
Nous demandons à toutes les banques publiques de développement de cesser d’investir dans un élevage industriel polluant et destructeur.
Nouvelles
À l’approche du sommet « Finance en Commun » de 2021, nous écrivons à toutes les banques publiques de développement pour leur demander de cesser de financer l’agriculture non durable.
Cinq grandes banques multilatérales de développement ont investi plus de 4,5 milliards de dollars de fonds publics dans des sociétés d’élevage industriel au cours de la dernière décennie, alimentant le changement climatique et la déforestation, et détruisant les moyens de subsistance de petits producteurs.
Ces banques sont les suivantes :
- Groupe de la Banque mondiale (y compris la SFI)
- Banque asiatique de développement
- Banque européenne d’investissement
- Banque européenne pour la reconstruction et le développement
- Groupe de la Banque interaméricaine de développement (y compris IDB Invest)
Cette étude menée par la Protection mondiale des animaux et la campagne Divest Factory Farming a été publiée aujourd’hui, à l’approche du sommet Finance en Commun qui se tiendra les 19 et 20 octobre. Cet événement réunira plus de 500 banques de développement et d’autres acteurs importants afin de convenir d’actions pour transformer l’agriculture et le secteur agroalimentaire.
Objectif du sommet
S’assurer que les banques publiques de développement contribuent à la réduction des émissions, à la protection de la nature, à la lutte contre la faim et à l’adaptation du système alimentaire au changement climatique.
C’est le moment pour les banques de développement de joindre le geste à la parole. Nombre d’entre elles se sont engagées à soutenir l’Accord de Paris et les objectifs de développement durable. Mais jusqu’à présent, elles disent une chose et en font une autre, puisqu’elles continuent à financer des élevages industriels polluants, cruels et à forte intensité d’émissions de gaz à effet de serre.
Il est temps pour ces banques de cesser de financer l’agriculture industrielle et d’utiliser l’argent public pour aider les producteurs à passer à un système où les aliments sont davantage à base de plantes et où les conditions de bien-être des animaux sont plus élevées. Cela permettrait de réduire la souffrance animale, de soutenir les petits exploitants, de créer des emplois en zone rurale, de réduire les émissions climatiques et d’accroître la résilience aux impacts climatiques.
Les banques de développement
L’objectif des banques de développement est de promouvoir le développement économique en encourageant l’investissement et l’activité entrepreneuriale. Les banques sont généralement détenues et financées par les gouvernements nationaux en tant qu’actionnaires.
Elles influencent le programme de développement mondial et leur action peut avoir d’énormes répercussions environnementales et sociales. Mais à l’heure actuelle, elles n’agissent pas dans la bonne direction. En se concentrant sur la croissance économique à court terme, elles investissent souvent dans des projets qui causent d’énormes dommages aux animaux, à l’environnement et aux communautés locales.
Cela signifie que les institutions qui devraient être à l’avant-garde de la promotion du développement durable financent en fait des projets qui nuisent aux animaux, aux personnes et à la planète.
Que nous apprend la recherche?
Dans le cadre de la coalition Divest Factory Farming, la Protection mondiale des animaux a révélé le montant des fonds que plusieurs banques multilatérales de développement ont investis dans l’élevage intensif au cours des dix dernières années.
Les chiffres sont stupéfiants :
- Groupe de la Banque mondiale : 2,1 milliards de dollars US - principalement par le biais de la Société financière internationale (SFI)
- Banque asiatique de développement : 2,3 milliards de dollars US
- Banque européenne d’investissement : 55,8 millions de dollars US
- Banque européenne pour la reconstruction et le développement : 940,1 millions de dollars US.
Ces prêts ne représentent qu’une fraction du financement que les banques de développement injectent dans le secteur, en totale contradiction avec leur engagement à respecter les Objectifs de développement durable et l’Accord de Paris sur le climat.
Des centaines de millions de dollars supplémentaires sont également utilisés pour soutenir l’industrie de manière indirecte, par le biais, par exemple, de prêts à des entreprises impliquées dans la production d’aliments pour animaux.
Étude de cas
En juin 2021, le conseil d’administration de la SFI a approuvé un nouveau prêt pour la quatrième plus grande entreprise d’Équateur, Pronaca, afin d’étendre la production intensive de porcs et de volailles. Cela a contribué à accroître la domination d’une entreprise, qui contrôle déjà plus de la moitié du marché de la volaille et du porc du pays.
Cela s’est fait au détriment du peuple autochtone Tsáchilas et des petits exploitants agricoles qui se sont plaints que l’entreprise polluait les cours d’eau où ils pêchent et puisent l’eau. Cet investissement va à l’encontre des deux objectifs primordiaux de la SFI : mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici à 2030 et favoriser une prospérité partagée.
Que devraient faire les banques de développement à la place?
Le GIEC, la FAO et le PNUE s’accordent à dire que si nous voulons atteindre les objectifs de développement durable et les cibles de l’Accord de Paris sur le climat, nous devons changer notre façon de produire des aliments.
Nous devons mettre fin à la production animale industrielle qui traite les animaux comme de simples rouages d’une machine. Vivant dans des environnements aussi peu naturels, les animaux d’élevage industriel ne connaissent que douleur, peur et misère tout au long de leur vie.
Les banques de développement devraient :
- Financer des protéines végétales durables pour mettre fin à notre dépendance excessive à l’égard de la viande, des œufs et des produits laitiers, en rendant les choix alimentaires sains abordables et accessibles à tous, partout.
- Montrer l’exemple en soutenant des systèmes sans cruauté où les animaux d’élevage peuvent vivre une bonne vie, en bonne santé et sans souffrance.
À propos de la campagne Divest Factory Farming
Nous sommes une coalition d’organisations œuvrant pour un système alimentaire plus durable, dont Feedback, Friends of the Earth U.S., Global Forest Coalition, Sinergia Animal, Protection mondiale des animaux, Bank Information Center, International Accountability Project et 50by40. Nous travaillons en partenariat avec des mouvements sociaux et des communautés autochtones du monde entier pour faire campagne contre l’expansion de l’élevage industriel soutenue par les banques de développement.