Le phalanger volant fait-il un bon compagnon?
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Si le phalanger volant (ou planeur à sucre) est mignon et sympathique, son apparence peut être trompeuse
Le phalanger volant est un mammifère grand comme la paume d’une main. Il a de grands yeux noirs, d’étranges oreilles, une longue rayure sombre allant de la tête à la base du dos et une membrane de peau de chaque côté du corps qui lui sert à planer.
Ces caractéristiques distinctes en font un animal de compagnie très en vogue, mais son apparence est trompeuse : saviez-vous que le phalanger est un animal nocturne? Saviez-vous qu’il vit en grand groupe familial, qu’il est très bruyant et que sa diète est très complexe?
Vous croyez que le phalanger agrémenterait votre foyer? Voici quelques faits qui pourraient vous faire changer d’idée :
1. Il a besoin de sa famille
Le phalanger volant est un animal fondamentalement social. Il vit en groupe familial pouvant compter jusqu’à 10 adultes, dans une structure généralement composée d’un mâle dominant et de plusieurs femelles et mâles subordonnés. Le phalanger volant est territorial et défendra farouchement son nid et sa nourriture au besoin. Sa famille vit au creux des arbres, où les membres se blottissent pour rester au chaud. En captivité, on le garde souvent seul, ce qui nuit à sa santé mentale. Il devient alors sujet à la dépression et parfois à l’automutilation. Par contre, quand on le garde en groupe social, il se lie fortement aux membres du groupe et peut devenir très agressif envers ses propriétaires humains.
2. Sa diète est très particulière
Selon le Dr Adrian Walton, vétérinaire spécialiste des animaux exotiques en Colombie-Britannique, de tous les problèmes liés au phalanger volant, le régime alimentaire reste la plus grande difficulté. Sa diète très complexe change selon les saisons. Il se nourrit de résine et de sève d’arbre, de nectar, de pollen et d’insectes vivants.[1] Quand il ne peut assimiler ces types de nutriments riches en glucides, il souffre de malnutrition. Au Canada, il est confronté à un défi supplémentaire : la majeure partie de sa diète n’est pas d’origine locale.
3. Malgré sa taille, son besoin d’espace est immense
Dans la nature, il peut parcourir jusqu’à un kilomètre à la recherche de nourriture ou d’un partenaire. Son territoire peut faire jusqu’à 17 acres[2]. Il traverse la forêt en planant ou sautant d’arbre en arbre, et peut planer sur toute la longueur d’un terrain de football. Ces conditions sont impossibles à reproduire à la maison. Quand il vit dans un espace restreint qui limite son comportement naturel, il peut, comme de nombreux animaux exotiques en captivité, sombrer dans la dépression et la léthargie.
4. Le phalanger volant est un noctambule
Si vous visitez l’habitat naturel d'un phalanger en plein jour, vous ne le verrez probablement pas. C’est un animal nocturne, il dort le jour et s’active à la tombée de la nuit. S’il apparait pendant le jour, c’est en général parce qu’il est malade ou en mauvaise santé.[3] Le fait d’interagir avec un phalanger pendant le jour perturbe son cycle de sommeil et de repos, ce qui le stresse. Quand on le dérange fréquemment et régulièrement, c’est sa santé qui en souffre.
Il est souvent très stressant de garder des animaux nocturnes. Par exemple, le phalanger volant ne se limite pas à faire des bruits en se déplaçant, mais communique aussi en aboyant, en sifflant et en bourdonnant. De plus, quand il est stressé ou qu’il a peur, il émet des sons qu’on pourrait décrire comme le son du métal pris dans une déchiqueteuse à papier.[4] Le phalanger volant communique aussi par signes chimiques et par phéromones, une odeur que peu d’entre nous peuvent tolérer.[5]
5. Le phalanger volant est un animal sauvage
Le phalanger volant est considéré comme un animal sauvage: jamais domestiqué, il n’a pas évolué avec l’humain. Ce petit animal peut tolérer la présence humaine, mais ses besoins en captivité sont les mêmes que ceux de ses homologues sauvages. L’espace que nous partageons avec nos chiens et nos chats, s’il est correctement aménagé, peut répondre à leurs besoins comportementaux et physiologiques, mais ce n’est pas le cas des animaux sauvages comme le phalanger volant. Le seul endroit où les animaux sauvages peuvent s’épanouir, c’est dans leur habitat naturel. Dans le cas du planeur volant, c’est dans les forêts de Papouasie-Nouvelle-Guinée, d’Indonésie et d’Australie méridionale, orientale et septentrionale.
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Le phalanger volant ne fait pas un bon compagnon. C’est un animal sauvage dont les besoins complexes sont impossibles à satisfaire en captivité. Lui imposer une vie domestique c’est le condamner à souffrir, à être malheureux et à tomber malade.
Le phalanger volant ne fait pas un bon compagnon. C’est un animal sauvage dont les besoins complexes sont impossibles à satisfaire en captivité.