À la mémoire de Dre Innis Dagg
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Rendons hommage à Dre Anne Innis Dagg, affectueusement présentée comme la « Jane Goodall des girafes », mais qui était bien plus que cela. Elle a été une pionnière de la recherche sur la faune sauvage et de la défense des animaux, mais aussi une grande militante pour les droits des femmes.
Mme Innis Dagg est décédée le 1er avril 2024 à l’âge de 91 ans, laissant derrière elle un héritage de persévérance, de passion et de contributions profondes à la compréhension et à la conservation de la faune sauvage.
Son amour des girafes a commencé à un jeune âge et l’a inspirée à se lancer dans une carrière en recherche faunique. Après avoir obtenu une maîtrise en 1956, Mme Innis Dagg est partie en Afrique du Sud pour y étudier les girafes sauvages en tant que jeune biologiste. Pionnière de la recherche faunique, elle était largement considérée comme la première chercheuse occidentale à se consacrer à l’étude des animaux africains sur le terrain.
Dre Anne Innis Dagg étudiant les girafes en Afrique (1956). Mention de source : Alexander Matthew
Après ce voyage inaugural révolutionnaire, Mme Innis Dagg est revenue au Canada pour terminer son doctorat en comportement animal. Dre Innis Dagg a ensuite publié plus de 60 articles scientifiques et 20 ouvrages sur de nombreux sujets, y compris les chameaux, l’amitié chez les animaux, le sexisme dans le milieu universitaire et bien sûr, les girafes.
Malgré les nombreux défis, dont le sexisme institutionnel, elle a persévéré. Ses recherches novatrices ont jeté les bases de notre compréhension actuelle de la biologie, du comportement et de l’écologie des girafes. Ses travaux précurseurs, notamment son ouvrage influent The Giraffe: Its Biology, Behavior, and Ecology, continuent d’être considérés comme la norme de référence dans l’étude des girafes.
Au-delà de ses travaux de recherche révolutionnaires, Dre Innis Dagg a été une fervente militante pour les droits des femmes et elle a lutté contre les préjugés liés au genre dans le domaine des sciences. Le courage dont elle a fait preuve en s’attaquant aux obstacles systémiques est une source d’inspiration pour les scientifiques en devenir et les activistes du monde entier.
Dans les dernières années, Dre Innis Dagg a reçu la reconnaissance qui s’imposait depuis longtemps pour ses réussites, culminant avec le documentaire primé The Woman Who Loved Giraffes (en anglais).
Elle a été nommée membre de l’Ordre du Canada, et membre honoraire de la Société canadienne de zoologie et de la Société canadienne d’écologie et d’évolution. Elle a également reçu la médaille Lawrence J. Burpee de la Société géographique royale du Canada, et un prix d’excellence de l’International Giraffid Conference pour l’ensemble de ses réalisations.
Son héritage en matière de conservation de la faune sauvage et de protection des girafes survivra par l’entremise de la fondation Anne Innis Dagg, qu’elle a créée avec sa fille en 2020.
Alors que nous célébrons la vie et les contributions extraordinaires de la Dre Anne Innis Dagg, honorons-la non seulement comme la « Jane Goodall des girafes », mais aussi comme une pionnière dont la passion et le dévouement continuent d’inspirer des générations de spécialistes de la recherche faunique et de conservationnistes.