Que signifient les changements au ministère de l'Agriculture des États-Unis pour les animaux?

09/02/2017

Le département de l'Agriculture des États-Unis (USDA) a fait la une des journaux vendredi dernier en purgeant de son site Web la banque de données sur les registres d’inspection et de conformité de la loi sur le bien-être des animaux. Qu’est-ce que cela signifie concrètement?

L’Animal Welfare Act règlemente le traitement des animaux dans la recherche, les expositions, le transport et le commerce. Le site de l’USDA publiait des rapports sur les cas de violation liés au bien-être des animaux dans diverses installations comme les zoos en bordure de route, les usines à chiots, les animaleries et les laboratoires de recherche. Cette information n’est plus disponible en accès libre. Il faut maintenant en faire la requête dans le cadre du Freedom of Information Act (FOIA), ce qui peut prendre des années à aboutir. Pour les journalistes et les fonctionnaires qui se préoccupent de bien-être des animaux, il sera également plus difficile d’enquêter sur les cas de cruauté envers les animaux et d’adopter des lois qui condamnent les coupables. L’USDA Animal and Plant Health Inspection Service (APHIS), qui maintenait ces données en ligne, justifie ce changement par souci de maintient des droits à la vie privée. Or ces données étaient déjà fortement censurées.

Nous sommes particulièrement inquiets de l’impact de ce changement sur les animaux utilisés dans l’industrie du divertissement. Les animaux sauvages servent à amuser le public partout au monde, et aux États-Unis, ceux qui vivent dans les cirques et les parcs animaliers souffrent abondamment, au nom du divertissement. Par exemple, les éléphants captifs qui font des spectacles dans les zoos subissent un entrainement cruel avant d’accepter d’interagir avec le public. Ils peuvent passer leur vie enchainés, sans jamais interagir avec leurs semblables, et dans des conditions qui ne satisfont pas leurs besoins fondamentaux. Les registres de l’APHIS ont été essentiels dans l’enquête sur les Ringling Bros. et leur traitement des éléphants, ce qui a permis de sensibiliser le public sur la souffrance dont ils étaient victimes en coulisses. Ces registres révélaient également les cas de non-respect des droits des animaux dans les zoos et les sanctuaires, ce qui permettait aux visiteurs de vérifier quelles institutions se souciaient ou non du bien-être des animaux.

Le bien-être des animaux gardés dans des institutions publiques ou privées est important pour les gens partout au monde, peu importe où elles sont établies. Et grâce à l’évolution de la demande du public, les Ringling Bros. ont éliminé les spectacles d’éléphants en 2016, et ont annoncé plus tôt cette année qu'ils fermaient les portes par manque de spectateurs. L’an dernier marquait un tournant pour les animaux marins en captivité, car après des années d’indignation publique, SeaWorld s’est engagé à mettre fin à l’élevage des épaulards en captivité. Le public a régulièrement démontré qu’il se souciait du traitement des animaux en captivité et qu’il était prêt à les protéger avec sa voix et son portefeuille.

La transparence est cruciale pour tenir responsables les institutions et particuliers coupables de cruauté envers les animaux, et nous demandons à l’USDA de redonner au public l’accès à ces registres. Devant le tollé soulevé, l’USDA a affirmé que ce retrait des données pourrait n’être que temporaire, alors continuons d’élever la voix. Si vous avez des proches vivant aux États-Unis, demandez-leur de faire part de leurs inquiétudes à leur représentant au Congrès, et de l’inciter à exiger publiquement la restauration de ces données. Assurez-vous de toujours éviter les établissements qui gardent des animaux sauvages en captivité pour amuser le public. Et si vous planifiez de visiter un sanctuaire faunique, vous pouvez vérifier s’il est authentique et accrédité en visitant le site Web de la Federation of Animal Sanctuaries (GFAS). Ensemble, élevons la voix pour protéger les animaux de la cruauté!