Les élevages de lions sont un danger pour la santé des animaux et des humains
Selon une étude de Protection mondiale des animaux et Blood Lions, les fermes de lions en Afrique du Sud posent un risque sanitaire majeur, pour les milliers de lions captifs et pour le public.
Dans les fermes commerciales d’Afrique du Sud, on recense aujourd’hui 8000 lions élevés en captivité pour le tourisme, la chasse et le commerce des os. Les lions sont souvent élevés pour leurs os, qu’on exporte vers l’Asie pour la médecine traditionnelle. Ainsi, plusieurs travailleurs de l’industrie doivent les manipuler pendant l’abattage, la préparation et l’exportation des os.
Les chercheurs des deux organisations ont analysé près de 150 études scientifiques sur la maladie chez le lion d’Afrique. Ils ont identifié 63 agents pathogènes (bactéries, parasites, virus, etc,), dont certains peuvent être transmis à d’autres espèces ou à l’humain.
Ils ont aussi dressé une liste de 83 maladies et symptômes cliniques associés à ces agents et les dommages qu’ils peuvent causer aux animaux et aux humains.
Le lion d’élevage peut être porteur d’une foule d’agents pathogènes nocifs pour l’humain, notamment le virus Sars-CoV-2 responsable de la COVID-19.
Cette étude arrive à point, car on craint que le gouvernement sud-africain s’apprête à annoncer un nouveau quota d’exportation d’os de lion. L’Afrique du Sud exporte légalement des squelettes de lion vers l’Asie chaque année selon son quota, qui a presque doublé de 2017 à 2018, passant de 800 à 1500 squelettes.
En 2019 et 2020, aucun quota n’a été fixé en raison d’une décision de la Haute Cour. Le Viet Nam est le plus grand importateur d’os de lion. Protection mondiale des animaux et Blood Lion demandent donc au gouvernement vietnamien d’inclure les os de lion dans sa liste d’importations interdites.
Le 23 juillet, ce dernier a partiellement interdit le commerce des espèces sauvages en réponse aux inquiétudes que suscitent les zoonoses et infections comme la COVID-19.
Louise de Waal, Campaign Manager chez Blood Lions explique:
« Selon notre analyse, certains enjeux majeurs dans le monde des élevages de lions peuvent avoir d’énormes répercussions sur la santé des ouvriers agricoles et des touristes. D’ici la fin de l’année, un panel de haut niveau doit faire ses recommandations au ministre de l’Environnement, des Forêts et de la Pêche sur la gestion, l’élevage, la chasse, le commerce et la manipulation des lions, et nous espérons qu’ils considèreront notre analyse. »
« Au moment où le tourisme reprend lentement, il faut s’assurer que l’Afrique du Sud est une destination responsable, authentique et saine à visiter. »
Gilbert Sape, Global Head of Campaign – Traditional Medicine, chez Protection mondiale des animaux, ajoute :
« On sait que dans ces élevages les lions souffrent à chaque stade de leur vie. Les conditions intenses d’élevage augmentent les risques de transmission de maladies zoonotiques. Nous espérons que cette analyse contribuera à mieux faire comprendre les risques liés aux élevages de lions, pour la santé animale et humaine, et à alerter les autorités. Pour éviter une autre pandémie, il faut stopper le commerce des espèces sauvages. »
Malgré le grand nombre de lions en élevage commercial et la longue liste de maladies dont ils souffrent, nos chercheurs n’ont trouvé aucune étude scientifique sur la santé et les maladies dans ces élevages en Afrique du Sud. Sans cette information cruciale, il est impossible de prévenir, de surveiller ou de gérer efficacement les risques sanitaires potentiels dans ces exploitations.
Au moment où l’on s’efforce de réagir à la pandémie en cours, il est plus que jamais essentiel de prendre conscience des risques sanitaires mondiaux associés au contact avec des animaux sauvages, et de les réduire au minimum.
Aidez-nous à laisser les animaux sauvages vivre à l’état sauvage
La demande en animaux sauvages et leur exploitation nous expose à la maladie et nous met tous en danger. Faites un don aujourd’hui pour laisser les animaux sauvages vivre à l’état sauvage.