A cull dairy cow at an auction in Ontario.

Voyage long et pénible des vaches laitières de réforme vers l’abattoir

Nouvelles

On estime à 560 000 le nombre de vaches laitières de réforme envoyées à l’abattoir chaque année, dont beaucoup sont en mauvaise santé et s’affaiblissent rapidement au cours du long voyage.

À tout moment, il y a 1,4 million de vaches laitières en production au Canada. Ces vaches sont inséminées artificiellement et leurs veaux leur sont retirés immédiatement après la naissance afin que leur lait puisse être vendu pour la consommation humaine. Elles sont traites de manière répétée jusqu’à ce qu’elles cessent de produire du lait, et le processus recommence encore et encore.

Qu’est-ce qu’une vache laitière de réforme?

Une fois qu’une vache laitière n’est plus productive, qu’elle ne peut plus concevoir de veau, qu’elle a des blessures ou que sa santé est compromise, elle devient inutile pour l’industrie. Ces vaches ne sont plus considérées comme économiquement viables et sont donc envoyées à l’abattoir. Chaque année, 30 à 40 % de la population totale des vaches laitières deviennent des « vaches de réforme ». Cela équivaut à environ 560 000 vaches laitières abattues chaque année.

En Amérique du Nord, les vaches de réforme sont généralement transportées sur un lieu d’enchères (au lieu d’être tuées à la ferme), où elles sont achetées et ensuite conduites à l’abattoir. Certaines vaches sont même envoyées à plusieurs ventes aux enchères avant d’être finalement expédiées à l’abattoir. Un rapport du National Farmed Animal Health and Welfare (NFAHW) Council indique que dans certains cas, le délai entre la ferme et l’abattage peut atteindre 7 à 10 jours.

En raison de leur mauvaise santé initiale, beaucoup de ces vaches souffrent pendant ce long voyage vers l’abattoir.

Problèmes de bien-être rencontrés par les vaches laitières de réforme

Étant donné que les vaches de réforme présentent souvent des problèmes de santé sous-jacents ou des blessures, leur santé risque davantage de se détériorer au cours du long voyage vers l’abattoir. En cours de route, ces vaches ne bénéficient pas d’un accès régulier à la nourriture et à l’eau, et ne sont souvent pas traites, ce qui entraîne des mamelles douloureusement pleines, aggravant ainsi leur mauvaise condition. Certaines vaches subissent de graves blessures en cours de route, et d’autres ne survivent pas.  

Une étude a révélé une forte prévalence de vaches de réforme aux enchères présentant une faiblesse corporelle (maigres), une démarche anormale (difficulté à marcher) ou des blessures aux jarrets, autant de signes d’un mauvais état de santé. Cela va à l’encontre des normes du secteur et des réglementations fédérales en matière de transport qui interdisent le transport d’animaux inaptes ou fragilisés. Malheureusement, l’inspection, la surveillance et l’application de ces règlements dans les ventes aux enchères sont minimes.  

Heureusement, la gestion de ces vaches laitières de réforme fait l’objet d’une attention croissante. L’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV) a publié en 2018 un énoncé de position s’opposant au transport sur de longues distances des vaches de réforme. L’industrie laitière elle-même reconnaît le problème du transport inapproprié de vaches dont l’état de santé est compromis ou insuffisant, et fait des efforts pour éduquer les éleveurs. Il reste encore beaucoup à faire pour résoudre ce problème et empêcher la souffrance inutile de ces animaux. 

Two cull dairy cows at an auction in Ontario, the cows appear thin and have very full udders.

Vaches laitières de réforme lors d’une vente aux enchères en Ontario, les vaches semblent amaigries et ont des mamelles pleines. 

Comment améliorer le bien-être des vaches laitières de réforme 

Il est inacceptable que ces vaches souffrent alors que de bonnes décisions de gestion pourraient éviter cette situation. 

Sur la base de recommandations des experts, la Protection mondiale des animaux recommande vivement à l’industrie laitière de travailler avec les producteurs et les autres parties prenantes pour mettre en œuvre les mesures suivantes afin d’éviter la souffrance inutile des vaches laitières de réforme : 

  • Mettre en œuvre un abattage proactif : les animaux doivent être abattus avant qu’ils ne soient fragilisés et ne présentent un risque plus élevé de détérioration de leur santé liée au transport. 
  • Accroître la responsabilité : les producteurs doivent être tenus responsables des animaux transportés en mauvaise santé. Des sanctions strictes devraient être imposées pour le transport de vaches de réforme malades ou blessées. 
  • S’assurer que les vaches sont aptes au transport, y compris la traite ou le tarissement, l’alimentation et l’abreuvement pour une prise de poids, et le repos. 
  • S’efforcer de faire de l’abattage local ou de l’euthanasie à la ferme une option viable pour les éleveurs afin de réduire la nécessité de longs transports.  
  • Mettre en œuvre de meilleures réglementations et inspections lors des ventes aux enchères afin de protéger les animaux et d’éviter toute souffrance. 
  • Améliorer les conditions de vente aux enchères : y compris la fourniture de nourriture et d’eau, la traite des vaches et l’augmentation de la capacité d’euthanasie. 

Comment contribuer à la réforme des vaches laitières 

Restez à l’écoute pour de plus amples informations sur ce sujet et sur la manière dont vous pouvez nous aider à défendre la cause des vaches laitières de réforme.  

Entre-temps, l’une des meilleures façons d’aider les animaux d’élevage est de réduire la quantité de viande et de produits laitiers que vous consommez. Ce faisant, vous favoriserez la transition vers un système alimentaire plus humain et plus durable. 

Vous pouvez également faire un don pour financer notre travail au Canada afin d’exiger un meilleur traitement pour les vaches.  

Avec votre soutien, nous nous efforcerons d’améliorer la santé et le bien-être des vaches laitières en poussant l’industrie et les autres parties prenantes à apporter les changements nécessaires pour que le bien-être de ces animaux soit une priorité. 

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