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G20 : Votre priorité ce weekend doit être de bannir le commerce de la faune sauvage

Nouvelles

À la réunion des ministres de la Santé du G20 le dimanche 19 avril, leur priorité absolue doit être de convenir de mesures pour prévenir une nouvelle pandémie de coronavirus. Une étape essentielle sera d’interdire mondialement l’exploitation et le commerce des animaux sauvages – la source probable de la COVID-19

Blogue écrit par Ben Pearson, responsable des campagnes sur la faune sauvage dans notre bureau d’Australie

Avec le taux de mortalité mondial à la hausse, de nombreux gouvernements ont pris des mesures louables pour freiner la propagation du coronavirus. Mais, l’impact sur l’économie et la population mondiales est énorme, et nous mettrons des années à nous en remettre. Il faut faire tout notre possible pour empêcher une autre pandémie de voir le jour.

Comprendre le coronavirus

Il est essentiel de comprendre la source de cette pandémie pour en éviter d’autres. La COVID-19, une maladie respiratoire aigüe grave causée par le coronavirus 2, est une zoonose apparue chez les animaux et qui a été transmise à l’homme, chez qui il a provoqué la pandémie.

En tout, 60 % des maladies infectieuses émergentes sont zoonotiques, dont 70 % sont présumées provenir d’animaux sauvages. Dans le cas de la COVID-19 et des précédentes pandémies liées au virus, la source de la contamination fut un marché d’animaux vivants.

Cages multiple animals and trader Jatinegara Jakarta

S’il faut à jamais fermer les marchés comme celui de Jakarta, le problème de l’exploitation des animaux sauvages va bien au-delà des marchés.

Le problème va au-delà des marchés d’animaux vivants

Le fait de mettre l’accent sur les marchés d’animaux vivants occulte la situation dans son ensemble. Ces marchés sont probablement la partie la plus scandaleuse du commerce mondial des animaux sauvages. Mais, en plus d’être infiniment cruel, ce commerce est extrêmement dangereux.

Dans le monde, des millions d’animaux sauvages sont capturés, élevés et vendus chaque année pour la médecine, la mode, la compagnie et le loisir. Ceux qui ne sont pas abattus à la capture passent souvent leur vie à s’ennuyer et à souffrir.

L’horreur du commerce de la faune sauvage devrait être une raison suffisante pour l’interdire. Or, la catastrophe de COVID-19 démontre que ce commerce n’est pas que désastreux pour le bien-être animal, mais qu’il est aussi un risque sanitaire mondial.

La menace du commerce des animaux sauvages

En général, les maladies de la faune sauvage ne présentent pas un risque sérieux pour nous, car les agents pathogènes ont peu de chances de nous infecter si les animaux restent dans leur environnement.

Et leur transmission d’une espèce sauvage à l’autre n’est pas aussi courante dans la nature, ce qui réduit le risque qu’ils nous infectent. Or, la situation change quand le commerce des espèces sauvages entre en jeu. Souvent, ce commerce rassemble une grande variété d’animaux qui autrement ne se côtoieraient pas, ce qui crée un foyer de maladies mortelles.

De plus, dans ces conditions atroces et stressantes, les animaux deviennent immunodéprimés, ce qui exacerbe leur risque de contracter des infections ou d’héberger des agents pathogènes. Et, en favorisant diverses formes de contacts entre animaux et humains, le commerce permet à de nouvelles maladies d’apparaitre et de franchir la barrière des espèces.

A captive tiger behind a fence

Ces tigres sont élevés pour une vie de souffrance en captivité. Cette forme d’exploitation doit cesser pour protéger la santé des animaux et la nôtre.

Il faut bannir le commerce mondial d’animaux sauvages, et pour toujours

Pour stopper les futures épidémies, il faut repenser nos rapports avec les animaux sauvages. Les exploiter et en faire de la marchandise comme nous le faisons est contraire à l’éthique, mais aussi dangereux. Il faut commencer à garder une distance sociale entre l’humain et la faune, et laisser les animaux sauvages dans l’environnement dont ils font partie.

On commence à voir des signes positifs de changement. La Chine vient d’imposer une interdiction sur le commerce d’animaux sauvages destinés à la consommation et le Vietnam est en train d’introduire une politique similaire. Mais, il faut en faire davantage, car on craint que les marchés d’animaux vivants ne rouvrent dès la levée du confinement, comme ce fut le cas après l’épidémie de SRAS en 2003.

Comme pour les crises internationales précédentes, le G20 doit faire preuve de leadership, et c’est à nous d’y veiller. Les interdictions doivent viser tout commerce d’espèces sauvages et devenir permanentes, complètes et rigoureusement contrôlées. Sinon, le prochain coronavirus franchira la barrière des espèces et sèmera encore la mort et la désolation. La priorité absolue pour les ministres de la Santé du G20 doit être d’éviter ce résultat.

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