nile crocodile

Difficile de croire que ces animaux sont gardés comme compagnons au Canada

Nous associons généralement les animaux sauvages comme les crocodiles, les léopards ou les tigres à des paysages exotiques et lointains comme les tropiques d’Australie, les savanes d’Afrique ou les jungles de l’Asie du Sud. Il pourrait donc être surprenant d’apprendre que des milliers de ces animaux sauvages vivent au Canada… comme animaux domestiques.

Les données recueillies par Protection mondiale des animaux révèlent que les Canadiens possèdent des millions d’animaux sauvages, aussi appelés animaux exotiques, bien que ces derniers soient tout à fait inappropriés comme animaux de compagnie.

Lisez le rapport complet ici : Une aventure risquée : le commerce non réglementé des animaux exotiques de compagnie au Canada

Selon les estimations, 1,4 million d’animaux sauvages au total sont gardés comme compagnons au Canada.

Ces chiffres troublants révèlent que les lois laxistes du Canada concernant la possession d’animaux de compagnie permettent un commerce d’animaux de compagnie exotiques cruel et inhumain. Beaucoup de ces animaux sauvages sont capturés illégalement dans leur habitat naturel et importés directement de la nature. D’autres proviennent d’élevages en captivité qui sont eux aussi associés à une série de problèmes graves.

Les serpents, les perroquets, les geckos, les tortues, les fennecs, les iguanes, les phalangers volants et les caracals sont tous des espèces sauvages populaires comme animaux de compagnie. Contrairement aux animaux domestiqués, qui ont fait l’objet d’un élevage sélectif s’étalant sur de nombreuses générations afin de vivre avec les humains, les animaux sauvages souffrent en captivité. Il est impossible de reproduire l’espace et la liberté dont les animaux sauvages ont besoin dans leur environnement naturel.

Répartition des animaux de compagnie exotiques par province :

Avec 1,4 million d’animaux sauvages gardés comme compagnons au Canada, le fait est qu’il doit probablement y en avoir près de chez vous. L’Ontario est la province où l’on retrouve le plus grand nombre d’animaux sauvages comme compagnons, suivi du Québec et de l’Alberta.

  • Ontario : 588 652 animaux sauvages sont gardés comme compagnons
  • Québec : 286 693 animaux sauvages sont gardés comme compagnons
  • Alberta : 202 841 animaux sauvages sont gardés comme compagnons
  • Colombie-Britannique : 191 490 animaux sauvages sont gardés comme compagnons
  • Manitoba et Saskatchewan : 82 102 animaux sauvages sont gardés comme compagnons
  • Provinces de l’Atlantique : 73 534 animaux sauvages sont gardés comme compagnons

Non seulement les animaux sauvages souffrent en captivité, mais ils représentent aussi un danger pour leurs propriétaires et la collectivité locale. Les attaques, les morsures, les coups de griffes et la constriction peuvent entraîner des blessures graves et même la mort.

Le Canada a été le théâtre de nombreux incidents tragiques associés à la possession d’animaux sauvages, comme la mort de deux garçons par asphyxie causée par un python au Nouveau-Brunswick et la mort d’une femme attaquée par un tigre en Colombie-Britannique.

Notre analyse des lois canadiennes sur la possession d’animaux sauvages nous a permis de constater que plusieurs provinces négligent de restreindre suffisamment les animaux qu’il est possible de garder comme compagnons. Des régions comme l’Ontario et les Territoires du Nord-Ouest ne réglementent pas le moindrement cette question au niveau provincial. D’autres provinces ont mis en place des lois plus strictes, principalement à la suite d’incidents tragiques.

L’incohérence des lois au Canada signifie également que des animaux sauvages peuvent être gardés légalement comme compagnons dans certaines provinces, mais non dans d’autres. Par exemple, 85 % des servals gardés comme animaux de compagnie au Canada se trouvent en C.-B. et en Ontario, deux provinces qui permettent la possession de ces animaux. Par comparaison, aucun serval n’est gardé comme animal de compagnie au Québec et en Alberta, deux provinces où la possession de cet animal est interdite.