Comment Tiger King fait la lumière sur le commerce illégal de reptiles
Le tristement célèbre «marchand de reptiles» qui a conduit les producteurs de Tiger King à filmer Joe Exotic a été arrêté pour contrebande d'animaux exotiques et il est connecté au commerce illégal de reptiles au Canada
Dans le tout premier épisode de la série Tiger King, une brève scène laisse entrevoir le côté obscur du commerce des reptiles. La scène montre des reptiles « de compagnie » transportés dans de minuscules bacs de plastique, puis la caméra se tourne vers le camion d’un marchand de reptiles, à l’intérieur duquel on voit un léopard des neiges.
Le marchand de reptiles a été identifié comme Tom Crutchfield par des téléspectateurs.
Si Tiger King porte sur les éleveurs de grands félins qui ont violé l’Animal Welfare Act aux États-Unis, la contrebande et la souffrance des reptiles sont tout aussi tragiques.
Opération Caméléon
Tom Crutchfield, bien connu dans le commerce des reptiles, est l'un des nombreux marchands arrêtés pour trafic de reptiles au cours d'une enquête sur un réseau international de trafic d'animaux exotiques, menée pendant cinq ans par les autorités américaines, canadiennes et d'autres pays dans les années 1990. Les membres du réseau provenaient des États-Unis, d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Afrique du Sud, du Japon, de Malaisie, de Hong Kong et du Canada. Crutchfield, qui a plaidé coupable en 1999, faisait entrer clandestinement aux États-Unis des reptiles rares, comme des boas arboricoles et terrestres de Madagascar. Ces deux espèces sont menacées d’extinction en raison du braconnage et de la perte d’habitat. Crutchfield a admis avoir fait entrer plus de 200 reptiles, dont des tortues exotiques. Après avoir plaidé coupable à sept chefs d'accusation, il a purgé 30 mois de prison, fait 150 heures de travaux communautaires et a passé trois ans en liberté surveillée pour conspiration, contrebande et violation de la Loi Lacey américaine.
En 1998, un trafiquant de reptiles de Windsor, en Ontario, fut condamné pour son rôle pendant l'opération Caméléon. Ce n'était ni la première ni la dernière fois qu'un Canadien allait être impliqué dans le trafic de reptiles. En 1999, un autre trafiquant de reptiles de l’Ontario fut condamné à une amende de 4000 $ et s’est vu confisquer les reptiles saisis dans l’opération.
Plus récemment, dans un verdict rapporté par CTV News en 2014, un trafiquant de reptiles canadien a été condamné à purger 180 jours les fins de semaine et à payer une amende de 50 000$. Il aurait vendu plus de 18 000 reptiles de contrebande au fil des ans, pour une valeur d'environ 700 000$. Malheureusement, sa condamnation ne reflète pas la gravité du crime et ne décourage pas les individus de prendre part au trafic.
Souffrir en silence
Le commerce des animaux exotiques comporte des aspects à la fois légaux et illégaux. Or, peu importe si c’est légal ou non, le fait de braconner un animal dans la nature ou de l’élever en captivité est toujours cruel en soi.
Les reptiles, comme les serpents que Crutchfield et ses associés importaient illégalement aux États-Unis et au Canada, ont énormément souffert en tant qu’animaux de compagnie. En fait, selon certaines données, des taux de mortalité de 70 % et plus sont monnaie courante dans les réseaux du trafic de reptiles.
Selon notre rapport Suffering in Silence, plus de 3 millions de pythons royaux ont été exportés du Bénin, du Ghana et du Togo en 45 ans. En Europe et en Amérique du Nord, les pythons royaux sont élevés en captivité et sont souvent vendus dans les marchés de reptiles, dans des conditions qui ne répondent pas même à leurs besoins les plus élémentaires.
Les reptiles sont des animaux sauvages sensibles. Ils peuvent être heureux, angoissés ou excités, avoir peur ou avoir mal. On les garde souvent en petits enclos minimalistes, qui briment leurs comportements naturels, comme de s’étirer sur toute leur longueur.
Pour mettre fin au commerce des animaux exotiques de compagnie
On sait que les gens achètent souvent des animaux exotiques par amour. Ils égayent nos vies, et c’est normal de vouloir en garder chez soi. En réalité, la place de la faune sauvage c’est dans la nature et non à la maison.
Nous devrions uniquement accueillir dans nos maisons les animaux que nous avons domestiqués au fil des millénaires et dont nous pouvons entièrement satisfaire les besoins.
Vous pouvez aider les animaux sauvages en vous engageant à ne jamais en acheter. Prenez notre engagement Faune au lieu de compagnon aujourd’hui.