De la contrebande à l’évasion d’animaux, les problèmes liés au commerce des espèces sauvages au Canada sont loin d’être anodins. Voici ce que les incidents de cette année révèlent sur le besoin urgent de changement.
Cette année encore, le commerce et la captivité des espèces sauvages ont posé de nombreux problèmes en raison d’un ensemble de réglementations incohérentes.
En 2024 seulement, nous avons constaté 36 incidents distincts, allant d’éclosion de zoonoses au trafic d’animaux sauvages, en passant par des évasions et des attaques. Il faut garder à l’esprit que ce chiffre est probablement beaucoup plus élevé, car de nombreux incidents ne sont pas signalés. Ces données dressent un tableau clair : le Canada s’efforce de gérer les problèmes croissants liés au commerce et à la captivité des espèces sauvages.
Voici quelques exemples des événements marquants pour les espèces sauvages qui se sont produits au Canada en 2024.
- Des incidents liés à la contrebande d’espèces sauvages, y compris les suivants :
- Dans un cas audacieux de trafic d’espèces sauvages, les autorités ont intercepté une cargaison de bébés anguilles (civelles) d’une valeur d’un demi-million de dollars à l’aéroport Pearson de Toronto.
- Une femme a été arrêtée alors qu’elle tentait de faire passer en contrebande 29 tortues protégées enveloppées dans des chaussettes à l’intérieur d’un sac de sport en traversant la frontière canado-américaine en kayak!
- Lors d’une opération d’infiltration, un agent ou une agente de conservation a surpris un homme d’Abbotsford en train d’acheter des parties illégales d’animaux sauvages, y compris des pattes d’ours.
- Un homme de Calgary a été condamné à une amende de 35 000 $ et s’est fait interdire la possession d’animaux pendant deux ans après avoir tenté d’importer des tortues et des œufs de tortues dans des emballages étiquetés comme étant des « blocs de construction pour enfants ».
- Éclosion de salmonelle associée aux animaux de compagnie exotiques : le Canada a été confronté à de multiples éclosions de salmonelle liées à des geckos et des serpents au cours de la dernière année. Ces cas ont touché des dizaines de personnes dans plusieurs provinces, déclenchant une alerte sanitaire.
- L’avenir mystérieux de Marineland : Marineland, connu pour ses pratiques controversées, a annoncé un changement de propriétaire l’année dernière. Pendant la saison 2024, le parc n’a présenté que ses bélugas, ce qui a soulevé des inquiétudes quant à l’avenir de ses autres animaux, notamment les dauphins, les pingouins, les lions de mer et de nombreux animaux terrestres.
- Le zoo Reptilia contre la ville de London : le zoo amateur Reptilia a déclenché une tempête juridique après avoir détenu des espèces interdites à London, en Ontario. Cette affaire a mis en évidence les lacunes des lois ontariennes sur les animaux exotiques.
- De nombreux animaux sauvages ont échappé à la captivité : cette année, de nombreuses évasions ont eu lieu, notamment celle d’un émeu trouvé près d’une autoroute à Calgary et d’une couleuvre des blés de 1,5 m de long qui a été découverte en train de se faufiler autour d’un immeuble à logements.
- Pertes tragiques d’animaux sauvages en captivité : malheureusement, plusieurs animaux sauvages en captivité sont décédés cette année.
- Baffin, un ours polaire, est décédé d’une blessure subie en jouant agressivement avec son compagnon de cage.
- Jenga, une girafe, est décédée à l’âge de 8 ans seulement, soit une fraction de la durée de vie typique d’une girafe à l’état sauvage.
- Clara, un lion de mer, est décédée après avoir vécu pendant plus de 20 ans au West Edmonton Mall.
- Eyare, un gorille de deux ans, a succombé à des blessures causées par une erreur humaine, ce qui a suscité des appels à une plus grande responsabilisation des zoos.
- Des animaux exotiques détenus illégalement ont été confisqués : un python birman de près de 3 mètres et un caïman nain de Cuvier figurent parmi les animaux saisis cette année.
Ces incidents ne sont pas seulement des gros titres, il s’agit d’alertes urgentes. Qu’il s’agisse des risques pour la santé publique ou des préoccupations éthiques liées à la captivité, les conséquences de la propriété et du commerce d’animaux sauvages mal réglementés au Canada sont indéniables.
Notre carte des incidents liés à la faune sauvage offre un aperçu plus large de ce problème omniprésent, en montrant comment ces événements se produisent à travers le Canada et en soulignant la nécessité d’une action immédiate.
Consulter la carte (en anglais seulement)
La solution?
Une réglementation plus stricte à tous les paliers de gouvernement pour protéger les animaux sauvages, réduire les risques pour la population et faire en sorte que le Canada contribue à la lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages.
Source de la photo de la bannière : Sasha Rink / World Animal Protection