Bill S-203 passed. Now what?

Projet de loi S-203 accepté : et ensuite?

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Projet de loi S-203 accepté : et ensuite?

La victoire historique du Projet de loi S-203 (contre la captivité des baleines et des dauphins) vient modifier le Code criminel, la Loi sur les pêches et la Loi sur la protection d’espèces animales ou végétales sauvages et la règlementation de leur commerce international et interprovincial, afin d’abolir la captivité, la reproduction et le commerce des cétacés à des fins de divertissement. Ceux qui enfreignent la loi seront dorénavant passibles d’amendes allant jusqu’à 200 000 $. On fait toutefois exception pour les cétacés vivant déjà en captivité. Ils seront exclus de la loi puisqu’ils sont considérés comme des droits acquis, et les sites pourront les garder, sans pouvoir en élever ou en acquérir de nouveaux aux fins de divertissement. Le Projet de loi S-203 prévoit aussi une exclusion pour les cétacés qui requièrent des soins ou une réhabilitation.

Ce qu’il faut retenir d’important de cette nouvelle loi c’est que les cétacés vivant actuellement en captivité seront la dernière génération à souffrir pour divertir les foules au Canada. 

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Image prise par Protection mondiale des animaux à Marineland, Canada, le 11 juillet 2018.

Les cétacés souffrent en captivité

La nouvelle loi freine la menace croissante pour leur bien-être et renforce l’inadmissibilité du divertissement avec des cétacés captifs; mais les baleines et les dauphins qui vivent actuellement en captivité continueront à souffrir. Le rapport Plaidoyer contre la captivité des mammifères marins fournit des arguments scientifiques et éthiques contre le fait de garder des baleines et des dauphins en captivité dans de petits bassins. Les cétacés sont hautement intelligents et socialement complexes; ils sont de grands plongeurs et parcourent d’énormes distances. Il est cruel de les garder dans de petits bassins qui limitent leurs comportements naturels.

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Image prise par Protection mondiale des animaux à Marineland, Canada, le 11 juillet 2018.

Le public peut-il encore aller visiter des sites d’animaux au Canada?

Marineland a déclaré qu’il interdirait les spectacles axés sur le divertissement, mais qu’il continuerait ses «présentations éducatives» (en anglais).

Selon le rapport Plaidoyer contre la captivité des mammifères marins s’il est légalement possible d’obliger les sites touristiques à offrir une composante éducative, la teneur éducative pour le public est très difficile à prouver objectivement. On y cite une étude internationale menée en 2018, où les participants en faveur du maintien des cétacés en captivité étaient beaucoup moins enclins à accorder d’importance à leur conservation. Cela contredit l’industrie, qui prétend que ses installations favorisent l’intérêt du public pour la conservation et qu’il est avantageux de garder des cétacés en captivité aux fins d’éducation et de conservation.

L’autre site canadien qui sera touché par la nouvelle loi est l’Aquarium de Vancouver, qui possède un dauphin, Helen, une femelle à flancs blancs du Pacifique. Si Helen est visée par l’exclusion prévue à la loi, un règlement municipal interdisant la captivité des cétacés exige son transfert hors du site.

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Est-ce que les animaux de Marineland devront y passer le reste de leur vie?

La clause d’exclusion pour droits acquis permettra aux sites de garder les cétacés qui sont présentement en captivité. Selon les données déjà enregistrées, Marineland possède 55 bélugas, cinq grands dauphins et un épaulard, qui sont visés par la nouvelle loi.

Ce mois-ci, les permis demandés par Marineland pour pouvoir déménager deux bélugas au site Oceanografic, en Espagne, ont été approuvés. Oceanografic se serait engagé à ne pas faire reproduire ces baleines, ce que le ministre canadien des Pêches, Jonathan Wilkinson, a reconnu comme un important facteur dans l’approbation des permis. Il croit que ce transfert est dans le meilleur intérêt des baleines.

Nous apprécions l’engagement du site Oceanografic. Mais nous demandons au gouvernement canadien d’exiger des comptes et de révéler ses propres critères d’approbation pour tout nouveau permis d’exportation. Il faut garantir au public que ces bélugas et autres cétacés actuellement en captivité au Canada ne seront pas transférés vers d’autres sites pour la reproduction et l’exploitation à des fins touristiques. Nous croyons que le gouvernement doit révéler ses critères en toute transparence et impliquer des organismes et des experts en bien-être des animaux pour veiller au meilleur intérêt des cétacés.

Nous espérons voir d’autres parcs marins suivre l’exemple du National Aquarium de Baltimore, du Dolphin Magic de Coffs Harbour, en Australie, et d’Ocean World, à Shanghai, qui offrent à leurs animaux une retraite en sanctuaire de bord de mer.

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Image: Protection mondiale des animaux / Rachel Ceretto, groupe de dauphins à long bec, au large de la côte ouest d’Oahu, à Hawaii.

Is there a sanctuary they could go to?

On planifie présentement l’aménagement de sanctuaires de cétacés partout à travers le monde. Le Whale Sanctuary Project travaille à établir un modèle de sanctuaire côtier en Amérique du Nord pour les épaulards et les bélugas à la retraite qui ne survivraient pas à un retour complet dans la nature. En Islande, le SEA LIFE Trust a créé le premier sanctuaire de bélugas en partenariat avec la Whale and Dolphin Conservation (WDC), qui surveillera au printemps 2020 l’arrivée de ses premiers résidents, deux bélugas d’un site de Chine.

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Image: Deux dauphins sténos, îles Canaries.

Les bonnes nouvelles

Si les cétacés visés par l’exclusion restent en captivité, l’adoption du projet de loi S-203 est une victoire majeure pour le bien-être des animaux au Canada et dans le monde. L’interdiction de faire reproduire les baleines, les dauphins et les marsouins est un élément clé de la loi. Ainsi, les cétacés actuellement conservés en bassins au Canada seront la dernière génération à souffrir pour amuser le public. Cette interdiction contribue beaucoup à rendre inacceptable l’usage des cétacés pour divertir les touristes. Nous espérons voir un effet de domino qui incitera d’autres gouvernements à adopter de telles lois et qui fera réfléchir les touristes à deux fois avant d’acheter un billet pour un spectacle ou une activité impliquant des baleines ou des dauphins. 

Nous espérons aussi que les touristes canadiens véhiculeront ces valeurs durant leurs vacances dans d’autres pays en ne participant pas aux activités nuisibles qui sont maintenant illégales ici. En 2019, notre recherche a révélé que pour 89% des personnes interrogées, la place des animaux sauvages est dans la nature, et 87% d’entre eux préfèrent voir des animaux dans leur habitat naturel. Êtes-vous d’accord?

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