A bear on a bear bile farm

L’industrie de la bile d’ours prospère malgré les risques de pandémie

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Notre nouveau rapport révèle l'ampleur de l'industrie de la bile et ses liens avec le braconnage des ours au Canada.

La bile d’ours c’est le problème et non le remède

 

Notre rapport Cruel Cures arrive tout juste après une très décevante nouvelle : le gouvernement chinois recommande un produit fait de bile d'ours en concomitance avec certains médicaments traditionnels à base végétale pour traiter les symptômes graves de la COVID-19.

C’est particulièrement cinglant puisque la manipulation d’animaux sauvages semble être à la source de la pandémie de COVID-19. Nous demandons donc au gouvernement chinois de retirer tout médicament fait de bile d'ours ou d’autres parties d’animaux sauvages de ses recommandations et de n'inclure que ceux à base végétale.

A bear cub on a farm in Vietnam - photo by our partners Education for Nature Vietnam

Ourson sur une ferme au Vietnam Photo de notre partenaire Education for Nature Vietnam.

Une menace pour les animaux comme les humains

Aujourd’hui, on compte environ 24 000 ours gardés en cage pour leur bile, destinée aux médicaments traditionnels partout en Aise : Chine, Vietnam, Myanmar, Laos et Corée du Sud.

Cela devrait nous inquiéter, puisque 60% des maladies infectieuses émergentes sont zoonotiques (transmises de l’animal à l’humain), et 70% d'entre elles proviendraient d'animaux sauvages. Collectivement, les zoonoses causent plus de deux millions de décès par an.

Une vie de torture pour l’ours

La bile est extraite des ours vivants, un processus extrêmement souffrant. C’est l'une des pires formes de maltraitance animale au monde. La plupart des ours sont élevés en captivité dans de petites cages vides, dans des fermes industrielles, et y passent toute leur longue et misérable vie.

Ils vivent un traumatisme indescriptible à répétition. Le plus souvent, la bile est extraite de la vésicule biliaire à l'aide d'un tube métallique inséré dans une ouverture chirurgicale de l'abdomen. Pendant tout cet atroce processus, l’ours gémit et pleure.

Ours braconnés dans la nature pour l’industrie de la bile

L’ours noir sauvage est toujours chassé pour sa vésicule biliaire et, comme il y en a de moins en moins en Asie, on vient le chasser au Canada, aux États-Unis, en Russie et au Japon.

Nous demandons aux gouvernements du monde entier, dont le gouvernement canadien, d’appuyer une interdiction mondiale de l'élevage et du commerce d’espèces sauvages. Au Canada, le trafic de bile et de vésicules biliaires existe depuis des décennies, mais on craint que la dernière recommandation du gouvernement chinois ne fasse augmenter la contrebande ici.

Produits de bile d’ours toujours en vente dans les commerces canadiens

Selon notre rapport, il faut renforcer la règlementation et la faire appliquer au Canada, car les autorités continuent de saisir des vésicules biliaires d'ours.

Nous avons trouvé ces produits à base de bile d'ours vendus en magasins à Toronto et qui s’exportent vers l'Asie. On recommande au Canada de renforcer ses lois pour assurer la pleine protection des ours dans tout le pays et de veiller à ce que les autorités aient tout le soutien dont elles ont besoin pour sévir contre la vente et le commerce de produits à base de bile d'ours.

Il est encourageant de voir la Chine et le Vietnam bannir la consommation d’animaux sauvages. Mais cette interdiction doit être élargie aux animaux sauvages en médecine traditionnelle, pour mettre fin à la maltraitance des animaux comme les ours, les tigres et les pangolins. Ainsi nous pourrons considérablement réduire la menace pour la santé humaine, mais surtout éviter la souffrance aux animaux.

Un autre monde est possible

Jan Schmidt-Burbach, notre directeur mondial en recherche sur la faune sauvage et le bien-être des animaux, a déclaré : « Notre traitement des ours et autres animaux sauvages est une cruauté perpétrée à l'échelle industrielle. Il faut y mettre fin maintenant – en imposant une interdiction complète et permanente du commerce d’espèces sauvages, et en fermant toutes les productions de bile d'ours et d'animaux sauvages.

« Le recours aux animaux sauvages en médecine est cruel, inutile et constitue un risque pour la santé publique. Un autre monde est possible. Il existe des remèdes à base végétale. »

Bear on a farm in Vietnam with fur loss, possible due to stress - photo by Tim Gerard Baker for World Animal Protection

Ours dans une ferme au Vietnam qui perd son poil, possiblement en raison du stress. Photo : Tim Gerard Baker pour Protection mondiale des animaux

Nous demandons au gouvernement chinois de bannir les produits de bile d'ours de sa pharmacopée et de n'approuver que les médicaments à base végétale pour traiter les symptômes de la COVID-19.

Au niveau mondial, nous appelons les gouvernements, les organisations et les nations à s'unir pour mettre un terme définitif au commerce mondial des animaux sauvages

Nous avons découvert que des produits illégaux à base de bile d'ours se vendent toujours dans des magasins de Toronto et sont exportés vers l'Asie.

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