Brève histoire du commerce des animaux exotiques dans le monde

26/09/2018

L’achat d’un animal sauvage comme « animal de compagnie exotique » a longtemps été un commerce à petite échelle. Aujourd’hui, cette industrie a explosé et se chiffre en milliards de dollars.

Today, exotic pets are even bigger business and are a main driver of the trade of live animals. There are over 500 species of reptiles and 500 species of birds traded live across the world, presumably destined for people’s homes or private zoos.

L’homme garde des animaux de compagnie depuis des siècles. 

Le chat, le chien et le cheval ont tous été domestiqués : issus d’un croisement sélectif, ils ont acquis des traits précis au fil des générations. Une fois domestiqués et dans les bonnes conditions, ils peuvent vivre en compagnie de l’homme sans souffrir s’ils sont bien traités.

Si nous nous sommes habitués à ces animaux, certains de nous ont toujours recherché l’animal aux qualités les plus étranges et exotiques.

Autrefois, la vente d’animaux sauvages pour leur compagnie se faisait à petite échelle. On capturait l’animal sauvage dans son milieu naturel à l’aide de pièges traditionnels ou en tuant les adultes du groupe familial pour prendre les petits.

Aujourd’hui, notre appétit pour les animaux exotiques est toujours aussi insatiable et la façon de s'en procurer n'a pas beaucoup changé. Sauf que ces animaux font maintenant partie d’une industrie beaucoup plus vaste, qui se chiffre en milliards de dollars.

Pour répondre à la demande croissante en animaux exotiques, on capture toujours plus d'animaux à l’état sauvage pour les élever en captivité, où ils souffrent à chaque stade de l’approvisionnement.

Comment tout cela a commencé

Notre obsession pour les animaux exotiques remonte à la nuit des temps. Si l’homme a gardé des oiseaux en captivité pour se nourrir tout au long de l’histoire, on sait que dès 4000 av. J.-C., les Égyptiens ne les gardaient pas uniquement pour se nourrir.

Puis, pendant la dynastie Song (960 à 1279), les Chinois allèrent plus loin et commencèrent à faire l’élevage sélectif des poissons décoratifs. Or, ce n’est qu’avec l’arrivée de la navigation en haute mer, au xve siècle, que l’homme a commencé à faire le commerce d’animaux outremer.

Oiseaux à vendre au marché de Denpasar (Pasar Buruna) à Bali, en Indonésie. Des experts de la faune, chez Protection mondiale des animaux, sont allés au marché pour étudier certains aspects du commerce des espèces sauvages.

Le boom des animaux exotiques de compagnie

Au xxe siècle, la popularité des animaux exotiques s’est accrue et leur commerce s’est répandu à toute la planète. Les poissons tropicaux, vendus avec l’équipement nécessaire à leur entretien, sont devenus abordables pour le foyer américain moyen dans les années 1940. La mode lancée par la dynastie Song a fait rage au sein de la vie américaine moderne.

De 1980 à 1990, la popularité et le commerce des reptiles à des fins domestiques ont explosé en Occident. L’impact fut durable, car ils font aujourd'hui partie des animaux exotiques les plus vendus.

Au début des années 1990, la valeur des produits fauniques importés dans le monde était d’environ 160 milliards de dollars US. En 2009, elle avait plus que doublé, pour dépasser les 323 milliards de dollars US.

Les animaux exotiques aujourd’hui

Le commerce des animaux exotiques gagne toujours en importance et constitue aujourd’hui le principal moteur de l’importation d’animaux vivants. Ce commerce compte plus de 500 espèces de reptiles et 500 espèces d’oiseaux, qui sont probablement destinées aux foyers et aux zoos privés. TRAFFIC, l'organisation phare de la surveillance du commerce faunique, voit dans les médias sociaux le « nouvel épicentre » de ce commerce.

Ce qui est encore plus stupéfiant, c'est le niveau de souffrance que subissent les animaux sauvages élevés pour la compagnie. La capture, la manipulation, le transport, l’élevage et la vie en captivité sont tous des facteurs de leur intense souffrance physique et psychologique.

Ces animaux exotiques finissent souvent par adopter des comportements anormaux, ce qui témoigne clairement de leur souffrance. On sait, par exemple, que perroquet gris d’Afrique s’arrache les plumes en raison de l’ennui associé à sa captivité et au manque de socialisation avec d’autres perroquets.

Iguane à vendre au marché de Denpasar (Pasar Buruna) à Bali, en Indonésie. Des experts de la faune, chez Protection mondiale des animaux, sont allés au marché pour étudier certains aspects du commerce des espèces sauvages.

Outre la maladie, la douleur et la détresse dont souffrent ces animaux, leur commerce peut aussi menacer des espèces entières. Bon nombre de ceux qui sont les plus populaires sur le marché sont des espèces sauvages classées comme vulnérables ou menacées d’extinction. Notre désir de partager nos vies avec ces animaux pourrait finir par causer leur extinction.

Si l'élevage des animaux de compagnie remonte à plusieurs siècles, le commerce mondial de la faune fait maintenant souffrir des millions d’animaux dans le monde chaque année. Les animaux sauvages ne se domestiquent pas. Il faut respecter leur nature sauvage.