Mettre fin à la captivité des baleines et des dauphins
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Nos recherches ont révélé le côté sombre de l’industrie du divertissement exploitant des dauphins. Aujourd’hui, nous transformons les preuves en actions pour un changement réel.
Des films comme Sauvez Willy et Blackfish ont ouvert les yeux du public sur la souffrance des baleines et des dauphins en captivité, suscitant l’indignation du monde entier et inspirant de réels changements, notamment en ce qui concerne les orques.
En mars 2019, Protection mondiale des animaux a établi un partenariat avec l’Animal Welfare Institute pour publier la quatrième édition du rapport Un plaidoyer contre la captivité des mammifères marins, un rapport historique qui déconstruit les mythes et la désinformation entourant le maintien en captivité des mammifères marins.
Étant donné que 80 % des cétacés maintenus en captivité dans le monde sont des dauphins, nous avons jugé qu’il était essentiel de comprendre l’étendue de leurs souffrances.
En septembre 2019, nous avons publié « Derrière le sourire - Les nombreux milliards que génèrent les dauphins-amuseurs », la première évaluation complète de l’industrie mondiale des dauphins en captivité. Nos recherches ont mis en évidence l’ampleur et la rentabilité de cette industrie du divertissement de milliards de dollars et ses liens avec la souffrance de plus de 3 000 dauphins.
Principales conclusions :
- Un total de 3 603 cétacés ont été identifiés dans des installations du monde entier.
- Parmi ceux-ci, 8 sur 10 (3 029) étaient des dauphins, dont 87 % étaient de grands dauphins.
- Plus de 60 % des dauphins captifs dans le monde sont détenus par 5 pays seulement : la Chine (23 %), le Japon (16 %), les États-Unis (13 %), le Mexique (8 %) et la Russie (5 %).
- Le Mexique et les Caraïbes comptent près d’un dauphin captif sur cinq dans le monde.
- Un total de 93 % des sites d’observation des dauphins dans le monde proposent des spectacles avec des dauphins et 66 % proposent des expériences de nage avec les dauphins.
- Les numéros habituels comprenaient notamment des dauphins tirant leurs dresseurs et dresseuses à travers l’eau grâce à leurs nageoires et des dresseurs et dresseuses « surfant » sur leurs dos ou étant propulsés hors de l’eau par le museau du dauphin.
- Un total de 66 % des dauphins de 233 sites étaient gardés dans des bassins en béton et 575 dauphins de 95 sites étaient gardés dans des bassins intérieurs, sans jamais être exposés à la lumière du soleil ou à l’air frais.
- La taille moyenne du plus grand bassin principal n’est que de 444 m², ce qui est 200 000 fois plus petit que leur habitat naturel et à peine plus grand qu’un écran de cinéma IMAX moyen.
Photo : World Animal Protection
Ces rapports ont contribué à des changements décisifs. Ceux-ci ont notamment incité le Canada à interdire la détention, l’élevage et le commerce de cétacés à des fins de divertissement et les entreprises de voyage, comme Air Canada, Air Transat, WestJet et Sunwing, à cesser de vendre et de promouvoir des billets de spectacles pour lesquels des cétacés sont gardés en captivité.
Alors que de plus en plus de pays suivent l’exemple du Canada en éliminant progressivement cette industrie cruelle, notamment la France, la Belgique, l’Inde, la Hongrie, le Chili, l’Australie et le Mexique, la nécessité de trouver des solutions humaines et à long terme est plus urgente que jamais.
Heureusement, après la création d’un sanctuaire pour bélugas en Islande et d’une installation de réhabilitation et de sanctuaire pour dauphins en Indonésie, d’autres projets sont en cours pour créer des sanctuaires en bord de mer pour les cétacés de l’industrie du spectacle au Canada, à Porto Rico, en Grèce et en Italie. Au Mexique, le gouvernement s’efforce de déplacer des centaines de dauphins captifs vivant dans des bassins en béton vers des enclos marins, leur offrant ainsi l’espoir d’une vie meilleure, tout en interdisant l’élevage et l’importation de dauphins, ce qui en fait les dernières générations de dauphins captifs au Mexique.
Voici comment nous contribuons à ces initiatives :
Canada
Nous demandons au gouvernement de l’Ontario d’intervenir et de fournir des soins d’urgence aux 30 bélugas, aux 4 dauphins et aux animaux terrestres qui sont toujours dans le parc Marineland de Niagara Falls, qui a fermé ses portes en 2024. Nous demandons également aux autorités de réunir des spécialistes et des parties prenantes afin de déterminer les solutions les plus humaines pour la prise en charge future de ces animaux.
Pour contribuer à un changement durable, nous avons également financé le Whale Sanctuary Project, qui vise à établir un sanctuaire de 100 acres en bord de mer dans la baie de Port Hilford, en Nouvelle-Écosse. Le sanctuaire pourra accueillir jusqu’à 10 baleines. Il respectera les normes les plus strictes en matière de bien-être animal établies par la Global Federation of Animal Sanctuaries (GFAS).
Nous demandons également aux gouvernements de l’Ontario et de la Nouvelle-Écosse et au gouvernement fédéral de travailler ensemble pour faciliter le transfert des baleines de Marineland, à Niagara Falls, vers le sanctuaire lorsqu’il sera prêt.
Vous pouvez aider en agissant pour les animaux de Marineland.
Europe
En Europe, nous soutenons les efforts de plaidoyer visant à trouver des solutions humaines pour les animaux qui restent en captivité dans les installations européennes, comme le parc Marineland d’Antibes. Nous collaborons avec des sanctuaires partenaires sur le terrain par l’entremise de financement, d’expertise technique et de conseils afin d’accélérer la mise en place d’installations de sanctuaire.
Nous collaborons étroitement avec un vaste réseau d’ONG et de spécialistes afin de présenter un front uni face au refus persistant de l’industrie du divertissement exploitant des dauphins d’assumer la responsabilité.
Mexique
En juin 2025, le Mexique a adopté des modifications de sa loi générale sur la faune et la flore, surnommée « loi Mincho », et a interdit la capture sauvage, l’élevage et la captivité des dauphins et d’autres mammifères marins à des fins de divertissement. Cela comprend des spectacles, la pratique de se laisser tirer par un dauphin en tenant sa nageoire dorsale et toute activité qui n’est pas directement liée à la conservation ou à la recherche scientifique.
La procureure fédérale mexicaine pour la protection de l’environnement (PROFEPA) évalue actuellement la santé des dauphins et l’état des installations. Après quoi, ils créeront et mettront en œuvre un protocole pour déplacer des centaines de dauphins captifs vers des enclos marins dans le délai légal de 18 mois.
Le Mexique compte actuellement une trentaine de delphinariums et plus de 350 dauphins en captivité. C’est avec fierté que nous soutenons les efforts du gouvernement mexicain en finançant des spécialistes indépendants en matière de bien-être des cétacés et des spécialistes vétérinaires et que nous lui apportons un soutien juridique et en matière de communications.
Une touriste tient l’aileron d’un dauphin pendant qu’elle se fait photographier au Mexique (photo : Protection mondiale des animaux)
Un avenir sans baleines et dauphins en captivité
Le vent tourne. Dans le monde entier, de plus en plus de gouvernements, d’organisations et de personnes s’opposent ouvertement à la captivité des baleines et des dauphins.
Ensemble, nous créons un avenir où ces êtres intelligents et sociaux pourront enfin vivre dans la dignité et la liberté.
Source de la photo de la bannière : Protection mondiale des animaux