Intervention en Amazonie: arrivée à Rio Branco et sauvetage de bébés animaux

15/11/2019

Cet automne, en Amazonie, notre équipe d’urgence est allée protéger les animaux du danger des feux de forêt

Ce résumé provient du journal de notre équipe d’intervention d’urgence, qui s’est rendue sur place, en Amazonie, au milieu du brasier.

Septembre 2019 : Dès l’ouverture des portes de l’avion, l’odeur de fumée est assommante, et tout le long du tarmac, la fumée âcre, à couper au couteau, se mêle à l’air lourd et humide.

Nous sommes à Rio Branco, dans l’état d’Acre au Brésil, pour le suivi de notre évaluation de la semaine précédente. En évaluant les zones récemment incendiées autour de Rio Branco, nous avons vu un grand palmier s’embraser en environ 25 secondes. La saison sèche bat son plein et les feux se déplacent vite. Ils brulent les régimes (plumes de vol) des oiseaux en plein vol, qui s’effondrent dans les flammes.

 

Les animaux, les oiseaux, les reptiles et les insectes fuient les flammes dans la panique, mais à mesure que l’Amazonie brule, les lieux intacts se font rares. Nous pensions que toute la zone avait brulé, mais pendant notre visite, au moins trois nouveaux incendies ont éclaté, couvrant le ciel de fumée, alors que la cendre tombait au sol comme de la neige. À un certain moment, un bosquet desséché a pris feu et au moins une douzaine de gros insectes ont foncé sur moi dans leur fuite.

Nous sommes venus livrer des médicaments au CETAS (centre national de sauvetage d’animaux), où sont amenés les animaux sauvages blessés, déplacés ou confisqués : certains sont victimes d’incendies, mais beaucoup d’autres, de la déforestation, du trafic d’animaux exotiques et sauvages et d’accidents de la route. Les plus chanceux aboutissent au CETAS, souvent apportés par les pompiers, les policiers et les amis des animaux.

 

En arrivant en Amazonie, nous avons vu certains animaux, comme un hibou, être relâchés en zone sécuritaire, loin des flammes. Nous aurions voulu vous montrer cette remise en liberté, mais l’équipe du CETAS nous a avisés que ces lieux sont tenus secrets pour éviter que les braconniers puissent localiser les animaux en surveillant les médias sociaux.

Malheureusement, l’État d’Acre est une plaque tournante pour le trafic d’espèces sauvages et d’animaux de compagnie. Ceux qui s’occupent d’eux prennent toutes les mesures pour lutter contre les trafiquants.

 

Les deux petites paresseuses apportées au CETAS vont bien et reçoivent des soins constants, comme elles en recevraient de leur mère. La plus âgée, Bibi, a près de cinq mois. Plus indépendante que sa cadette, Nina, qui a environ trois mois, Bibi apprend à grimper et saisit les branches qu’on lui offre avec ses longues griffes. Elle semble adorer plus que tout se suspendre la tête en bas et manger des fleurs et des fruits que lui donne l’équipe du CETAS.

Nina est encore un bébé et s’accroche à Bibi comme à sa mère, quand Bibi n’est pas suspendue à l’envers. Quand Bibi grimpe à une branche, Nina se tourne vers ses animaux en peluche, car elle semble avoir sans cesse besoin d’être touchée et réconfortée. Normalement, le paresseux à deux doigts passe sa première année auprès de sa mère. On prévoit donc de les garder ensemble pendant qu’elles grandissent, et qu’elles développent leurs muscles grimpeurs et leur santé générale, avant de les relâcher dans la nature.

 

Au CEETAS, beaucoup de bébés sont orphelins des incendies, mais aussi des accidents comme quand les mères heurtent des fils électriques ou des voitures, ou qu’elles sont victimes d’autres animaux. Tous ces bébés ont des animaux en peluche auxquels s’accrocher, une situation tout à fait déchirante. Il y a beaucoup de singes et d’oiseaux, et même un tapir et un couguar.

Hier, les pompiers ont amené un petit opossum mâle, de la taille d’une main d’enfant. Il était visiblement trop jeune pour être laissé seul. Il était chauve, hormis quelques touffes de fourrure. Il tremblait et marchait d’un pas instable en hésitant souvent. Quand les vétérinaires l’ont examiné, il s’est calmé, il semblait rassuré par le fait d’être touché. Comme d’autres orphelins, il recevra des traitements, de la nourriture, de l’eau et des soins constants. Ils l’ont nommé Tom et même s’il est minuscule, il va bien malgré son très jeune âge.

 

La directrice du CETAS, Elaine Oliveira, affirme que nos médicaments les aideront :

« Nous prévoyons la nourriture, les médicaments et l’espace pour soigner les animaux sur une base annuelle, mais en période de crise comme en ce moment, la demande est plus forte. Aujourd’hui, avec les brulures, nous recevons trois fois plus d’animaux qui nécessitent vraiment des soins et de la surveillance pour pouvoir se rétablir. L’équipe de Protection mondiale des animaux est venue à Acre pour comprendre la réalité en Amazonie, et nous a apporté un précieux soutien en médicaments et autres intrants. »

Grâce à votre appui, il y a un peu d’espoir pour les millions d’animaux mourants, blessés ou perdus.

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