Le Code de pratiques pour le soin et la manipulation des bovins laitiers du Canada fait l’objet d’un examen et de commentaires publics

19/01/2022

Le Canada compte près de 1,4 million de vaches laitières, et la plupart d’entre elles vivent enfermées sans aucun accès au grand air. Dites au Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage (CNSAE) et au Comité d’élaboration du code que cette situation est inacceptable!

Par Lynn Kavanagh, notre gestionnaire de campagne pour les animaux d’élevage

Il peut être surprenant d’apprendre que la majorité des vaches laitières au Canada ont rarement, voire jamais, accès à l’extérieur. La plupart passent leur vie entière dans des stalles entravées, un système de stabulation où les animaux sont attachés dans leur espace respectif pratiquement en tout temps.

Le Code de pratiques pour le soin et la manipulation des bovins laitiers du CNSAE (code laitier) établit les normes pour les 10 095 fermes laitières au Canada1. Bien que les codes de pratiques du CNSAE soient principalement volontaires2, ils représentent les seules normes nationales au pays et ont apporté des changements positifs en matière de bien-être chez de nombreux producteurs d’animaux d’élevage. Le mois dernier, le CNSAE a publié une nouvelle version préliminaire du Code de pratiques pour le soin et la manipulation des bovins laitiers. Malheureusement, elle n’aborde que très peu de grandes questions relatives au bien-être des animaux.

Bien que des améliorations aient été apportées depuis l’élaboration du dernier code laitier en 2009, les changements sont modestes. Nous croyons que l’industrie devrait se montrer plus progressiste dans ses objectifs visant l’amélioration du bien-être animal.

Ce que vous pouvez faire

Le code laitier fait l’objet d’une période de commentaires publics jusqu’au 27 janvier 2022, et nous invitons les personnes du public à faire parvenir leur soumission afin de démontrer que les Canadiens se soucient du bien-être des animaux d’élevage. Les commentaires publics sont acheminés par le biais d’un sondage mené par le CNSAE (sur le site SurveyMonkey). Il faut environ 20 à 30 minutes pour y répondre, mais l’impact est immense, touchant 1,4 million de vaches laitières chaque année.

Le sondage est divisé selon les sections du code. Les enjeux clés que nous avons cernés sont présentés ci-dessous ainsi que des conseils pour vous aider à envoyer vos propres commentaires.

Les exigences du code relatives aux stabulations des veaux démontrent quelques changements positifs, soit le fait qu’ils doivent être logés en paire ou en petit groupe. Cependant, la date d’entrée en vigueur de 2033 (12 ans) est bien trop éloignée. Nous croyons que cinq ans suffisent pour que les producteurs parviennent à ce changement.

Les stalles entravées sont une sorte de construction bien commune dans l’industrie laitière où les vaches sont attachées au cou dans leur espace respectif, restreignant leurs mouvements et leurs capacités à socialiser, à paître, à se toiletter et à faire tout autre comportement naturel. Dans certains établissements, le bétail attaché peut accéder au pâturage en saison, mais le reste du temps, ses mouvements sont restreints comparativement aux vaches abritées dans des étables en logettes ou dans d’autres types de systèmes à stabulation libre. Environ 75 % des fermes qui se spécialisent dans la production de lait y ont recours.

Des recherches révèlent qu’il est très bon pour les vaches d’être au grand air et sur le pâturage. Les caractéristiques de l’habitat sont très importantes pour le bien-être et le confort des vaches laitières. Elles devraient vivre dans des systèmes qui leur permettent de déambuler, de socialiser, d’aller dehors et de s’étendre au sol confortablement (certaines loges sont trop petites et causent ainsi des problèmes de santé chroniques). Les stalles qui ont une couche épaisse de litière permettent aux vaches de se coucher aisément et contribuent à prévenir l’infirmité et la mastite – deux états de santé fréquents chez ces animaux.

Les stalles entravées devraient être éliminées progressivement. Les Normes canadiennes sur la culture biologique exigent déjà que les producteurs cessent progressivement d’utiliser la stabulation entravée d’ici 2030, et nous croyons que le CNSAE devrait l’inclure dans le nouveau code pour tous les producteurs.

À la fin de leur période productive, les vaches laitières sont envoyées à l’abattage. Dans de nombreux cas, elles souffrent déjà de maladies ou de problèmes de santé douloureux comme la boiterie (blessures aux pattes ou aux membres), la mastite (infection des glandes mammaires), des troubles digestifs, un mauvais état corporel ou une maladie respiratoire.

Compte tenu des préoccupations liées au bien-être des vaches laitières de réforme depuis longtemps reconnues, le code exige désormais des fermiers qu’ils évaluent l’« aptitude au transport » de leurs animaux.

  • Faites savoir au Comité d’élaboration du code que vous appuyez ce changement et qu’il est nécessaire de sensibiliser les fermiers sur l’importance de transporter uniquement le bétail apte et en bonne santé.
  • Le code devrait comprendre une exigence explicite indiquant que les vaches en lactation abondante doivent être taries avant d’être transportées.
  • Seuls les bovins aptes, en bonne santé et exempts de blessures ou de maladies devraient être envoyés aux centres de rassemblement et aux ventes d’animaux reproducteurs et d’élevage.

Lorsque les vaches laitières accouchent, les veaux sont immédiatement retirés avant même que la mère et le petit aient le temps de s’attacher. Cela permet, semble-t-il, de réduire la détresse de la mère et du veau, par rapport à une séparation tardive, mais également de préserver le lait destiné à la consommation humaine. Toutefois, d’autres possibilités existent, notamment un sevrage progressif suivant un rythme plus naturel. Certains fermiers ont adopté (en anglais seulement) ou commencent à mettre en pratique cette approche, qui est considérée comme plus humaine.

La séparation des veaux de leur mère est une question qui reçoit de plus en plus d’attention du public, des scientifiques en protection des animaux et des fermiers. Le fait qu’elle soit mentionnée dans le rapport scientifique du code en est la preuve. Cependant, le code omet complètement de l’aborder. Bien qu’il s’agisse d’une question ardue et controversée, l’industrie doit la reconnaître et commencer à envisager les améliorations qui peuvent être apportées.

Nous recommandons que cet enjeu soit inclus dans le code afin de garantir qu’il soit identifié comme un domaine devant être mieux compris et afin de préparer les producteurs aux changements à venir. Il s’agit d’une première étape importante. Les producteurs et l’industrie devraient se préparer à explorer des pratiques laissant les veaux avec leur mère pour des périodes prolongées, mettant en œuvre un sevrage et une séparation progressifs, en fonction des résultats de recherche menée dans ce domaine.

Il est aussi important de reconnaître les avancées positives de l’industrie apportées par ce code. Les domaines suivants connaissent des améliorations considérables grâce au code.

  • Le code adopte une position ferme contre les dresseurs électriques. Toutefois, la formulation est ambiguë et pourrait être modifiée pour apporter de la clarté : en enlevant la « recommandation » qui indique « pour le maintien de l’habitude : positionner le dresseur à 10 cm (4 po) ou plus au-dessus de l’échine du bovin après la période d’entraînement ».
  • Les exigences relatives à l’alimentation des veaux sont meilleures et incluent le fait de les nourrir jusqu’à « satiété ».
  • Les exigences relatives à la litière des vaches en ce qui a trait à une bonne litière auront une incidence positive sur leur confort et la guérison de leurs blessures.
  • Des règles strictes sont présentées en ce qui a trait à l’utilisation d’aiguillons électriques, aux exigences liées à la gestion de la douleur pour l’écornage et l’ébourgeonnage, et à l’interdiction d’amputation de queue et de marquage.

Faites-nous savoir si vous soumettez vos commentaires publics!

Pour transmettre vos commentaires, veuillez répondre au sondage du CNSAE accessible sur le site SurveyMonkey. N’oubliez pas d’écrire vos commentaires dans vos propres mots.

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Le code comprend davantage de sections que celles présentées. N’hésitez pas à transmettre vos commentaires sur ces autres sections par l’entremise du sondage. Vous n’avez pas à aborder chaque section pour soumettre vos commentaires.