Beluga whales at Marineland

La fin de Marineland grâce au plaidoyer

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Pendant plus de 60 ans, le parc Marineland de Niagara Falls a gardé en captivité des baleines, des dauphins et des centaines d’autres animaux à des fins de divertissement. Aujourd’hui, le parc est définitivement fermé, une victoire pour les animaux et pour les dizaines d’années de plaidoyer qui l’ont rendu possible.

Grâce aux efforts inlassables de Protection mondiale des animaux, d’organisations alliées, d’anciens dresseurs et dresseuses et de citoyennes et citoyens inquiets, le Canada a enfin tourné la page de la captivité des mammifères marins. Les animaux ne seront plus contraints de se donner en spectacle et nous pourrons nous concentrer sur l’offre d’une vie digne aux animaux restants. 

Chronologie des changements : 

1961 – Ouverture de Marineland

John Holer ouvre le parc à Niagara Falls. Pendant plus de 60 ans, le parc d’attractions Marineland a gardé en captivité des baleines, des dauphins et des centaines d’autres animaux terrestres. Même si son slogan était « tout le monde aime Marineland », dans les coulisses, des animaux vivaient et mouraient dans la détresse. 

1963 – Un lion de mer s’échappe

L’une des premières attractions vedettes de Marineland, un lion de mer nommé Jeff s’échappe sous la clôture. Il est retrouvé trois jours plus tard, se prélassant sur une plage de Niagara-on-the-Lake. Lors de la tentative de capture, le lion mord le biceps de M. Holer, mais est finalement embarqué sur le siège arrière d’une voiture et ramené à Marineland.

1977 – Les États-Unis confisquent les dauphins capturés par le propriétaire de Marineland

Le ministère des pêches américain saisit six grands dauphins capturés par M. Holer dans le golfe du Mexique, destinés à Marineland.

1985 – Keiko à Marineland

L’orque Keiko, connue pour avoir joué dans Sauvez Willy, arrive à Marineland au début des années 1980 avant d’être vendue à un aquarium mexicain en 1985. Keiko suit ensuite un programme de réhabilitation dans les années 1990 et est finalement libéré en Islande, avant de se rendre en Norvège. Après avoir passé près d’un an et demi en Norvège, Keiko décède d’une pneumonie en 2003.

Une orque dans un bassin à Marineland. (Photo : Bob Hilscher / Shutterstock)

De 2004 à 2010 – Marineland évince des résidents et résidentes agrandir le parc

Marineland achète le parc de maisons mobiles Green Oaks en 2004. Cinq ans plus tard, 47 familles reçoivent un avis d’éviction. Les groupes de défense font remarquer que ces actions s’inscrivent dans un schéma plus large de mépris de la vie et de l’imputabilité, faisant pression sur les organismes de réglementation pour qu’ils agissent.

De 2012 à 2013 – La mort d’un béluga déclenche une vague d’actions

Une enquête du Toronto Star révèle la négligence généralisée et la souffrance des animaux à Marineland, marquant un tournant dans la prise de conscience et la défense du public. L’exposé contient des témoignages troublants d’anciens membres du personnel et révèle des soins inadéquats, une mauvaise qualité de l’eau et de nombreux décès d’animaux inexpliqués.

La même année, un jeune béluga est tué lors d’une attaque par deux bélugas mâles de l’établissement, mettant en évidence les risques liés au confinement dans des enclos inadéquats. À la suite de cet événement et d’années de négligence documentée, Marineland reçoit sept injonctions de l’OSPCA ordonnant au parc d’améliorer les soins aux animaux, notamment en cessant d’enterrer les animaux morts. Un ancien superviseur de l’installation affirme qu’une fosse commune contient plus de 1 000 cadavres d’orques, de bélugas, de dauphins, de phoques, d’otaries, de bisons, de cerfs, d’ours et d’autres animaux.

En 2013, la sortie du documentaire Blackfish modifie davantage la perception mondiale de la captivité des mammifères marins. Avec des images et des témoignages de Marineland, il contribue à déclencher ce que les activistes ont appelé « l’effet Blackfish », c’est-à-dire une hausse de l’opposition publique face à l’exploitation des baleines et des dauphins à des fins de divertissement.

2017 – Marineland accusé de cruauté envers les animaux

L’OSPCA dépose six chefs d’accusation de cruauté envers les animaux contre Marineland concernant les élans et les cerfs détenus dans l’établissement.

2019 – Tragédies et événements marquants

Marineland annonce la mort d’un morse et de deux cerfs qui ont été tués lors d’une bousculade le jour de l’ouverture.

Cette même année marque des jalons importants dans la lutte pour mettre fin à la captivité des mammifères marins. Protection mondiale des animaux et l’Animal Welfare Institute publient le rapport Un plaidoyer contre la captivité des mammifères marins et le distribuent aux parlementaires du Canada afin de démontrer l’urgence d’une action fédérale. Peu après, le Canada adopte le projet de loi S-203, surnommé le projet de loi Sauvez Willy, interdisant officiellement l’élevage, la capture et le commerce des baleines et des dauphins à des fins de divertissement. Cette loi historique marque le début de la fin du modèle économique de Marineland.

Protection mondiale des animaux publie également le rapport Behind the Smile, qui passe en revue les conditions de bien-être de plus de 3 000 dauphins captifs détenus à Marineland et dans d’autres lieux de divertissement dans le monde. En réponse à la pression croissante du public, les plus grandes compagnies aériennes canadiennes de vacances, Air Canada, Transat, West Jet et Sunwing, s’engagent à mettre fin à la vente et à la promotion de sites qui élèvent des mammifères marins à des fins de divertissement.

De 2020 à 2023 – La souffrance animale est dénoncée

Les Services relatifs au bien-être des animaux de l’Ontario découvrent des mammifères marins « en détresse » à Marineland. D’anciens dresseurs et dresseuses dénoncent les mauvaises conditions de vie et la négligence médicale, et de multiples accusations de cruauté suivent. Après l’interdiction de 2019, Marineland est accusé en 2021 de continuer à utiliser des baleines et des dauphins à des fins de divertissement.

Quand Kiska, la dernière orque captive au Canada, décède en 2023, les orques deviennent un puissant symbole de la cruauté de l’enfermement.

2024 – La pression publique s’intensifie 

La propriétaire de Marineland, Marie Holer, décède, laissant planer l’incertitude quant à la supervision du parc. Elle avait pris le relais après le décès de son mari, John Holer, en 2018. Son décès survient dans un contexte d’intense surveillance publique et juridique, les décès répétés de bélugas et les condamnations pour cruauté envers les animaux remettant en question l’avenir de l’établissement.

En 2024, Protection mondiale des animaux et des milliers de sympathisantes et sympathisants ont été clairs : trop c’est trop; Marineland doit fermer définitivement. Les demandes d’intervention du gouvernement se sont multipliées lorsque l’établissement a été reconnu coupable, en vertu des lois sur la cruauté envers les animaux, d’avoir fourni des soins insuffisants à trois jeunes ours noirs.

Un ours noir en captivité à Marineland.  (Photo : World Animal Protection / Sasha Rink)

Les efforts de plaidoyer se sont poursuivis, incitant le gouvernement à intervenir. Une fois l’été arrivé, la plupart des expositions étaient fermées. Depuis 2019, un total de dix-sept bélugas, une orque, un dauphin, deux lions de mer et deux phoques sont morts. Tragiquement, trois des cinq bélugas vendus par Marineland au Mystic Aquarium aux États-Unis sont également décédés.

2025 – Marineland ferme définitivement ses portes

Cet automne, Marineland a confirmé sa fermeture définitive. Après que le gouvernement a bloqué l’exportation de ses 30 derniers bélugas vers la Chine, le parc a menacé de les euthanasier si un financement d’urgence n’était pas versé.

La fermeture de Marineland marquant la fin de la captivité des mammifères marins au Canada, l’attention du public se tourne désormais sur la mise en place d’un changement durable. Le gouvernement de l’Ontario a présenté le projet de loi 35, la Loi de 2025 sur la protection des animaux sauvages en captivité, qui vise à résoudre la crise générale de la faune en captivité dans des zoos amateurs inadéquats dans toute la province.

Il faut maintenant veiller à ce que tous les animaux restants à Marineland soient relocalisés dans des endroits sécuritaires où ils pourront enfin vivre dans la dignité. Cela comprend des initiatives comme le Whale Sanctuary Project pour les baleines en Nouvelle-Écosse et les sanctuaires proposés pour les autres animaux qui vivent encore à Marineland, notamment les ours, les cerfs et les élans.

Contribuez à la protection des animaux

Bien que Marineland soit fermé, le travail n’est pas terminé. Les animaux restants ont besoin de notre protection et la mesure la plus urgente consiste à s’assurer que le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, et les ministres provinciaux agissent de manière décisive pour les protéger contre tout autre préjudice. 

Vous pouvez faire la différence dès aujourd’hui en envoyant une lettre en ligne exigeant au gouvernement de l’Ontario d’écouter et de faire preuve de leadership pour ces animaux.

Passer à l’action

Nous devons également continuer à nous attaquer au problème plus large des animaux sauvages en captivité dans les zoos amateurs dégradants. En Ontario, plus d’un millier d’animaux sauvages vivent dans de petites cages sales où ils ne peuvent pas laisser leurs comportements naturels s’exprimer et où les animaux sociaux sont souvent maintenus dans un isolement total. Le soutien d’une réglementation provinciale sur les zoos plus rigoureuse garantit une protection à long terme pour tous les animaux en captivité, évitant ainsi de nouvelles souffrances.

Ensemble, nous contribuons à mettre fin à des dizaines d’années de souffrance à Marineland. Terminons maintenant ce que nous avons commencé et faisons en sorte que cette crise ne se reproduise plus jamais.

Photo de bannière : World Animal Protection / Sasha Rink

Mel protesting outside of Marineland Légende : Notre équipe défend les animaux de Marineland depuis des dizaines d’années. (Photo : Melissa Matlow, directrice de campagne, manifestant devant Marineland.)

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