Pictured: a mink. Image by Derek Naulls from Pixabay

Une éclosion de COVID-19 dans une visonnière de la C.-B. n’est que le plus récent avertissement

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Les coronavirus sont des zoonoses, des maladies qui peuvent se transmettre entre les animaux et les humains. C’est en avril 2020 aux Pays-Bas que l’on a observé pour la première fois un cycle de transmission complet du virus, c’est-à-dire une transmission de l’humain à l’animal puis de l’animal à l’humain.

Le lundi 7 décembre 2020, une éclosion de COVID-19 s’est déclarée dans une visonnière de la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique. Ce n’est que le plus récent avertissement pour le Canada, signalant qu’il est temps de mettre fin à l’élevage et au commerce d’espèces sauvages pour des produits de luxe.

Bien que des tests de dépistage du virus soient encore en cours chez les visons de la C.-B., la COVID-19 s’est répandue comme une traînée de poudre dans des visonnières d’Europe et de nombreux États américains. Jusqu’à maintenant, des infections sont survenues dans des visonnières des Pays-Bas, du Danemark, de France, d’Espagne, de Suède, d’Italie, de Grèce, de Pologne, de Lituanie et de plusieurs États des États-Unis (Michigan, Utah, Wisconsin et Oregon), alors que le tout dernier élevage ayant reçu un résultat de test positif se trouve au Canada.

Élevage des visons et COVID-19

Il est devenu évident que les visons sont très vulnérables à la COVID-19 et une nouvelle étude danoise montre que le virus SARS-CoV-2 est capable de muter chez le vison. Une nouvelle souche liée au vison a infecté des gens au Danemark et entraîné le confinement de plus d’un quart de million de Danois. Bien que les mutations virales soient communes, elles sont une source de préoccupation, car elles peuvent menacer le succès de futurs vaccins.

Un autre risque non négligeable est la possibilité que les visons d’élevage entrent en contact avec les populations de visons sauvages et les infectent, comme ce fut le cas avec d’autres maladies.

Jusqu’à maintenant, les réactions des gouvernements varient. Les Pays-Bas ont décidé de devancer la fermeture de toutes les visonnières de 2024 à mars 2021. Un abattage à grande échelle a déjà été effectué ou est prévu en France, en Pologne et en Espagne. D’autres pays, comme les É.-U. et le Canada, ont accru les mesures de biosécurité, placé les visonnières en quarantaine et surveillent la situation.

A mink in a small cage

Soixante-quinze pour cent des maladies infectieuses nouvelles et émergentes ayant un effet sur la santé humaine proviennent d’animaux, principalement d’espèces sauvages. L’élevage des visons fait partie du commerce mondial des espèces sauvages. Ces animaux sauvages sont vendus aux enchères, puis expédiés aux quatre coins du monde pour vivre leur vie dans de minuscules cages. Le Canada importe des visons chaque année, principalement des É.-U. L’élevage des visons n’existe que pour la fabrication de produits de luxe contenant de la fourrure.

Un sondage de 2020 mené par Northstar et commandé par Protection mondiale des animaux montre que 80 % des Canadiens s’opposent à l’élevage des animaux pour la fourrure. Ce constat est en phase avec le déclin de l’industrie de la fourrure. En Europe, beaucoup de pays (p. ex. le R.-U., l’Autriche, la Slovénie et la Croatie) ont interdit l’élevage des visons, et d’autres pays, dont la France, la Slovaquie et la Norvège, se sont engagés à abandonner progressivement cette pratique d’élevage.

Le Canada doit adopter une approche du type « une seule santé, un seul bien-être » pour prévenir la prochaine pandémie. Il est temps de changer notre relation avec les animaux. Le fait de retarder la mise en place de mesures augmente les probabilités d’éclosion dans nos visonnières, compliquant davantage notre capacité à réduire la propagation de la COVID-19.

Selon les plus récentes données de Statistiques Canada, il existe à l’heure actuelle environ 98 visonnières en activité au Canada.

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