Comprendre les inondations qui ont frappé Abbotsford en 2021
Nouvelles
Explorer les causes de la plus grande catastrophe agricole de l’histoire de la Colombie-Britannique et l’urgence d’adopter des pratiques agricoles axées sur le bien-être des animaux et résilientes aux changements climatiques.
Le 17 novembre, à la suite d’une rivière atmosphérique, les basses terres continentales de la Colombie-Britannique ont été inondées par les eaux et en proie à des coulées de boue, ce qui a entraîné la plus grande catastrophe agricole et la plus grande crise en matière de bien-être animal de l’histoire de la province.
En collaboration avec Stephanie Eccles et Lisa Stoddard, Ph. D., Protection mondiale des animaux a produit un rapport détaillé intitulé Canadian Producers and Farm Animals in a Changing climate: The Abbotsford Flood of 2021 (Les producteurs canadiens et les animaux d’élevage dans un climat changeant : les inondations d’Abbotsford en 2021). Ce rapport dévoile les détails poignants des inondations qui ont frappé Abbotsford en 2021, en mettant en lumière les facteurs qui ont contribué à cet événement catastrophique, ses conséquences dévastatrices sur les animaux d’élevage et les communautés, ainsi que les lacunes en matière de gestion des catastrophes.
Visualisez le rapport (PDF en anglais)
Quels sont les facteurs qui ont contribué aux inondations survenues à Abbotsford en 2021?
Les inondations qui ont frappé Abbotsford en 2021, considérées comme un événement catastrophique dans l’histoire de la Colombie-Britannique, sont le résultat d’une combinaison de facteurs. Au cours des dernières années, la région a connu une recrudescence de phénomènes météorologiques extrêmes, notamment des incendies, des inondations et des chaleurs intenses, ce qui suscite de graves préoccupations quant au bien-être des animaux et a entraîné la mort de milliers d’animaux d’élevage.
Le 17 novembre, les basses terres continentales de la Colombie-Britannique ont connu un déluge d’eaux et de coulées de boue provoqué par une rivière atmosphérique, causant des dommages sans précédent. Les conséquences ont été considérables : plus de 37 066 acres de terres agricoles, 1 000 agriculteurs et plus de 2,5 millions de têtes de bétail et de volailles ont été touchés.
Une exploitation agricole est partiellement submergée par les eaux à la suite des inondations observées à Abbotsford, en Colombie-Britannique, en novembre 2021. (Photo : Nick Schafer Media / We Animals Media)
Les effets croissants des changements climatiques sur l’élevage ont mis en évidence l’urgence de comprendre les risques et les vulnérabilités associés à ces catastrophes. Dans le cas des inondations de 2021 à Abbotsford, des facteurs passés et présents ont joué un rôle important.
La rupture des digues, les barrières conçues pour protéger la plaine agricole inondable, asséchée dans le passé, a été un facteur déterminant. Une enquête menée en 2015 a souligné l’inadéquation des normes provinciales en matière de digues, la majorité des digues ne satisfaisant même pas à ces normes peu élevées. L’enquête a également exposé le risque accru de rupture de digues et d’inondations extrêmes dans la région, compte tenu des effets des changements climatiques. Malheureusement, peu de fonds ont été affectés à l’amélioration des infrastructures d’atténuation des inondations, l’accent ayant été mis principalement sur la stimulation de la capacité agricole dans la vallée du Fraser, perpétuant ainsi un modèle de développement de longue date.
Quelles ont été les conséquences des inondations d’Abbotsford sur les animaux d’élevage?
Les inondations qui ont touché Abbotsford ont infligé de graves souffrances aux animaux d’élevage.
Plus de 12 000 porcs, 458 vaches et 630 000 poulets et dindons ont péri, principalement victimes de noyades, d’électrocutions, d’effondrements de bâtiments et d’un manque d’accès à de la nourriture et à de l’eau.
Malheureusement, ces chiffres sous-estiment considérablement le nombre réel, car ils n’ont pas été mis à jour depuis décembre 2021. Ils ne tiennent pas compte des animaux provenant de plus de 800 exploitations agricoles qui étaient encore submergées au moment de la rédaction du rapport ni des animaux qui ont été euthanasiés au cours de la période de rétablissement.
Les recherches révèlent également que les inondations continuent d’avoir des répercussions sur la santé du bétail pendant au moins un an après la catastrophe, de sorte que l’impact sur la vie des animaux continue de se faire sentir longtemps après l’événement.
Quelles ont été les conséquences pour les agriculteurs et les communautés?
Les agriculteurs et la communauté élargie ont été confrontés à de profondes difficultés pendant et longtemps après les inondations. Ils ont subi un traumatisme émotionnel, des pertes économiques importantes et se sont sentis abandonnés par le gouvernement lors de la phase d’intervention et de rétablissement.
Les inondations ont obstrué les routes, ce qui a retardé davantage les efforts de rétablissement. Les problèmes de communication entre les autorités locales et provinciales ont entravé les mesures d’intervention et de rétablissement, et des ressources comme des camions et des hélicoptères n’ont pu être utilisées pour atteindre les personnes dans le besoin.
Ces interventions tardives ont aggravé les souffrances des agriculteurs et des animaux. Les multiples facteurs de stress liés aux incendies et aux inondations ont pesé sur la santé des animaux, l’accès limité aux soins vétérinaires exacerbant leurs souffrances.
L’impact économique des inondations n’est pas bien documenté, ce qui est un problème courant dans le cas des catastrophes climatiques. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a estimé les dommages liés aux inondations à 285 millions de dollars.
Quels sont les principaux facteurs qui ont contribué à l’ampleur de la catastrophe?
Si les changements climatiques et la rupture des digues ont aggravé les inondations, deux facteurs majeurs ont accentué l’ampleur et la gravité des inondations survenues à Abbotsford en 2021 :
1. L’augmentation de la taille et de la concentration des exploitations agricoles, ainsi que la pratique visant à élever les animaux en milieu confiné.
Les fortes concentrations d’animaux rendent difficile, voire impossible, leur déplacement en cas de catastrophe, et le confinement réduit ou élimine la capacité des animaux de s’échapper ou d’être facilement relâchés, ce qui accroît considérablement les pertes catastrophiques de vies animales et de moyens de subsistance pour les agriculteurs.
2. Le gouvernement n’a pas respecté les protocoles d’urgence et n’a pas utilisé ses ressources d’urgence pour les animaux.
Les problèmes de communication et l’inadéquation des systèmes d’alerte ont en outre gêné encore plus les mesures d’intervention. Non seulement le gouvernement n’a pas prévenu la communauté rapidement, mais il n’a pas non plus utilisé les ressources créées et conçues pour soutenir les animaux et les agriculteurs en cas de catastrophe, telles que la Réserve vétérinaire canadienne (RVC).
Il est temps de soutenir les pratiques agricoles durables et résilientes qui donnent la priorité au bien-être des animaux.
Les inondations qui se sont produites à Abbotsford en 2021 nous rappellent brutalement qu’il est urgent d’aborder la question des changements climatiques, du bien-être des animaux et de la gestion des catastrophes.
Le rapport présente en conclusion une liste de recommandations visant à établir une feuille de route vers un avenir plus résilient et plus compatissant, tant pour les animaux que pour les communautés, en cas de catastrophe de ce type.
Visualisez le rapport (PDF en anglais)
Photo : Nick Schafer Media / WeAnimals Media