En mémoire de Kiska : la dernière orque en captivité du Canada
Blog
Dernière orque captive au Canada, Kiska est morte après plus de quarante ans en captivité. Son histoire met en lumière les problèmes systémiques de l’industrie des cétacés en captivité et la nécessité d’y apporter des solutions comme le Whale Sanctuary Project.
Kiska, dernière orque vivant en captivité au Canada, est morte le 9 mars à Marineland, dans la région ontarienne de Niagara Falls. Durant plus de 40 ans, elle a vécu en captivité sans pouvoir nager librement dans l’océan ou former des liens naturels avec d’autres orques, ce qu’elle aurait fait en nature. Son histoire est un exemple tragique des problèmes systémiques de l’industrie de la faune sauvage gardée en captivité à des fins de divertissement.
Kiska, seule dans son petit bassin de Marineland, à Niagara Falls (Photo credit: Jo-Anne McArthur / We Animals Media)
L’histoire de Kiska
Kiska a initialement été capturée au large de la côte islandaise lorsqu’elle avait à peine trois ans. Elle a ensuite été transférée à Marineland, en Ontario, où elle a passé le reste de sa vie dans un petit bassin en béton stérile.
Au cours de sa captivité, Kiska a donné naissance à cinq petits, tous morts en bas âge. Les orques sont des animaux extrêmement sociaux qui créent des liens familiaux forts, alors imaginez la détresse, le traumatisme et la dévastation qu’elle a pu ressentir en perdant tous ses petits.
Selon la scientifique spécialiste des mammifères marins Naomi Rose, ces animaux ne supportent tout simplement pas la captivité. En nature, les cétacés comme les dauphins et les orques parcourent quotidiennement de grandes distances allant de 60 à 225 kilomètres à la nage et peuvent plonger à une profondeur de 1 km plusieurs fois par jour, tous les jours. Il est impossible de reproduire ce type d’environnement en captivité. Les animaux faits pour vivre en nature qui sont gardés en captivité connaissent une souffrance physique et psychologique immense.
L’isolement et la solitude tragiques de Kiska mettent en lumière la cruauté de l’industrie des cétacés en captivité. Elle montrait souvent des stéréotypies, c’est-à-dire des comportements anormaux et répétitifs causés par l’ennui, le stress et le manque de stimulation répandus chez les animaux en captivité.
En fait, l’histoire de Kiska a retenu l’attention à l’échelle internationale après qu’une vidéo de l’orque se cognant la tête contre son bassin est devenue virale en 2021. Elle est devenue « l’orque la plus esseulée du monde » après la mort de sa compagne Nootka, restant seule dans son bassin de Marineland durant les 12 dernières années.
La liste croissante des problèmes de santé, des accidents, des grossesses non menées à terme et des morts prématurées de cétacés en captivité a braqué les projecteurs sur la cruauté de cette industrie et sur le besoin urgent d’y apporter des solutions humaines. Les animaux méritent mieux qu’une vie de souffrance dans des conditions de captivité cruelles et non naturelles pour le divertissement des humains.
Kiska, seule dans son petit bassin de Marineland, à Niagara Falls (Photo credit: Jo-Anne McArthur / We Animals Media)
Plaider pour la fin du divertissement axé sur la faune sauvage
Marineland a fait face à des accusations pour avoir prétendument utilisé des dauphins captifs à des fins de divertissement malgré l’interdiction de la captivité des cétacés et de leur utilisation pour le divertissement au Canada. Les procédures intentées contre le parc d’attractions ont commencé au début 2022, mais ont été suspendues en décembre de la même année, principalement en raison des retards du système judiciaire causés par la COVID-19. Protection mondiale des animaux a visité Marineland à l’été 2022 et a présenté à la police locale de nouvelles preuves que des dauphins étaient visiblement utilisés à des fins de divertissement.
Bien qu’il soit malheureusement trop tard pour Kiska, il y a encore de l’espoir pour les autres cétacés en captivité grâce au travail du Whale Sanctuary Project (WSP). Le WSP a proposé la création en Nouvelle-Écosse du tout premier sanctuaire en bord de mer du monde, qui pourrait offrir un nouveau foyer aux orques, aux bélugas et aux autres cétacés d’eau froide en captivité. Les sanctuaires en bord de mer offrent aux cétacés en captivité un environnement plus naturel où ils peuvent laisser s’exprimer un plus vaste éventail de comportements naturels, comme la recherche de nourriture et l’interaction avec d’autres espèces.
Protection mondiale des animaux lutte pour tous les animaux sauvages gardés en captivité dans des conditions dégradantes. L’Ontario n’a actuellement aucun règlement substantiel pour protéger les animaux sauvages en captivité. Nous exhortons le gouvernement ontarien à assumer ses responsabilités et à adopter des règlements qui remédieront aux conditions inférieures aux normes dans lesquelles les animaux sauvages sont gardés dans la province.
La mort de Kiska est un rappel du besoin urgent de changement dans l’industrie de la faune sauvage en captivité. Protection mondiale des animaux continuera de défendre les animaux captifs et de lutter pour des solutions de rechange responsables à la captivité.
Nous espérons que l’héritage de Kiska inspirera d’autres gens à œuvrer pour un monde où tous les animaux peuvent vivre en liberté et en nature.
Les bélugas de Marineland, Niagara Falls (Photo credit: Jo-Anne McArthur / We Animals Media)
Vous pouvez prendre parole pour la faune sauvage en captivité partout dans le monde en soutenant notre travail de défense avec les gestes suivants :
Mention de source de la photo : Jo-Anne McArthur / We Animals Media