Changements climatiques : le destructeur silencieux qui pourrait anéantir 50 % des espèces d’ici 2100

16/09/2019

L’instabilité du climat menace la diversité même de la vie sur terre. Les changements climatiques sont une menace fondamentale pour les espèces, les communautés et les moyens de subsistance des populations.

Les changements climatiques laissent présager un avenir de moins en moins prévisible, pour l’humain comme pour toute forme de vie sur Terre.

Blogueur invité Thambi Prem, responsable des urgences, Protection mondiale des animaux

Pour bien faire face à cette crise, il faut d’urgence réduire nos émissions de carbone et nous préparer aux conséquences des changements climatiques. Ces changements affectent déjà notre quotidien : flambée des prix des denrées de base et menace sur l’accès à une eau potable. L’Indice mondial des risques climatiques 2019 examine dans quelle mesure les régions et les pays subissent les effets des conditions météorologiques extrêmes (tempêtes, inondations, canicules, etc.) Alors que de nombreux pays vivent actuellement ce scénario, que comptons-nous faire? Il n’existe pas de solution unique.

 

En fait, toutes les espèces du monde sont touchées par les changements climatiques. D’ici 2100, on estime que 50% des espèces pourraient avoir disparu. Sècheresses, tempêtes, tornades, cyclones et canicules toujours plus fréquentes et intenses; élévation du niveau de la mer, fonte des glaciers et réchauffement des océans : des phénomènes qui peuvent faire du tort aux animaux, aux humains, aux collectivités et leurs moyens de subsistance, et peuvent détruire nos milieux de vie. Les changements climatiques ont un sérieux impact sur les réseaux hydriques de la planète et entrainent une augmentation des inondations et des sècheresses. L’air plus chaud retient une plus grande quantité d’eau, ce qui rend les cycles de précipitations plus extrêmes et imprévisibles.

Comment allons-nous aborder ce problème d’une gravité extrême pour survivre sur cette belle planète ? Les grands singes d’Asie du Sud-Est, probablement les primates les plus menacés, risquent l’extinction à cause de la déforestation: près de 75% du couvert forestier risque de disparaitre. Les faibles précipitations et les hautes températures ont des conséquences négatives sur l’habitat de l’éléphant d’Asie. Toutes ces menaces ont réduit la capacité de reproduction d’une espèce déjà en voie de disparition : les populations de girafes ont décliné de 40% au cours des 30 dernières années. Outre le braconnage, la grande menace est la disparition de leur habitat et des acacias (principale source de nourriture) en raison des changements climatiques.

 

Les animaux terrestres ne sont pas les seuls menacés; la vie marine change rapidement aussi, avant même que nous puissions l’étudier et la comprendre. Les baleines migrent, se nourrissent et se reproduisent en fonction de la température de l’océan. À mesure que la température de l’océan augmente, elle perturbe les comportements nécessaires à leur survie. Les requins chassent avec plus de difficulté, et partout au monde leur taux de mortalité embryonnaire augmente avec la hausse de la température et de l’acidité des océans. Dans l’océan Pacifique, la hausse des températures force les requins à migrer de 30 km au nord en moyenne par année, ce qui perturbe les écosystèmes qui en dépendent. Tous ces changements nuisent aux environnements marins.

L’élévation du niveau de la mer menace directement les espèces d’oiseaux aquatiques. Les eaux submergent leurs habitats et leurs nids; tandis que la hausse des températures menace les récifs coralliens. Au cours des trois dernières années, 72% des récifs coralliens protégés par l’UNESCO ont vécu un stress lié à la chaleur. Ce stress prolongé provoque leur blanchissement, et souvent leur mort par dénutrition. Les océans, en surface et en profondeur, abritent 99% des milieux de vie de la planète. Leur acidification peut menacer le plancton essentiel à la survie des grands poissons et rendre la plupart des régions marines invivables pour les récifs coralliens, ce qui affecterait le tourisme, la sécurité alimentaire, la protection du littoral et la biodiversité.

 

Même les insectes souffrent énormément des changements climatiques. Au rythme du réchauffement actuel de 2°C, environ 18% de toutes les espèces d’insectes disparaitraient d’ici 2100; et à un rythme de 3,2°C, ce chiffre passerait à 49%. 95% des populations de monarques de Californie se sont effondrées depuis les années 1980 en raison de la perte de leur habitat, de l’usage accru de pesticides et du déclin des populations d’asclépiade; tous des facteurs liés aux changements climatiques imputables à l’activité humaine. Il nous faut donc assumer l’entière responsabilité de l’adaptation aux changements climatiques.

Vous pouvez faire une différence

Les changements climatiques laissent présager un avenir de moins en moins prévisible, pour l’humain comme pour toute forme de vie sur Terre. Alors, prenons une grande respiration et visualisons qu’il n’est pas encore trop tard pour commencer. Une des nombreuses façons de réduire son empreinte de carbone et de sauver plus d’animaux consiste à réduire sa consommation de viande.

Pour plus d’information sur notre travail pour protéger les animaux dans les catastrophes.