Un nouveau rapport met en lumière les conditions inhumaines dans lesquelles vivent les animaux sauvages dans les zoos amateurs
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La défaillance de la réglementation nuit aux animaux sauvages gardés en captivité en Ontario.
Nous avons récemment publié un rapport intitulé Nothing new at the zoo, qui démontre que les réglementations provinciales actuelles ne permettent pas de protéger les milliers d’animaux sauvages gardés en captivité en Ontario.
Nos spécialistes d’expérience en matière de bien-être animal ont effectué onze visites dans des zoos, des spectacles mettant en scène des animaux sauvages ainsi que des expositions de type zoologique hébergeant des animaux sauvages dans l’ensemble de l’Ontario afin de vérifier leur conformité à la réglementation.
Bien que la province ait mis en place une réglementation sur les normes de soins pour ces établissements, nos recherches ont révélé que ces zoos amateurs ne respectent apparemment pas de nombreuses dispositions de cette réglementation, laissant les animaux vivre dans des conditions dégradantes et désolantes.
Ce non-respect des lois peut non seulement entraîner de graves souffrances pour les animaux, mais aussi avoir une incidence considérable sur la santé et la sécurité publiques.
Pour le bien des animaux et des êtres humains, la province doit adopter un mécanisme de délivrance de permis obligatoire pour les zoos, fondé sur les normes les plus strictes en matière de bien-être animal et de sécurité publique.
Dans quelle mesure les zoos amateurs n’ont-ils pas respecté les normes provinciales?
Un manque d’espace suffisant pour les animaux
Alors que la réglementation provinciale exige que les animaux disposent d’un espace suffisant pour pouvoir se livrer à leurs comportements naturels, il est clairement démontré que les animaux sont détenus dans des espaces excessivement réduits.
Makis varis noir et blanc dans une minuscule cage
Nous avons vu des Makis varis noir et blanc détenus dans un espace qui restreint considérablement leurs mouvements naturels en les empêchant de courir, de bondir ou de sauter d’une branche à l’autre. L’espace manquait également d’un véritable enrichissement pour les lémuriens, et aucune mesure d’intimité n’était prévue pour leur permettre de se cacher du public.
Malheureusement, ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. La majorité des enclos que nous avons observés limitaient considérablement la capacité des animaux à adopter des comportements naturels tels que nager, voler, grimper et courir.
Un manque d’enrichissement adéquat pour les animaux
L’enrichissement est un élément essentiel pour assurer le bien-être des animaux. Il peut inclure tout ce qui stimule et encourage les comportements naturels, comme la mise à disposition de matériaux que les animaux peuvent chercher et creuser, ou de nouveaux aliments qui encouragent la manipulation et le jeu.
Malheureusement, dans tous les zoos visités, le manque d’objets ou de mobilier d’enrichissement intéressant était courant.
Une tortue-alligator dans un enclos peu enrichi
Par exemple, dans la nature, les tortues-alligators vivent dans des eaux profondes, comme les marécages et les rivières, et elles utilisent leur environnement boueux comme camouflage pour chasser et se protéger. Pourtant, l’hébergement de cette tortue dans ce zoo ne présente que peu de ressemblances avec son habitat naturel. Le mobilier fourni n’a que peu d’intérêt pour l’animal, et il n’y a pas d’endroit où la tortue pourrait s’abriter de la vue du public. Rien dans cet enclos n’imitait les environnements complexes d’où viennent ces tortues ou ne stimulait leurs comportements naturels.
Ces problèmes ont à nouveau été constatés dans la plupart des enclos des zoos examinés.
Un manque d’abri adéquat pour les animaux
Comme nous le savons, les hivers canadiens peuvent être extrêmement froids. Pourtant, de nombreux animaux hébergés dans ces installations sont exotiques et peuvent ne pas être adaptés à ces conditions froides. Malgré la situation, de nombreux zoos ne semblaient pas fournir d’abris adéquats pour assurer le confort de ces animaux tout au long de l’année.
Lions dans un enclos avec peu d’ombre ou d’abri contre les intempéries
Ce problème ne se pose pas uniquement en hiver. Au cours d’une journée chaude, les animaux ont également besoin d’un accès à l’ombre et d’un abri. Comme nous pouvons le constater sur cette photo, cet enclos n’offre que peu d’abri ou d’ombre aux animaux. Les lions ne peuvent s’abriter que sous la structure en bois ou dans leur espace de couchage. Le toit de l’enclos est complètement ouvert et n’offre ni ombre ni abri contre les intempéries.
Cette absence d’abri signifie également que les animaux ne peuvent jamais se cacher de la vue du public. Dans bien des cas, le nombre d’abris proposés était insuffisant par rapport au nombre d’animaux présents dans l’enclos, ce qui peut être source de stress et de conflits lorsque les animaux doivent se faire concurrence ou partager le même espace.
Des logements inadéquats pour les animaux sociaux
De nombreux animaux sont connus pour être sociaux et vivre en groupe. Les animaux tels que les perroquets, les singes et les lions dépendent des interactions sociales sur le plan psychologique et comportemental. Cependant, nous avons constaté que de nombreuses espèces sociales, telles que les primates et les oiseaux, sont maintenues en isolement ou en groupes sociaux non naturels dans les zoos.
Un capucin logé tout seul
Nous avons vu un capucin, connu pour vivre en groupes comptant jusqu’à trente-cinq individus dans la nature, être gardé dans l’isolement le plus total. Cette situation peut être dévastatrice pour sa santé mentale et son bien-être.
Un environnement insalubre
La propreté de l’environnement n’est pas seulement nécessaire pour la santé de l’animal; elle joue également un rôle crucial dans la préservation de la santé humaine.
Lorsque les animaux sont détenus en milieu fermé, le risque d’accumulation de pathogènes est plus élevé en raison de la proximité des zones où ils mangent, dorment et défèquent. En outre, les animaux stressés par la vie en milieu fermé peuvent avoir un système immunitaire affaibli, ce qui accroît le risque de contracter et de transmettre des maladies à d’autres espèces, y compris aux êtres humains.
Accumulation de déchets alimentaires et de fientes d’oiseaux clairement visibles dans l’enclos
Comme en atteste cette photo, l’accumulation de nourriture et de fientes d’oiseaux est clairement visible. Les oiseaux sont connus pour porter de nombreuses zoonoses, et des maladies ont été transmises d’oiseaux sauvages vivants à des oiseaux sauvages gardés en captivité.
Des pratiques préoccupantes pour la santé et la sécurité humaines
La plupart des animaux détenus dans des zoos, qu’ils soient nés dans la nature ou en captivité, sont des animaux sauvages. Ils peuvent souvent représenter un grave danger pour le personnel, le public ou, en cas d’évasion, pour les collectivités avoisinantes. Il est nécessaire de mettre en place plusieurs mesures de sécurité pour empêcher les animaux de s’échapper. Toutefois, dans certains de ces zoos amateurs, les mesures de sécurité laissaient à désirer. Nous avons vu des tigres maintenus derrière des clôtures beaucoup trop basses et des lions gardés derrière des clôtures fragiles. Ces enclos ne tiennent pas compte des capacités physiques de ces animaux puissants.
Un tigre dans un enclos dont la clôture est dangereusement basse
La hauteur de la clôture séparant le tigre du public est estimée à 3 mètres. Les tigres sont connus pour franchir des clôtures de plus de 4 mètres de haut, et les normes professionnelles des zoos exigent que la hauteur des clôtures soit d’au moins 4,8 mètres et que des mesures de sécurité supplémentaires soient mises en place au sommet de celles-ci. Cet enclos n’est pas sécuritaire et pose des risques sur le plan de la santé humaine.
Les zoos amateurs ne respectent pas ces animaux : des enclos inadéquats, un manque d’abris, des environnements insalubres, une absence préoccupante d’enrichissement et un mépris de la sécurité des animaux et des êtres humains.
Les animaux sauvages gardés en captivité méritent mieux.
Aidez-nous à mettre un terme aux activités des zoos amateurs de l’Ontario.
Sur la base de notre enquête et de nos conclusions, nous avons déposé des plaintes auprès du bureau d’inspection des Services relatifs au bien-être des animaux et fait part de nos découvertes au ministère du Solliciteur général.
Joignez-vous à nous pour défendre la cause des animaux sauvages gardés en captivité en Ontario.
Envoyez un courriel au nouveau Solliciteur général de l’Ontario pour l’exhorter à mettre en place un mécanisme de délivrance de permis obligatoire pour les zoos à l’échelle de la province, qui donne la priorité aux normes les plus élevées en matière de bien-être animal ainsi qu’à la santé et à la sécurité publiques.