A caged civet at a wildlife market in Bali

Au-delà des "marchés humides": le commerce des espèces sauvages

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La pandémie de COVID-19 proviendrait d’un "marché humide", où des animaux sauvages sont vendus vivants. Or, cette pandémie résulte d’un système bien plus vaste, qui nous encourage à traiter les animaux sauvages comme des marchandises au nom du profit.

Pendant que la pandémie de coronavirus sévit dans le monde entier, la communauté internationale prend plus que jamais conscience des risques liés au commerce des espèces sauvages.

75% des nouvelles maladies infectieuses menaçant la santé humaine sont des zoonoses (qui proviennent d’animaux, et surtout d’animaux sauvages).

Or, le problème va bien au-delà des marchés d’Asie. La pandémie est le symptôme d’un commerce mondial (légal et illégal) cruel et dangereux en soi. Pour répondre à la demande, des millions d’animaux sauvages sont exploités chaque jour dans un marché s’élevant à plusieurs milliards de dollars.

Monkeys at a wildlife market in Bali. There

 

L’animal sauvage de compagnie

Le marché mondial des animaux sauvages vendus vivants en tant que compagnons, comme le python royal, la tortue étoilée d’Inde et les primates (sapajous et capucins) a pris des proportions industrielles.

Selon les données de la CITES, des milliers d’espèces sauvages sont vendues chaque année dans le commerce mondial, pour la nourriture, la médecine traditionnelle et le loisir, et comme produits ou animaux de compagnie, et ce, en toute légalité:

•    Plus de 500 espèces d’oiseaux (environ la moitié sont des perroquets).

•    Près de 500 espèces de reptiles (tortues, lézards et serpents).

•    Plus de 100 espèces de mammifères.

Le marché des "compagnons exotiques" est l’un des principaux moteurs de ce commerce immoral.

Selon nos récentes études, il y a plus de 17 millions d’animaux exotiques aux États-Unis et environ 1,4 million au Canada.

Ces animaux sont prélevés dans la nature ou élevés en fermes industrielles, dans des conditions qui menacent leur bien-être physique et psychologique. Les méthodes utilisées pour les capturer sont extrêmement douloureuses pour eux et peuvent leur causer des blessures, et parfois la mort. Ceux qui y survivent doivent ensuite affronter un long et périlleux voyage, souvent entassés dans de petits conteneurs, sans nourriture ni eau.

Par ailleurs, on prétend que l’élevage en captivité favorise la conservation en réduisant le braconnage. Or, en répondant à la demande en animaux exotiques, on encourage en fait leur braconnage dans la nature. Peu importe leur provenance, les animaux ‘exotiques’ sont sauvages et gardent leur instinct sauvage—ces besoins innés qui ne peuvent jamais être comblés dans nos maisons.

Pythons being sold at a reptile fair in the USA. They are kept in small plastic tubs where they aren

Image: pythons vendus à une foire de reptiles aux États-Unis. Crédit photo: Aaron Gekoski

L’animal sauvage et le divertissement

Les animaux comme l’éléphant, le tigre, la baleine et le dauphin souffrent dans des sites du monde entier au nom du divertissement.

En coulisse, ces animaux peuvent être soumis à des méthodes de dressage cruelles. On s’en sert dans les tours de cirque, les balades ou comme accessoires à "selfies", pour répondre à la demande du tourisme.

Des animaux sauvages sont emprisonnés dans des sites partout au monde:

•    Plus de 3000 dauphins vivent en captivité dans des parcs d’attractions à travers le monde.

•    Plus de 8000 tigres sont gardés dans des fermes d’élevage en Asie.

•    Plus de 2200 éléphants sont maltraités pour le tourisme, rien qu’en Thaïlande.

Tourists riding exploited elephants in Thailand.

Image : éléphants exploités pour les balades des touristes à Chiang Mai, en Thaïlande.

L’animal sauvage en médecine

L’industrie de la médecine traditionnelle est évaluée à 60 milliards de dollars US par année, et couvre 180 pays.

Malgré la règlementation de la CITES qui interdit ou limite le commerce de certaines espèces, des animaux comme l’ours, le rhinocéros, l’éléphant et le tigre sont braconnés à un rythme alarmant pour les besoins de la médecine traditionnelle. Bon nombre d’espèces sont poussées au bord de l’extinction, comme le pangolin, le mammifère le plus braconné et vendu au monde. Si rien ne change, ces animaux pourraient bientôt disparaitre à jamais.

Il pousse des élevages commerciaux dans le monde entier, pour répondre à la demande en produits d’animaux sauvages. Ils sont aussi fondamentalement cruels qu’inutiles. L’efficacité des traitements dérivés de produits d’animaux n’a pas été prouvée scientifiquement, et il existe d’autres alternatives à base végétale.

Les animaux sauvages élevés dans des fermes souffrent toute leur vie. Ils peuvent développer des infections, des maladies et une profonde détresse psychologique à force d’être torturés et de vivre dans d’horribles conditions.

A seized Pangolin

Image : pangolin saisi au Natural Resources Conservation Center de Riau, en Indonésie.

Vous pouvez contribuer à mettre fin à cette cruauté 

Le commerce des espèces sauvages est un problème mondial qui requiert une solution mondiale. Nous demandons au gouvernement canadien de préconiser une interdiction du commerce des espèces sauvages au Sommet des dirigeants du G-20, en novembre, pour prévenir une prochaine pandémie. Signez la pétition maintenant.

Image principale: Nicky Loh/Getty Images

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