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Comment Kiska est devenue l’orque la plus seule du monde

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Kiska est la dernière orque en captivité au Canada.

Au cours des dix dernières années, Kiska, une orque de 46 ans vivant au Marineland, un parc d’attractions exploitant des espèces marines situé aux chutes Niagara, en Ontario, s’est forgé la triste réputation de « baleine la plus seule du monde ». Elle a retenu l’attention du monde entier en 2021 après que Phil Demers, ancien dresseur de mammifères marins au Marineland devenu militant pour la cause animale, l’a filmée en train de se frapper la tête contre les parois de son bassin. La vidéo s’est répandue comme une traînée de poudre, suscitant l’indignation du public qui a réitéré ses appels à la libération de Kiska.

Kiska est la dernière orque en captivité au Canada.

La triste histoire de Kiska :

Initialement capturée au large des côtes islandaises en 1979 à l’âge d’environ trois ans, Kiska a finalement été transférée au Marineland (en même temps que Keiko, une autre orque célèbre en captivité).

Depuis des dizaines d’années, le public s’inquiète du sort de Kiska. Elle s’est fait connaître lors de la bataille pour la garde d’un autre épaulard du nom d’Ikaika survenue en 2011 entre les parcs SeaWorld et Marineland. Au début des années 2000, le Marineland était à la recherche d’un partenaire masculin pour Kiska et est entré en lien avec SeaWorld. SeaWorld a accepté de céder Ikaika au Marineland en échange de trois bélugas. Alors âgé de quatre ans, Ikaika a été envoyé au Canada pour vivre avec Kiska et une autre orque, Nootka.

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Image : Jo-Anne McArthur / We Animals Media

Malheureusement, Ikaika avait déjà commencé à développer plusieurs problèmes de comportement et de santé courants chez les orques en captivité avant son arrivée au Marineland. Dès son arrivée, il s’est montré agressif envers Kiska, l’attaquant et la mordant. Il souffrait également de problèmes dentaires qui nécessitaient des antibiotiques quotidiens et des médicaments contre la douleur. Face à la dégradation de l’état et du comportement d’Ikaika, le parc SeaWorld a demandé son retour en 2009, affirmant que son équipe pourrait lui offrir des soins plus adaptés. Le Marineland a refusé, et le litige a été porté devant les tribunaux. En 2011, SeaWorld a remporté le procès, et Ikaika a été renvoyé en Californie.

Dans l’intervalle, Nootka a connu une fin tragique, laissant Kiska seule. C’est ainsi que des citoyens inquiets lui ont donné le surnom « d’orque la plus seule du monde ».

Au cours de sa vie en captivité, Kiska a donné naissance à cinq veaux qui sont malheureusement tous morts en bas âge. On la voit souvent présenter des stéréotypies, c’est-à-dire des comportements anormaux et répétitifs généralement causés par l’ennui, le stress et le manque de stimulation associé à la vie en captivité. En plus de se frapper la tête contre les parois de son réservoir, Kiska ne fait le plus souvent que nager en rond ou se laisser flotter, inerte.

En 2019, le Canada a interdit l’élevage et la captivité des baleines, des dauphins et des marsouins, et a mis fin à l’exploitation de cétacés en captivité à des fins de divertissement. Les établissements ayant déjà des spécimens en captivité (comme Kiska) ont été autorisés à les garder, faisant de la génération actuelle de cétacés en captivité la dernière au Canada.

L’isolement et la solitude qu’endure Kiska illustrent bien la cruauté dont le secteur de l’exploitation des cétacés peut faire preuve. Les orques sont des animaux très sociaux qui souffrent profondément de l’isolement et de l’impossibilité de nager sur de grandes distances et à de grandes profondeurs, comme ils le feraient dans la nature.

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Image : Jo-Anne McArthur / We Animals Media

L’avenir des dauphins tenus en captivité au Canada :

Malgré le fait que l’exploitation des dauphins en captivité à des fins de spectacles et de divertissement soit interdite par le Code criminel, le Marineland fait face à des accusations selon lesquelles il aurait continué à proposer ce type d’attractions. Les poursuites judiciaires actuellement intentées contre le parc ont été entamées au début de l’année 2022. Au cours de l’été 2022, Protection mondiale des animaux a soumis de nouvelles preuves à l’appui de ces accusations. Malgré tout, le parc a jusqu’à présent été autorisé à poursuivre ses activités. En ce mois de décembre 2022, le Marineland retournera devant les tribunaux pour la huitième fois cette année.

Bien que l’interdiction de la captivité des cétacés constitue un pas dans la bonne direction, les membres de Protection mondiale des animaux continueront à se battre pour tous les animaux sauvages tenus en captivité dans des conditions dégradantes. C’est pourquoi nous exhortons le gouvernement de l’Ontario à adopter une réglementation plus stricte et à donner la priorité au bien-être des animaux.

Il y a une lueur d’espoir pour Kiska.

Il a été proposé que le premier sanctuaire au monde pour les animaux marins soit construit en Nouvelle-Écosse par le Whale Sanctuary Project (WSP).  Les activistes espèrent que le sanctuaire, une fois prêt, pourra offrir un nouveau foyer à Kiska et accueillir autant de bélugas que sa capacité le permet.

Chez Protection mondiale des animaux, nous luttons pour que la génération de dauphins actuellement en captivité soit la dernière (n’oubliez pas que les orques constituent la plus grande espèce de dauphins!). Nous estimons que les dauphins sont faits pour vivre dans la nature et non pas en captivité, dans des environnements où ils sont incapables de mener une existence naturelle.

Lorsque la situation le permet, nous mettons tout en œuvre pour que les dauphins en captivité soient relâchés dans des sanctuaires en bord de mer, où ils peuvent vivre le reste de leur vie dans un environnement aussi naturel que possible.

En sensibilisant le public, en mobilisant les entreprises et en élaborant des solutions responsables, nous pavons la voie vers un monde où les dauphins et les autres animaux sauvages pourront vivre dans la nature.

Voici comment vous pouvez nous aider :

Vous voulez contribuer à mettre fin à l’exploitation des animaux sauvages en captivité à des fins de divertissement? Groupon, une agence de voyages connue pour ses offres spécialisées dans les restaurants et les spas, vend également des billets pour des spectacles consistant à exploiter des dauphins en captivité, y compris au Marineland. Agissez en exhortant Groupon à protéger les animaux, et non pas à les exploiter.

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