nos actions à l’avenir. Grâce à ces modifications, ainsi qu’à nos mesures de protection et à notre travail constant visant à conserver le milieu marin, nous veillerons à ce que les mammifères marins puissent vivre en sécurité et en liberté dans les eaux canadiennes. »
L’honorable Bernadette Jordan, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne
Nous devons veiller à ce que cette génération de cétacés en captivité soit la dernière
Comptant parmi les premiers pays à interdire la garde à des fins de divertissement de ces animaux hautement sociaux, intelligents et nécessitant un territoire très vaste, le Canada est un chef de file mondial de la protection du bien-être des cétacés en captivité. Le Canada doit maintenant prendre des mesures pour assurer le meilleur bien-être possible aux animaux actuellement en captivité et pour s’assurer qu’ils sont la dernière génération d’animaux ainsi exposés au public. Il doit veiller à ce que le bon travail qu’il a accompli ne soit pas compromis lorsque MarineLand vend ses baleines et ses dauphins à d’autres installations en mettant en application des restrictions à leur reproduction. Nos lois fédérales plus strictes doivent accompagner nos baleines et nos dauphins où qu’ils aillent. Et ultimement, nous devons mettre fin à la reproduction, au commerce et à l’exploitation de ces animaux à l’échelle du monde.
Protection mondiale des animaux et d’autres ONG ont encouragé le Canada à instaurer un processus similaire et à créer un comité d’experts scientifiques indépendants spécialisés dans le bien-être, l’élevage, la gestion et la recherche scientifique touchant les cétacés en captivité afin d’émettre des recommandations à la ministre.