Lion in small, barren enclosure

Le Canada obtient une note d’échec au test mondial de leadership en matière de bien-être animal

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La deuxième édition de notre indice de protection des animaux (IPA), qui classe les pays selon leurs lois protégeant les animaux, révèle le besoin absolu de changements à l’échelle mondiale

L’indice classe les pays en leur accordant une note de « A » (la note la plus élevée) à « G » (la note la plus basse) en fonction de leurs politiques et lois en matière de bien-être animal. Le Canada a obtenu la note de « D », aux côtés d’autres pays, dont la Tanzanie, le Pérou et les États-Unis.

Réalité choquante, aucun pays n’a obtenu de « A ». La Suède, le Royaume-Uni et l’Autriche ont obtenu un « B », la note la plus élevée. Cependant, des améliorations sont également possibles dans ces pays.

Il a été constaté que certains pays comme le Maroc, l’Iran, l’Algérie et la Biélorussie ne disposaient toujours pas du cadre juridique de base nécessaire pour protéger les animaux et que d’autres, comme le Canada, ne reconnaissent pas officiellement la sensibilité des animaux dans leurs lois actuelles.

Visitez l’IPA et explorez les résultats (en anglais seulement).

Lisez le rapport complet de l’IPA sur le Canada (en anglais uniquement).

Pourquoi le Canada a-t-il obtenu la note de « D »?

Le Canada a reçu les notes les plus faibles en raison du fait qu’il ne dispose pas de lois adéquates protégeant la faune en captivité, les animaux de trait, les animaux utilisés en recherche et les animaux de compagnie. 

On estime que 1,4 million d’animaux sauvages font office d’animaux de compagnie exotiques au Canada, et la propriété et le commerce de ces animaux sont régis par un ensemble disparate de lois fédérales, provinciales et locales inadéquates. Le Canada est fortement encouragé à suivre l’exemple de pays comme les Pays-Bas et la Belgique qui adoptent une approche de précaution pour atténuer les risques pour le bien-être animal, l’environnement ainsi que la santé et la sécurité publiques dans leurs lois nationales restreignant les types d’animaux qui peuvent être gardés comme animaux de compagnie.

Le Canada obtient également une mauvaise note en raison de l’absence de loi fédérale visant à protéger le bien-être des animaux d’élevage. Les animaux d’élevage sont encore souvent élevés dans des systèmes intensifs, maintenus dans de mauvaises conditions et à l’étroit avec peu d’espace pour se déplacer et parfois soumis à des procédures douloureuses telles que le taillage des dents sans analgésiques.

32 day old broiler chickens in an industrial shed

Un poulailler industriel peut contenir des dizaines de milliers d’oiseaux. À la fin de leur courte vie, les oiseaux sont si densément entassés que chaque animal peut avoir moins d’espace au sol qu’une feuille de papier A4.

Bien que certaines améliorations aient été apportées aux politiques visant les animaux d’élevage dans le but d’éliminer progressivement les cages de batterie pour les poules pondeuses, les cages de gestation pour les truies et l’attache des veaux laitiers, ces exigences ne sont pas légalement obligatoires. Les soins aux animaux d’élevage au Canada sont guidés par les codes de pratique du Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage (CNSAE), ce qui signifie que l’industrie agricole est chargée de se discipliner elle-même.

Le rapport reconnaît les améliorations apportées à la réglementation fédérale régissant le transport des animaux d’élevage avec plus de temps pour l’alimentation, l’eau et le repos, mais les nouvelles exigences concernant ces durées n’ont pas beaucoup diminué par rapport aux anciennes. L’industrie a également imposé un délai de deux ans pour répondre à ces exigences. Cela signifie que les animaux peuvent toujours être transportés pendant de très longues périodes sans nourriture, eau ou repos et dans des températures glaciales ou une chaleur extrême sans contrôle de la température dans les véhicules.

Le Canada a également perdu des points en raison du fait qu’il ne dispose pas d’autorité centrale chargée d’élaborer une politique de bien-être animal et qu’il ne suit pas et ne surveille pas les progrès en matière de bien-être animal.

Elephant riding at African Lion Safari

African Lion Safari en Ontario propose des promenades à dos d’éléphant, malgré les recherches démontrant à quel point les éléphants souffrent lorsqu’ils sont utilisés pour des promenades et d’autres divertissements touristiques.

Coronavirus et autres préoccupations

Les graves préoccupations en matière de bien-être animal liées à l’agriculture intensive, aux marchés d’animaux sauvages et au commerce qui en découle sont toutes des menaces avérées d’éclosion de maladies, comme la plus récente épidémie mondiale de coronavirus.

L’IPA a constaté que la Chine, les États-Unis, le Vietnam, l’Égypte, l’Azerbaïdjan et la Biélorussie doivent faire plus pour protéger les animaux et les gens contre la menace des maladies zoonotiques.

Cette menace mondiale se poursuivra tant qu’il n’y aura pas de lois efficaces ni de mesures préventives pour contrôler la menace émergente pour la santé animale et humaine.

snake

Le fait que les serpents en captivité sont porteurs d’agents pathogènes, comme des bactéries, des parasites et des virus, pouvant être transmis aux humains est bien documenté. Les conditions dans les marchés où les animaux sauvages sont vendus peuvent être de véritables incubateurs pour la transmission de maladies et l’évolution d’agents pathogènes plus virulents.

Au-delà de la santé publique, ces systèmes qui nous mettent tous en danger causent chaque année des souffrances et une cruauté immenses à des milliards d’animaux.

Nous devons bâtir un monde meilleur pour les animaux et les humains, mais ce ne sera possible que si nous cessons de traiter les animaux comme des marchandises.

Tenir les pays responsables

Protection mondiale des animaux exhorte tous les gouvernements à améliorer immédiatement leurs normes de bien-être animal, non seulement pour le bien des animaux, mais également pour réduire les risques pour la santé publique.

Melissa Matlow, directrice de campagne de Protection mondiale des animaux Canada, a déclaré : « Nous aimerions que le Canada adopte une loi sur le bien-être animal qui reconnaît enfin que les animaux sont des êtres sensibles qui peuvent souffrir physiquement, mentalement et émotionnellement. Le gouvernement fédéral devrait jouer un rôle plus actif, en collaborant avec les provinces et les territoires pour assurer une protection uniforme de tous les animaux à travers le pays. »

Selon un sondage représentatif à l’échelle nationale mené en août 2019, 73 % de la population canadienne croit qu’il est important que le gouvernement du Canada adopte des lois plus strictes pour protéger les animaux et s’assurer qu’ils ne ressentent ni douleur ni souffrance.

Depuis la publication du premier rapport sur l’IPA en 2014, le Canada a apporté certaines améliorations, notamment l’interdiction des combats d’animaux, de la bestialité, de la pêche aux nageoires de requin et de la garde, de l’élevage et de la capture de cétacés à des fins de divertissement public.

beluga whale at Marineland

En 2019, le Canada a adopté le projet de loi S-203 concernant la garde, l’élevage et le commerce des cétacés (les baleines, les dauphins et les marsouins) à des fins de divertissement.

Bien qu’il s’agisse d’avancées positives, ces initiatives n’ont pas amélioré le classement général du pays. Il reste encore beaucoup à faire pour les animaux. Le Canada devrait être un pays leader en matière de bien-être animal et non pas rester à la traîne.

Aidez-nous à créer un meilleur monde pour les animaux

L’IPA met en évidence les nombreuses façons dont les gouvernements manquent à leur responsabilité de protéger les animaux. Aidez-nous à attirer l’attention sur ces manquements en partageant l’IPA avec vos amis, votre famille et votre député fédéral (cliquez ici pour utiliser la base de données du gouvernement afin de trouver les coordonnées de votre député). Ensemble, nous pouvons influencer les décideurs à inscrire les animaux à l’ordre du jour mondial.

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« Nous aimerions que le Canada adopte une loi sur le bien-être animal qui reconnaît enfin que les animaux sont des êtres sensibles qui peuvent souffrir physiquement, mentalement et émotionnellement. »

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