Cinq raisons de parler de la nouvelle campagne de marque de PetSmart
PetSmart a récemment lancé une nouvelle plateforme, « Tout pour les animaux de compagnie », accompagnée d’une vidéo mettant en œuvre une chanson et de la danse où l’on y voit un perroquet, un serpent et un lézard. Voici les raisons pour lesquelles cette campagne marketing qui encourage l’industrie des animaux exotiques est tout sauf positive pour ces espèces :
1. Elle normalise l’idée que les animaux sauvages sont de bons animaux de compagnie
Les animaux sauvages comme les reptiles et les amphibiens ne peuvent s’épanouir en captivité. Ils doivent être en mesure d’adopter des comportements naturels afin de mener une vie heureuse et en bonne santé. Lorsqu’ils sont tenus en cage, certains comportements, comme l’exploration, la recherche de nourriture et même la régulation de la température corporelle, sont restreints.
Par exemple, les caméléons voilés, vendus actuellement dans les magasins PetSmart, sont des lézards arboricoles. Ce type d’animal passe la majorité de sa vie dans la voûte des arbres, dans les arbustes et dans les buissons. Il est timide de nature et éviterait tout contact avec les humains si le choix lui était donné. Il ne doit pas être enfermé dans une cage.
Les clients de PetSmart s’entendent : 90 % d’entre eux croient que les reptiles et les amphibiens ne doivent pas être gardés comme animaux de compagnie en captivité.1
2. Beaucoup de personnes délaissent leurs animaux exotiques, ajoutant un fardeau aux refuges
PetSmart encourage ses clients à adopter des chiens et des chats tout en continuant de vendre des animaux sauvages exotiques. En commercialisant des reptiles, des amphibiens et tout autre animal exotique comme des animaux « faciles à garder » et « pour débutants », l’entreprise véhicule le message qu’ils ne demandent pas beaucoup de soins. En fait, 47 % des premiers acheteurs n’ont passé que quelques heures – ou aucune – à effectuer des recherches avant d’adopter un animal sauvage, et 43 % ont acheté leur premier sur un coup de tête.2
Les personnes pour qui avoir un animal de compagnie est une première ne sont souvent pas du tout préparées à tous les soins qui sont nécessaires aux reptiles et aux amphibiens. Résultat : les animaux sont confiés à des refuges qui, eux, ont de la difficulté à leur trouver une nouvelle maison qui leur convient.
En image : Des lézards à barbe vendus dans un magasin PetSmart comme étant des animaux de compagnie pour débutants.
3. Elle perturbe les écosystèmes
D’autres animaux non désirés ne se rendent même pas dans les refuges. Ils sont plutôt abandonnés dans la nature, dans des habitats hostiles. Certains animaux meurent rapidement, tués par des prédateurs ou par la faim. D’autres s’adaptent et se reproduisent, modifiant et menaçant ainsi les écosystèmes locaux. Les espèces qui ne sont pas natives d’une région peuvent introduire de nouvelles maladies et faire concurrence à la faune indigène pour la nourriture et les habitats.
4. Elle contribue au commerce des espèces sauvages
La vente de reptiles et autres animaux sauvages comme animaux de compagnie contribue au commerce ravageur des espèces sauvages. Qu’ils soient élevés en captivité ou capturés, ces animaux sont confrontés à de la misère et à de la souffrance tout au long du commerce. Malheureusement, le bien-être et la conservation des animaux ne semblent pas être des priorités pour PetSmart. L’entreprise vend plusieurs espèces de reptiles et d’amphibiens, dont le python royal qui est menacé d’extinction dans la nature.
Le rapport de Protection mondiale des animaux, La souffrance en silence, révèle que des millions de ce serpent ont été exportés d’Afrique au cours des 40 dernières années. Ils sont vendus comme des animaux de compagnie dans des magasins ou des salons consacrés aux reptiles, ou encore utilisés pour l’élevage. En ce moment, il est estimé que 28 000 pythons royaux sont gardés comme des animaux de compagnie exotiques au Canada; nous sommes considérés comme l’un des plus grands importateurs dans le monde.
La vente de ces espèces en tant qu’animaux de compagnie contribue à leur déclin en augmentant la demande et ainsi, la pression de les capturer à l’état sauvage.
Le python royal
Parallèlement, l’élevage en captivité comporte ses propres problèmes et n’est pas nécessairement meilleur. Par exemple, des preuves montrent que les animaux exotiques, comme les reptiles, sont élevés dans de cruelles usines, lesquelles ressemblent aux usines à chiots et où le plus grand nombre d’animaux sont élevés au moindre coût possible.
5. Elle contribue à l’augmentation du risque de zoonoses
Les reptiles et les amphibiens peuvent transmettre de graves maladies aux humains. Dans la plupart des cas, l’animal infecté n’apparaît pas malade, mais propage tout de même des bactéries. Les maladies les plus courantes associées à ces animaux sont les infections bactériennes comme la salmonelle. Elle peut mener à des affections graves ou même la mort dans le cas de certaines populations vulnérables, dont les femmes enceintes et les jeunes enfants. Pourtant, ce sont ces acheteurs potentiels qui sont souvent activement ciblés par les efforts de vente de l’industrie des animaux exotiques.
La nouvelle campagne de PetSmart manipule l’amour que les gens éprouvent pour les animaux afin d’augmenter ses ventes. En propageant la fausse idée que les reptiles et autres animaux sauvages sont de bons animaux de compagnie, l’entreprise trompe des gens compatissants à condamner une espèce sauvage à souffrir toute sa vie.
Si nous voulons réellement faire « tout pour les animaux de compagnie », il vaut mieux laisser les espèces sauvages tranquilles. Vous pouvez leur éviter de la souffrance. Demandez à PetSmart d’arrêter de vendre des reptiles et des amphibiens.
