Two lions sit on a structure in a small enclosure in a roadside zoo in Ontario.

Le problème des zoos amateurs de l’Ontario – des réponses à six questions fréquentes

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Environ 70 % des installations qui gardent des animaux sauvages exotiques en Ontario peuvent être décrits comme des zoos amateurs. Apprenez-en plus sur les zoos amateurs et sur ce que vous pouvez faire pour aider.

1. Qu’est-ce qu’un zoo amateur? 

Les zoos amateurs typiques ressemblent bien peu aux vastes établissements publics adéquatement financés auxquels les gens pensent en entendant le mot « zoo ». Peu importe notre opinion sur les zoos en général, les zoos amateurs établissent les pires normes en matière de perception et de traitement de la faune sauvage en captivité. 

Les enclos ne sont pas conçus pour le bien-être des animaux, mais plutôt pour offrir une bonne visibilité au public et pour lui permettre de s’approcher des animaux. Souvent, les cages sont excessivement trop petites, elles n’offrent aucun espace aux animaux pour faire de l’exercice ou adopter leurs comportements naturels, et les abris, l’intimité, l’enrichissement et l’hygiène y font habituellement défaut.

A wild cat confined to a small enclosure at a roadside zoo in Ontario.

La taille des enclos est souvent inappropriée pour les espèces qu’ils contiennent et ils n’offrent aux animaux aucune possibilité de laisser leurs comportements naturels s’exprimer (p. ex. nager, grimper, courir).

La plupart des zoos amateurs fonctionnent selon leurs propres normes et n’ont ni le personnel formé et professionnel pour s’occuper des animaux ni les moyens financiers nécessaires à fournir des soins et un hébergement aux animaux ou à assurer la sécurité des animaux et du public.

2. Pourquoi la plupart des zoos amateurs du Canada se trouvent-ils en Ontario?

L’Ontario est la seule province qui n’a aucune réglementation relative à la garde d’animaux sauvages exotiques en captivité. Un permis provincial n’est requis que pour garder des espèces sauvages indigènes en captivité.

Cela signifie qu’un zoo amateur peut avoir un permis pour garder des espèces sauvages indigènes (comme un ours noir) et que lorsqu’un agent d’application de la loi se rend sur place pour vérifier les conditions dans lesquelles l’ours est gardé, il n’a pas droit de regard sur l’enclos adjacent qui pourrait peut-être contenir un lion, un tigre ou d’autres animaux sauvages non indigènes à l’Ontario.  

Et alors que les conditions prescrites sont minimales, vagues et mal appliquées pour la faune sauvage indigène, l’Ontario n’a aucun permis pour la garde d’animaux sauvages exotiques et la province surveille à peine les installations qui en ont. La responsabilité de superviser et de contrôler les installations qui possèdent ces animaux sur leurs territoires de compétence et de gérer tous les problèmes qui pourraient y être associés en revient plutôt aux municipalités.  

Dans beaucoup de villes ontariennes, il n’existe aucun règlement interdisant la garde d’espèces sauvages exotiques comme les tigres ou les singes; aucune formation ou éducation ni aucun plan d’affaires, plan financier ou plan d’urgence n’est nécessaire pour ouvrir un zoo. Presque n’importe qui peut acquérir des animaux sauvages, assembler quelques cages, planter une enseigne et s’appeler un zoo. Voilà ce que nous appelons des zoos amateurs. 

3. Où les zoos amateurs prennent-ils leurs animaux? 

Les zoos amateurs reproduisent leurs animaux ou achètent de nouveaux animaux auprès d’autres zoos et de collectionneurs d’animaux sauvages privés comme les propriétaires d’animaux de compagnie exotiques. L’élevage en captivité des animaux dans les zoos amateurs implique presque toujours des espèces déjà surreprésentées en captivité comme les singes et les lions. 

Les efforts de reproduction ne sont pas fondés sur la science, et les antécédents génétiques des animaux sont souvent inconnus, ce qui en fait de mauvais candidats pour les programmes de reproduction officiels. La reproduction sert à attirer le public avec les bébés animaux, qui sont utilisés pour des interactions entre les animaux et les visiteurs et pour renouveler les populations d’animaux en captivité. 

Les zoos amateurs vendent occasionnellement leurs animaux à d’autres zoos amateurs ou à des propriétaires d’animaux de compagnie exotiques. 

A capuchin monkey in a cage at a roadside zoo in Ontario.

4. Est-ce que les zoos amateurs contribuent à la conservation et à l’éducation?

Ces installations affirment habituellement que le public devrait fermer les yeux sur leurs lacunes en raison de la contribution qu’ils apportent à l’éducation du public et à la conservation. Ces affirmations ne tiennent pas debout. 

Les panneaux indicateurs des zoos amateurs en font très peu en matière d’éducation. Beaucoup sont mal conçus, difficiles à lire et inexacts. Dans de nombreux cas, seul le nom de l’animal apparaît, occasionnellement avec son âge, sa date de naissance ou le nom de son espèce. Les autres types de programmes éducatifs que l’on retrouve dans les zoos plus professionnels sont presque toujours absents. 

De la même manière, les zoos amateurs en font très peu en matière de conservation des espèces vulnérables. Les espèces en voie de disparition comme les lémuriens, les tigres, les perroquets et les tortues sont rarement relâchées dans leurs environnements naturels.

5. Les zoos amateurs sont-ils sécuritaires?

Il existe peu de règlements de santé et de sécurité publiques ou d’inspections pour protéger les animaux en captivité, le personnel des zoos, les bénévoles, les visiteurs et les collectivités locales. De plus, l’autoréglementation n’a pas mené à la mise en œuvre des normes de sécurité minimales d’un zoo professionnel. Par exemple, des tigres et autres animaux dangereux sont souvent gardés derrière des clôtures trop basses, et les garde-corps empêchant les interactions directes entre les animaux sauvages et le public sont souvent absents.

A wild cat sits on a platform in a small cage with cars parked close by at a roadside zoo.

Il manque souvent de barrières de sécurité suffisantes entre les visiteurs et les animaux.

De plus, les interactions inappropriées entre les animaux et les visiteurs, comme le fait de nourrir et de toucher les animaux sans supervision, peuvent entraîner et ont déjà entraîné des morsures, des griffures et d’autres blessures à des visiteurs de zoo. 

Le contact avec les animaux sauvages augmente aussi le risque de zoonoses, des maladies qui se transmettent des animaux aux humains. Le risque est encore plus grand quand les animaux sont stressés, et beaucoup le sont. Il n’est pas rare de voir des animaux de zoos amateurs montrer des signes d’ennuis, de frustration, d’anxiété et d’autres signes de stress. 

6. Que pouvons-nous faire pour mettre fin aux zoos amateurs?

En tant que personne qui aime les animaux, il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire individuellement. Pour commencer, ne visitez pas de zoos amateurs. Si vous voulez visiter un lieu où se trouvent des animaux, nous vous prions de faire un peu de recherche pour vous assurer que le lieu que vous planifiez de visiter est bien un sanctuaire légitime.

Si vous vivez dans une collectivité où se trouve un zoo amateur ou si vous souhaitez vous prononcer contre la cruauté animale dans les zoos amateurs, veuillez communiquer avec votre représentant provincial ou votre député fédéral pour exprimer vos préoccupations à l’égard de ce type d’installations dans votre collectivité.

A monkey confined to a small cage at a roadside zoo in Ontario.
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