Prenez part à l’aventure alors que nous déboulonnons les mythes et les idées fausses répandues sur ces êtres énigmatiques.
Les serpents, ces êtres mystiques ondoyants qui se tapissent dans la nature sauvage, sont depuis longtemps enchevêtrés dans la peur et la superstition. Pour plusieurs d’entre nous, la seule vue d’un serpent suffit à éveiller des peurs lointaines profondément gravées dans notre psyché collective. Mais saviez-vous que la plupart des choses que nous entendons sur ces êtres mystérieux ne sont rien de plus que des mythes et des idées fausses?
Réécrivons le discours à leur sujet et créons un lien plus profond avec ces êtres souvent incompris.
1. Mythe : tous les serpents sont venimeux
Seule une petite fraction de toutes les espèces de serpents sont venimeuses, et un encore plus petit pourcentage d’entre elles peuvent tuer ou blesser gravement un humain.
Le Canada ne compte que 25 espèces de serpents connues et seulement quelques-unes sont venimeuses. La plupart des serpents sont inoffensifs et jouent des rôles cruciaux dans les écosystèmes. Les serpents sont des mésoprédateurs – ils jouent à la fois des rôles de prédateur et de proie, ce qui est essentiel pour maintenir l’équilibre sain d’un écosystème.
2. Mythe : les serpents sont agressifs et ils cherchent la confrontation
Les serpents ne sont pas naturellement agressifs envers les humains. En fait, ils préfèrent largement éviter la confrontation et n’attaquent que s’ils se sentent menacés.
Au Canada, les morsures de serpent en nature sont extrêmement rares et lorsqu’elles se produisent, elles sont le plus souvent défensives, par exemple si le serpent est accidentellement piétiné.
3. Mythe : les serpents traquent les gens
Les serpents ne pourchassent pas les humains. L’idée d’une poursuite acharnée tient du folklore, où les serpents sont souvent présentés comme de fourbes joueurs de tours. Même s’ils ont l’air d’être aux trousses de quelqu’un, ils ne font habituellement que se diriger dans la même direction.
Selon les herpétologistes (les spécialistes des reptiles et des amphibiens), les serpents n’ont pas l’instinct de pourchasser, mais plutôt de fuir.
La peur des serpents : une perspective évolutionnaire
Pourquoi les humains ont-ils instinctivement peur des serpents? Notre peur innée des serpents remonte à l’histoire de notre évolution. Elle est aussi ancrée dans un folklore peuplé d’êtres ressemblant à des serpents, comme la redoutable Méduse de la mythologie grecque avec ses cheveux en serpents et son corps serpentiforme, capable de transformer les gens en pierre d’un simple regard. Ou encore le serpent du jardin d’Éden, vu comme un être diabolique ou incarnant la tentation. La survie de nos ancêtres dépendait de leur peur des êtres rappelant les serpents.
Les serpents occupent une place unique dans nos histoires et nos mythes, incarnant à la fois de mauvais présages et des symboles de renaissance et de transformation. Cette dualité fait écho à la relation complexe de l’humanité avec ces reptiles énigmatiques.
Or, notre peur profondément ancrée a assombri cette relation en alimentant les malentendus et entraînant une persécution injustifiée des serpents. Il est essentiel de reconnaître que cette peur, bien qu’elle soit une réponse naturelle, peut être apaisée par la connaissance et la compréhension.
L’incidence sur la conservation
Les répercussions de notre peur des serpents si profondément ancrée vont bien au-delà des expériences personnelles. Elles exercent une profonde influence sur notre façon de percevoir et de traiter ces animaux, ce qui nuit aux efforts de conservation.
Dans beaucoup de cultures, les serpents sont vénérés comme des symboles de protection et de renouveau, comme le Serpent arc-en-ciel qui sculpte les paysages et les cours d’eau dans les croyances des peuples aborigènes d’Australie. En revanche, les gestes motivés par la peur et les mythes coriaces ont mené à la destruction d’habitats de serpents et à l’abattage à grande échelle de ces êtres mystérieux.
Par exemple, la peur envahissante des morsures de serpents venimeux dans le sud du Népal a engendré des attitudes négatives à l’égard des serpents et entraîné leur abattage. La peur a tragiquement mené à la mort inutile de ces animaux. De telles actions ayant comme objectif de réduire leurs populations entraînent non seulement des risques accrus de morsures de serpents, mais mettent également en péril la biodiversité de la région. Quand notre compréhension des serpents demeure brouillée par les mythes, nous avons tendance à prendre des décisions guidées par des idées préconçues.
Malheureusement, ces idées fausses répandues ont limité davantage notre connaissance des serpents par rapport aux autres animaux. Cet écart diminue graduellement, nous laissant voir que les serpents sont des animaux sentients et complexes capables de ressentir un grand éventail de sensations. Ils s’épanouissent dans des écosystèmes complexes au sein desquels ils jouent un rôle déterminant.
En affrontant activement nos peurs et en apprenant à connaître ces êtres remarquables, nous pouvons approfondir notre compréhension de leur rôle crucial dans l’équilibre écologique. À son tour, cette compréhension trace la voie à des stratégies de conservation plus efficaces protégeant à la fois les serpents et les environnements qui les abritent.
L’importance de l’éducation
L’éducation joue un rôle majeur pour dissiper les mythes et dompter la peur. En nous renseignant et en partageant nos connaissances, nous pouvons contribuer à changer le discours sur les serpents. Plus nous en apprendrons à leur sujet, moins nous en aurons peur.
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Alors, aujourd’hui, à l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation aux reptiles (21 octobre), faisons un effort pour reconnaître la beauté et l’importance des serpents dans notre monde. Nous contribuerons ainsi à dissiper les mythes, à protéger ces reptiles fascinants et à développer une relation plus saine avec eux.