Un animal sauvage ou domestique?
La réponse pourrait vous surprendre
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Animal domestique
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Animal sauvage
Animal sauvage
Les Canadiens adorent les animaux et sont nombreux à partager leur foyer avec toute une variété d’entre eux. Or, il y a une énorme différence entre posséder un chien ou un chat, et un perroquet ou un python. Au Canada, les animaux dits exotiques ou sauvages gagnent en popularité, mais le fait d’en garder à la maison comporte des aspects négatifs.
Alors, qu’est-ce qui distingue le fait de posséder un chien ou un perroquet? Bien des choses, en fait! Voici donc la définition des différents types d’animaux et pourquoi certains font de meilleurs compagnons que d’autres.
L’évolution et l’animal domestique
Les animaux de compagnie comme les chats, les chiens et les chevaux ont été sélectionnés pour certains traits spécifiques qui, au fil de nombreuses générations, leur ont permis de vivre avec les humains. Comme ces animaux ont été domestiqués, avec de bons soins et dans de bonnes conditions, ils peuvent vivre avec des humains en captivité sans souffrir.
Le processus de domestication prend des milliers d’années. On croit que la domestication du chien remonte à aussi loin qu'il y a 27 000 à 40 000 ans, et celle du chat, il y a 3600 à 9500 ans. [1]
L’animal exotique est un animal sauvage
L’animal exotique est un animal sauvage qui n’a jamais été domestiqué et qui n’est pas originaire d’une région. Les serpents, les perroquets, les geckos, les renards, les scorpions et même les chats africains ne sont que quelques-uns des animaux qu’on garde à la maison au Canada.
Contrairement à l’animal domestique, il est sauvage. On ne peut absolument pas reproduire à la maison l’espace et la liberté dont il jouit dans son environnement naturel. [2] Dans la nature, le python royal vit dans plusieurs types d’habitats : caché dans un terrier le jour et dans un arbre la nuit. Dans une maison, le python royal passe toute sa vie dans un petit enclos, où, dans certains cas, il ne peut jamais s’étirer sur toute sa longueur.
Notre désir d’avoir des animaux de compagnie non traditionnels encourage le commerce international, souvent illégal, d’espèces sauvages. [3] De nombreux animaux vendus comme « compagnons » commencent leur vie à l’état sauvage, puis sont capturés de manière souvent cruelle. Ils sont couramment entassés dans de petits contenants ou caisses, où ils sont parfois incapables de respirer ou de bouger. Selon nos enquêtes, jusqu’à 66% des perroquets jacos capturés à l’état sauvage et vendus comme animaux de compagnie meurent pendant le transport.
Même élevé en captivité, l’animal exotique reste un animal sauvage
L’élevage en captivité ne lui fait pas perdre sa nature sauvage. Malgré les meilleures intentions du propriétaire, l’animal sauvage qui vit chez lui souffre souvent d’un milieu inadéquat, comme la nourriture, l’espace et la température dont il a besoin pour être en bonne santé.
Et l’industrie de l’élevage comporte aussi son lot de problèmes. Par exemple, l’élevage sélectif pour obtenir certains motifs de fourrure ou d’écailles peut avoir des répercussions négatives sur la santé physique et mentale de l’animal. C’est particulièrement vrai pour les serpents et autres reptiles, dont les acheteurs recherchent les nouvelles races « design », issues de la mutation ("morphs"), et qui ont peu à voir avec leurs ancêtres sauvages.
Même apprivoisé, l’animal exotique reste toujours sauvage
Certains animaux sauvages nés en captivité tolèrent mieux les humains, mais ça ne veut pas dire qu’ils sont domestiqués. L’animal sauvage qui s’habitue aux gens reste sauvage, il garde son instinct sauvage et souffre en captivité.
[1] Bluecross and The Born Free Foundation, 2015, One Click Away: An investigation into the online sale of exotic animals as pets.
[2] Auliya, M. & Schmitz, A. 2010. Python regius. The IUCN Red List of Threatened Species 2010 and Toudonou, Christian AS. 2015. Ball python Python regius. CITES.
[3] Warwick et al, 2018, Exotic pet suitability: Understanding some problems and using a labelling system to aid animal welfare, environment and consumer protection, Journal of Veterinary Behavior.
Cas d’étude : Perroquet – Âme sauvage
Le perroquet jaco est un animal incroyable. On sait qu’il est très sociable et qu’il peut voler plusieurs kilomètres par jour à la recherche de nourriture.
Et la vie de solitaire en cage est aux antipodes de la vie dans la nature.
Le perroquet jaco vendu dans les foires d’animaux exotiques vit entre l’Afrique de l’Ouest et le Congo. Si les perroquets qu’on voit en ligne ou dans les animaleries sont nés en captivité, leurs parents ou grands-parents ont été capturés à l’état sauvage. Les petits des animaux sauvages restent des animaux sauvages et conservent leur instinct et leurs besoins naturels.
Malgré tout, près de la moitié des Canadiens trouvent acceptable d’avoir des oiseaux « de compagnie ». [4] Et cette opinion est excusable, car l’industrie des animaux exotiques fournit peu d’information sur leurs besoins particuliers, leurs comportements complexes et les soins très spéciaux à leur donner.
Comme le perroquet peut vivre plus de 60 ans, il survit souvent à son maitre et peut passer d’un foyer à l’autre plusieurs fois au cours de sa vie. Et comme il est très sociable, le fait de vivre seul en cage le fait souffrir d’isolement et d’ennui, au point qu’il s’arrache des plumes, il s’automutile et il crie constamment. Ce comportement difficile pousse bien des propriétaires à se défaire de leur perroquet, ce qui continue le cycle de douleur de l’animal.
Alix Wilson, une vétérinaire spécialiste des animaux exotiques, explique son expérience auprès des perroquets :
« Je vois des oiseaux très mal en point tous les jours. Or, tous les jours je vois des propriétaires qui adorent leur oiseau, mais qui ne savent pas en prendre soin. Ils ne savent tout simplement pas dans quoi ils se sont embarqués. Et tous les jours, les gens nous appellent pour mettre leur oiseau en adoption. »
Le perroquet jaco est l’oiseau sauvage de compagnie préféré en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient. Comme de nombreux sanctuaires d’oiseaux sont déjà pleins, il y a d’innombrables perroquets qui risquent de passer leur vie à souffrir en captivité.
[4] World Animal Protection Brand Tracking, 2018.
Ce que vous pouvez faire
Choisissez d’adopter un animal domestique plutôt que d’acheter un animal exotique. Même si l’animal est vendu dans une animalerie, il n’est pas nécessairement domestiqué. Nous vous suggérons de respecter les animaux sauvages et d’aller les apprécier dans la nature, dont ils font partie.
Prenez notre engagement et engagez-vous à garder les animaux sauvages dans la nature
Agissez contre le commerce d’espèces sauvages en vous engageant à ne jamais acheter d’animal exotique. Aidez-nous à protéger la faune en lui permettant de vivre à l’état sauvage.