An elephant at Amer Fort

Les éléphants du fort d’Amer – travailler sans répit

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Les journées d’un éléphant de travail ne sont que souffrance interminable. Rani est une femelle éléphant d’Asie de 43 ans. Elle a probablement accompli le même travail toute sa vie : monter la pente abrupte qui mène au fort d’Amer jour après jour pour y emmener des touristes.

Rani, ou « reine » en hindi, est une femelle éléphant d’Asie de 43 ans qui vit dans un enclos en béton au village des éléphants (Hathi Gaon) en périphérie de Jaipur – un endroit créé par le gouvernement de l’État en 2010 pour accueillir les 120 éléphants de travail environ que compte la région. Plus de la moitié de ces éléphants y sont emménagés avec leur propriétaire, leur cornac et leur famille, alors que les autres sont toujours coincés dans des conditions pires encore. Son enclos est petit, mais au moins il est propre et son revêtement de sol est convenable; ce ne sont pas tous les éléphants qui ont cette chance.

Selon les estimations, Rani travaille au fort d’Amer dans la région de Jaipur depuis au moins 25 ans, la période passée avec son cornac actuel. Il ignore ce qu’elle faisait avant cela, mais elle a très probablement accompli le même travail toute sa vie : monter la pente abrupte qui mène au fort d’Amer pour y emmener des touristes.

Cinq heures du matin – incapable de dormir

Il fait noir et tout le monde dort encore, sauf Rani. Comment le pourrait-elle? Elle est debout dans son urine et ses excréments, et ses mouvements sont limités par les chaînes et les cordes attachées sur trois de ses pattes. Elle lève ses pattes arrière, une à la fois. Elle est inconfortable et n’aime pas rester debout dans ses besoins. En nature, elle resterait debout pour de courtes siestes, mais elle se coucherait aussi pour dormir quelques heures.

Aube – la journée de Rani commence

Rani est emmenée pour être lavée par son manieur. Au lieu de l’emmener au lac situé tout près, où elle pourrait se coucher complètement dans l’eau, s’asperger et s’amuser comme elle le ferait en nature, elle est emmenée à quelques mètres à peine pour être lavée avec un tuyau d’arrosage et une brosse.

Après sa douche, elle déjeune avec des tiges de canne à sucre. Elle cherche les tiges les plus vertes, qui sont plus juteuses et nutritives, mais celles-ci se font rares. Elle mange ce qu’on lui donne. Une longue journée de travail l’attend. Selon son propriétaire, les aliments préférés de Rani sont les bananes et le pain, mais elle n’en a pas eu ce matin. Son alimentation est mauvaise comparativement à ce qu’elle mangerait si elle vivait librement en nature, ce qui la laisse affaiblie.

An elephant at Amer Fort

Sept heures du matin – le long parcours jusqu’au fort d’Amer

Il est presque l’heure de partir. Son manieur ordonne à Rani de retourner dans son enclos. Elle a été entraînée pour obéir à environ 35 commandements – bouge, en haut, en bas, assis, photo, lève la patte, tourne, etc. Elle obtempère aux ordres de son cornac. Elle sait ce qu’elle doit faire et ce qui arrivera si elle ne le fait pas, alors elle lui obéit, en bougeant lentement. Elle s’agenouille pour qu’on lui mette son howdah – une selle pour éléphant –, qui pèse environ 50 kg. Elle attend patiemment jusqu’à ce que la selle soit très serrée sur son dos.

Elle quitte ensuite son enclos avec son cornac sur le dos pour entamer le long trajet de 4 km jusqu’au fort d’Amer. Il est tôt, mais le soleil est puissant. Son parcours quotidien est dangereux, car les routes sont chaotiques et bruyantes et le bitume est chaud. Comme ses coussinets ne sont pas faits pour marcher sur les routes asphaltées, ils sont tout fissurés et endoloris. Rani y est maintenant habituée, mais ce ne devrait pas être le cas – les éléphants ne sont pas indigènes au Rajasthan, dont le climat est trop chaud et sec – leur place est dans les forêts des États plus verdoyants.

An elephant at Amer Fort with tourists on their back

Huit heures du matin – le douloureux transport incessant des touristes

Après un périple stressant, Rani arrive au pied du fort d’Amer, où elle rejoint ses compatriotes – des dizaines d’éléphants de travail alignés pour monter la pente abrupte du fort afin d’y emmener des touristes. Sans un moment pour se reposer et récupérer de son parcours, elle doit immédiatement commencer à prendre des touristes sur son dos – un maximum de deux personnes par promenade. L’ascension lente et douloureuse dure environ une demi-heure. Au sommet, les touristes descendent de son dos et elle marche jusqu’en bas sans prendre une pause. Elle fait l’aller-retour jusqu’au sommet quatre fois sans repos ni eau. Elle ne peut s’arrêter, sans quoi elle risque d’être battue par son cornac. Il utilise un bâton en bambou plutôt qu’un crochet à éléphant, mais l’une de ses extrémités est très affûtée et lui cause de la douleur.

Le tarif d’une promenade est d’environ 22 CAD par personne, ce qui signifie qu’un éléphant gagne environ 160 CAD par jour. Ce revenu soutient non seulement le manieur de l’éléphant et sa famille, mais aussi le propriétaire et sa famille. Il va sans dire que Rani n’a pas beaucoup de congés de maladie.

Midi et demi – surmenée et esseulée

Une fois qu’elle a fini de travailler au fort d’Amer, elle doit rentrer au village des éléphants en parcourant à nouveau le long et dangereux trajet de 4 km. Elle est ensuite forcée de rester dans son enclos, son lourd howdah sur le dos, en attendant de promener plus de touristes autour du village en après-midi.

Bien qu’elle soit entourée de gens presque toute la journée, Rani est esseulée, car elle a très peu d’interaction ou même aucune relation avec les autres éléphants, ce qui est très important pour son bien-être psychologique et sa santé. Il n’est pas du tout naturel de mener une vie solitaire pour une éléphante qui, en nature, ferait partie d’une famille tricotée serrée dont les membres se protégeraient et veilleraient les uns sur les autres.

An elephant at Amer Fort

Dix-sept heures – la fin de la journée pour un éléphant de travail

Ce n’est qu’à la tombée de la nuit que la journée de Rani se termine enfin. Épuisée, endolorie et affamée, elle est nourrie avant d’être enchaînée pour une autre nuit sans sommeil.

Le lendemain et tous les autres jours se répéteront pour Rani. Elle endure une vie qu’elle ne devrait pas mener. Les éléphants de Jaipur sont des animaux immenses et majestueux. La seule façon de les forcer à vivre cette vie cruelle qui consiste à transporter et à divertir des touristes est de briser leur esprit en les battant et en les maltraitant. La vie d’esclavage à laquelle ils sont réduits est à des lieues de celle de leurs compatriotes qui vivent en nature dans les forêts luxuriantes de l’Assam.

Malheureusement, l’histoire de Rani n’en est qu’une parmi tant d’autres.

Libérons les éléphants de travail

Votre soutien est synonyme de liberté pour les éléphants comme Rani. Ensemble, nous pouvons transformer le fort d’Amer en une destination touristique respectueuse de la faune où l’histoire et la culture sont mises en valeur, mais pas au détriment de ces animaux intelligents et sociaux.

En faisant un don maintenant, vous pouvez contribuer à mettre fin aux promenades à dos d’éléphant au fort d’Amer en 2023 pour permettre à Rani et aux 90 autres éléphants qui y travaillent de prendre leur retraite dans un refuge et de vivre une vie sans souffrance.

Faites un don

Avertissement : comme tous les éléphants du fort d’Amer sont traités comme des marchandises et des produits, il est impossible de connaître avec certitude le nom et l’âge des individus sur les photos. Cette histoire est représentative de la vie des 91 éléphants du fort d’Amer.

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