Le rôle du Canada dans le commerce des espèces sauvages
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Concernant le commerce des espèces sauvages, on peut imaginer les marchés des espèces sauvages en Asie ou les chasseurs de trophées en Afrique, mais saviez-vous que le Canada joue un rôle actif dans le commerce mondial? Continuez à lire pour en savoir plus.
L’interdiction mondiale du commerce d’espèces sauvages dans le contexte canadien
La faune n’a pas de définition universelle. Dans certains cas, on fait référence aux animaux sauvages, les poissons sont parfois exclus, et ailleurs, on fait référence aux animaux et aux plantes sauvages. Dans notre campagne pour mettre fin au commerce des espèces sauvages, le terme faune fait référence aux animaux sauvages faisant partie du commerce mondial non essentiel (ex. pour une utilisation comme produits de luxe, animaux exotiques, médecine traditionnelle et divertissement) qui ont été élevés en captivité ou capturés dans la nature.
Le Canada participe à tous les domaines du commerce des espèces sauvages, notamment:
- L’importation et l’élevage d’animaux sauvages pour en faire des animaux de compagnie.
- Le braconnage d’ours pour le commerce de la médecine traditionnelle.
- L’exportation de trophées fauniques.
- L’élevage d’animaux sauvages pour la fourrure.
- L’utilisation d’animaux sauvages à des fins de divertissement.
Commerce d’animaux exotiques
Ce qui se passe : Au Canada, on estime que 1,4 million d’animaux sauvages sont gardés comme animaux de compagnie. Les animaux sauvages ne devraient pas servir d’animaux de compagnie, car leurs besoins complexes en matière de comportement et d’environnement ne peuvent être reproduits en captivité. Le nombre d’animaux amenés dans les refuges augmente parce que les propriétaires se rendent compte qu’ils ne peuvent s’en occuper convenablement.
Le problème : La faune exotique est facilement accessible à la vente sur les plateformes en ligne, les magasins et dans les expositions. D’ailleurs, la recherche montre que plusieurs animaux sont achetés de façon impulsive. Parmi les nombreuses lois au Canada, aucune d’entre elles ne favorise la protection et le bien-être des animaux, la santé publique et l’environnement. La surveillance gouvernementale des éleveurs et des vendeurs d’animaux exotiques est quasi inexistante. Ces entreprises peuvent donc fonctionner selon leurs propres normes. À la frontière, seule une fraction des animaux sauvages destinés à l’industrie des animaux de compagnie est tenue d’avoir un permis ou un certificat de santé.
Ce que les Canadiens en pensent : En effet, 80 % des Canadiens n’appuient pas la capture, l’élevage et le commerce d’animaux sauvages pour l’industrie des animaux exotiques.
Médecine traditionnelle
Ce qui se passe : Un déclin des populations sauvages d’ours noirs en Asie a mené au braconnage et au commerce de la bile et de la vésicule biliaire de l’ours noir canadien pour le marché de la médecine traditionnelle en Asie. La recherche a également montré que des médicaments traditionnels, contenant de la bile d’ours, sont vendus au Canada.
Le problème : Le commerce de la bile d’ours au Canada est principalement illégal. Huit provinces et un territoire interdisent carrément le commerce de la vésicule biliaire d’ours, mais d’autres le permettent. Ces incohérences ainsi que le manque de pouvoir d’application (le Canada ne compte qu’environ 75 agents de terrain dans tout le pays et moins de 1 500 personnes s’occupant des lois sur la faune) sont problématiques lorsqu’on tente de réduire le commerce illégal.
Ce que les Canadiens en pensent : En effet, 85 % des Canadiens ne sont pas ou sont peu conscients que la bile d’ours est utilisée à des fins de médecine traditionnelle et 70 % des Canadiens ne sont pas en faveur de la capture, de l’élevage et du commerce d’animaux sauvages à des fins de médecine traditionnelle.
Chasse aux trophées
Ce qui se passe : Le Canada est l’un des plus grands exportateurs de trophées d’animaux sauvages (principalement d’ours).
Le problème : Des milliers d’animaux sont tués chaque année pour en faire des trophées. Bien que la majorité des chasseurs de trophées soient américains, le Canada offre le plus d’expériences de chasse aux trophées dans la nature; la plupart des trophées d’animaux importés aux États-Unis proviennent du Canada.
Ce que les Canadiens en pensent : En effet, 90 % des Canadiens n’appuient pas la capture, l’élevage et le commerce d’animaux sauvages pour la chasse au trophée.
Élevage d’animaux à fourrure
Ce qui se passe : On compte environ 125 fermes de visons/renards au Canada, abritant plus de 300 000 animaux.
Le problème : En plus des préoccupations relatives au bien-être des animaux; le vison peut transporter et transmettre la COVID-19. Au cours des derniers mois, des éclosions se sont déclarées dans des fermes aux Pays-Bas, en Espagne et au Danemark. Bien que les fermes de visons et de renards au Canada ne soient pas situées dans des zones peuplées, la possibilité d’une fuite entraînant le contact du vison avec des populations sauvages et la création d’un nouveau réservoir d’agents pathogènes est préoccupante.
Ce que les Canadiens en pensent : En effet, 80 % des Canadiens n’appuient pas la capture, l’élevage et le commerce d’animaux sauvages pour leur fourrure.
La faune à des fins de divertissement
Ce qui se passe : Le Canada possède toujours des zoos en bordure de route et des zoos mobiles.
Le problème : La majorité des zoos au Canada ne sont pas accrédités par des organismes professionnels et fonctionnent principalement selon leurs propres normes. L’augmentation des programmes mobiles d’animaux vivants constitue un nouveau problème émergent. Ces activités amènent une variété d’animaux sauvages comme des chats sauvages, des reptiles, des amphibiens et des invertébrés à n’importe quel endroit (ex.: écoles, garderies, foyers pour personnes âgées et centres communautaires) à des fins de divertissement, permettant généralement aux visiteurs de toucher les animaux. Il existe peu de lois ou de règlements régissant les propriétaires ou les exploitants d’un zoo mobile. D’ailleurs, il n’y a aucune restriction dans la plupart des juridictions. Outre les problèmes de bien-être animal, il existe également des problèmes de santé publique inhérents à ces pratiques et, comme il n’y a pas de surveillance réglementaire, peu de mesures sont prises pour protéger la santé publique lors de ce type d’événement.
Ce que les Canadiens en pensent : En effet, 58 % des Canadiens n’appuient pas la capture, l’élevage et le commerce d’animaux sauvages à des fins de divertissement.
À la frontière canadienne
Ce qui se passe : Trois organismes sont responsables de l’importation d’espèces sauvages, soit les Services frontaliers du Canada (ASFC), l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) et le Service canadien de la faune (SCF). Selon des données accessibles au public, au moins un demi-million d’espèces en voie de disparition ont été autorisées au Canada entre 2014 et 2019. Ce nombre ne représente que la pointe de l’iceberg, car un grand nombre d’espèces non menacées ne sont soumises à aucun permis ou aucune formalité.
Le problème : Le manque de données accessibles au public sur le nombre d’espèces sauvages qui entrent dans notre pays est préoccupant, car il y a un manque de responsabilité. Le commerce des espèces sauvages nuit non seulement à la santé et au bien-être des animaux et les fait souffrir, mais il constitue aussi un risque pour la santé publique, car on ignore souvent quels types d’agents pathogènes voyagent avec les animaux. De plus, certains animaux qui entrent dans notre pays sont capables de s’établir dans notre environnement naturel (parfois appelé espèces envahissantes), ce qui est néfaste aux populations fauniques locales.
Joignez-vous à notre campagne pour mettre fin au commerce de la faune
Le commerce des espèces sauvages, y compris celui du Canada, permet aux animaux d’être braconnés, élevés et expédiés dans le monde entier — pour en faire des animaux de compagnie, de la nourriture, de la médecine traditionnelle, des produits de luxe et à des fins de divertissements. Les terribles conditions auxquelles ils sont confrontés causent énormément de souffrance à chaque animal concerné.
Vous pouvez prendre des mesures pour protéger les animaux en signant notre pétition demandant au gouvernement canadien de freiner le commerce des espèces sauvages au Canada et de s’engager à mettre fin au commerce mondial des espèces sauvages lors du Sommet des dirigeants du G20 en novembre prochain.