Les É.-U. autorisent un aquarium à importer des bélugas de Marineland, mais interdisent leur reproduction et leur entraînement pour des spectacles. L’approbation du Canada est toutefois requise.
En vertu du projet de loi S-203, les cétacés (baleines, dauphins et marsouins) ne peuvent être importés et exportés qu’avec un permis approuvé par le ministre des Pêches et des Océans à des fins de recherche scientifique, à la condition que ce soit dans l’intérêt fondamental des animaux.
La US National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a récemment approuvé un permis autorisant le Mystic Aquarium, au Connecticut, à importer cinq bélugas provenant de Marineland, mais en imposant de fortes restrictions en raison des efforts d’une coalition de groupes de protection des animaux et de l’environnement.
Le permis d’importation s’accompagne de conditions, interdisant à l’aquarium la reproduction des bélugas, leur utilisation dans le cadre de programmes interactifs avec le public (comme des séances photo) et leur entraînement pour des performances. Bien que le permis autorise l’utilisation des bélugas à des fins de recherche scientifique, il exclut un projet d’étude comportementale et reproductive qui utiliserait les bélugas pour la reproduction, puis mènerait de la recherche sur les femelles gestantes et leur progéniture. Ce projet a soulevé des doutes selon lesquels le véritable objectif du permis d’importation était de perpétuer la population de bélugas en captivité destinés à être exposés au public aux États-Unis. Voilà exactement le type de problème auquel les Canadiens ont voulu mettre fin en adoptant le projet de loi S-203 qui interdit le commerce, la reproduction et l’exposition de cétacés à des fins de divertissement. La Loi visant à mettre fin à la captivité des baleines et des dauphins a reçu la sanction royale le 21 juin 2019.
Quel a été le processus d’approbation du permis et comment y avons-nous participé?
Le processus de demande auprès de la NOAA comportait une période de consultation publique et d’audience publique dans le cadre de laquelle l’agence a reçu plus de 6500 commentaires favorables et défavorables à la demande. Protection mondiale des animaux s’est joint à l’Animal Welfare Institute, à Animal Justice, à Zoocheck et à une coalition d’autres ONG pour s’opposer au permis. Les préoccupations de la coalition étaient surtout axées sur le précédent qu’une telle décision établirait en autorisant le commerce de mammifères marins et sur le risque que ces bélugas perdent les protections qu’ils ont obtenues avec le projet de loi S-203. Nous sommes ravis que la NOAA ait ajouté au permis des conditions interdisant la reproduction et l’utilisation de ces bélugas pour des performances.
L’établissement pourrait-il vendre les bélugas à un autre aquarium à des fins de reproduction?
Non. Il ne peut envoyer aucune baleine à un autre aquarium sans l’approbation de la NOAA et les conditions du permis continueraient de s’appliquer aux baleines, peu importe où elles vont.
Que se passe-t-il maintenant?
Avant que le Mystic Aquarium puisse importer les bélugas, l’établissement doit fournir au National Marine Fisheries Service (NMFS) des États-Unis un plan de contraception détaillé pour éviter leur reproduction, et Marineland doit faire une demande de permis d’exportation et obtenir l’approbation du gouvernement canadien.
Comme l’interdiction canadienne de la captivité des cétacés est plutôt récente, le gouvernement canadien doit encore finaliser les procédures réglementaires pour la délivrance de permis d’importation ou d’exportation en vertu de la nouvelle loi. Des ébauches de politiques offrant des orientations à la ministre des Pêches et des Océans, Bernadette Jordan, pour l’approbation ou le refus de permis d’importation et d’exportation de cétacés ont récemment été publiées pour consultation publique jusqu’au 18 novembre.
Protection mondiale des animaux présentera des recommandations afin d’encourager une élimination progressive éthique et responsable de l’industrie des cétacés en captivité. Comme beaucoup de pays n’ont pas de lois comparables pour protéger ces mammifères marins sociaux, intelligents et nomades, le Canada doit s’assurer que chaque cétacé en captivité exporté à partir du pays continue de jouir des protections pour lesquelles les Canadiens se sont battus.
Comment les Canadiens peuvent-ils aider?
Le commerce des animaux sauvages, y compris celui au Canada, permet la capture ou la reproduction d’animaux comme ces bélugas et leur transport à travers le monde — le tout à des fins de divertissement. Freiner le commerce des animaux sauvages contribuerait à éviter la cruauté animale, la disparition des espèces et la perte de biodiversité. Vous pouvez passer à l’action et prendre part au mouvement grandissant : signez la pétition et joignez-vous à la campagne planétaire de Protection mondiale des animaux invitant le Canada et les autres pays du G20 à interdire le commerce mondial d’espèces sauvages.
Vous pouvez aussi envoyer vos commentaires au ministère des Pêches et des Océans sur ses ébauches de politiques liées aux cétacés en captivité pour veiller à ce que les permis interdisent la reproduction et l’utilisation des cétacés pour des performances et des interactions avec les touristes. Apprenez-en plus ici et envoyez vos commentaires sur la page des consultations publiques du ministère.