Les changements climatiques vous préoccupent-ils? Manger moins de viande et de produits laitiers constitue un important moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre

24/08/2020

Aujourd’hui, les changements climatiques représentent l’un des problèmes les plus urgents au monde. Le réchauffement de la planète a des répercussions sur le bien-être des humains et des animaux.

En reconnaissance de ce fait, l’Accord de Paris de 2015 a été ratifié, par lequel les pays se sont engagés à atteindre des objectifs qui réduiraient considérablement les risques et les impacts des changements climatiques :

  • Maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale à long terme à moins de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels.
  • Poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation à 1,5 °C.

Afin d’aider à atteindre ces objectifs, manger moins de viande constitue l’une des choses les plus efficaces que nous puissions faire en tant qu’individus pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre.

Comme de nombreuses activités humaines, l’agriculture nécessite des ressources telles que la terre, le carburant et l’eau. Cependant, par rapport à d’autres formes d’agriculture, l’élevage d’animaux pour la nourriture n’est pas un moyen efficace de produire de la nourriture, car on doit avoir recours à des ressources telles que la terre et l’eau pour héberger des milliards d’animaux et produire des cultures pour les nourrir. Concernant l’agriculture animale intensive à grande échelle (l’élevage industriel), les impacts deviennent significatifs et non durables; alimenter les changements climatiques, polluer les paysages et les voies navigables et gaspiller les précieuses ressources foncières. Les experts prédisent que sans réduction substantielle de la consommation mondiale de viande, l’agriculture utilisera tout le budget carbone mondial nécessaire pour maintenir la température mondiale à moins de 2 °C d’ici 2050.

En 2019, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a produit un rapport sur l’utilisation des terres, la sécurité alimentaire et les GES. Le rapport décrit l’alimentation à base de plantes comme « une occasion importante de diminuer les changements climatiques et de s’y adapter » — et comprend une recommandation politique pour réduire la consommation de viande.

« Nous ne voulons pas dire aux gens quoi manger », déclare Hans-Otto Pörtner, un écologiste qui copréside le groupe de travail du GIEC sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité. « Il serait bénéfique, tant pour le climat que pour la santé humaine, que les habitants de nombreux pays riches consomment moins de viande et que la politique mette en place des incitatifs appropriés à cet effet. »

Cependant, le rapport n’aborde pas les implications pour le bien-être animal d’une alimentation axée sur la viande. La production de protéines animales (viande, produits laitiers et œufs) au niveau actuel ne peut être réalisée qu’en utilisant des méthodes intensives où les animaux sont souvent entassés dans des hangars ou des étables, élevés pour une production de masse et leurs comportements naturels sont bafoués. Une réduction substantielle de la consommation de protéines animales à travers le monde libérerait des terres et d’autres ressources, laissant place à un meilleur bien-être et à des systèmes de production plus durables, qui profiteraient à la fois aux animaux et à la planète.

Le graphique suivant est tiré du document et illustre la différence de quantité d’émissions de gaz à effet de serre des différents types d’aliments.

difference_amount_greenhouse_gas_emissions_different_food_types_fre

Source: J. Poore, T. Nemecek. “Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers”. Science  01 Jun 2018: Vol. 360, Issue 6392, pp. 987-992