Tours et spectacles d’éléphants : 5 mythes

07/05/2019

On aime tous les éléphants et plusieurs d’entre nous ont déjà fait un tour sur leur dos ou assisté à un spectacle

Ce que vous ignorez peut-être, c’est que ces activités cachent une réalité très cruelle. Nous analysons cinq mythes répandus à propos des éléphants dans l’industrie touristique.

Mythe 1: L’éléphant est un animal domestique

Un animal « domestique » est issu de croisements sélectifs pendant plusieurs générations jusqu’à l’obtention de traits et de comportements précis. Or même s’il est né en captivité, l’éléphant reste toujours sauvage.

Tous les éléphants utilisés pour les tours et les spectacles ont été « cassés » pour devenir dociles, calmes et soumis face à l’humain. Ce processus, appelé « Phajaan », implique la contrainte physique, le manque de nourriture et d’eau, et dans bien des cas, la douleur intense. Ce dressage est aussi brutal pour l’éléphant sauvage que pour celui élevé en captivité.

Mythe 2: Certains tours sont respectueux

En plus de la cruauté qu’il vit au dressage, l’éléphant est à jamais meurtri physiquement par les travaux qu’il est forcé de faire. Si l’éléphant est grand et fort, son dos n’est pas constitué pour supporter de lourdes charges. Le poids de la selle et du touriste peut lui faire mal et le blesser. Il n’est pas davantage constitué pour se tenir debout sur ses pattes arrière comme dans les spectacles. Il ne fait ces numéros que parce qu’il a été entrainé dans la douleur et la peur.

Entre leurs numéros, la plupart des éléphants restent enchainés, et souvent en isolement, pendant de longues périodes. Ils développent alors des comportements anormaux comme de se balancer compulsivement la tête de part et d’autre. L’éléphant est intelligent et sociable, et vit en troupeau. L’industrie de l’amusement ne peut satisfaire ses besoins sociaux complexes.

Mythe 3: L’élevage des éléphants en captivité assure la conservation des éléphants à l’état sauvage

Le taux de reproduction des éléphants en captivité est extrêmement faible et ne répond pas à la demande en nouveaux éléphants pour le tourisme. En conséquence, de nouveaux éléphants sauvages sont piégés pour alimenter l’industrie. Il s’agit d’une menace majeure pour l’éléphant d’Asie, dont la population a énormément décliné au cours du dernier siècle.

Le braconnage de jeunes éléphants sauvages est brutal, et l’on recense de plus en plus de mères ou de tantes protectrices qui sont abattues dans le processus. La plupart des éléphants capturés naissent au Myanmar, puis sont vendus clandestinement dans l’industrie en Thaïlande, où un bébé éléphant peut se vendre 45 000$ CAD.

Mythe 4: Les éléphants du tourisme proviennent de l’industrie forestière 

Jusqu’en 1989, l’industrie forestière de Thaïlande employait beaucoup d’éléphants, mais quand l’État a aboli la foresterie commerciale, de nombreux propriétaires d’éléphants ont perdu leur source de revenus. L’industrie du tourisme s’est avérée pour eux une nouvelle occasion de gagner leur vie.

Mais aujourd’hui, trente ans plus tard, leurs éléphants ont vieilli ou sont morts. Pourtant, si le nombre de sites d’éléphants a augmenté, on estime que le nombre d’éléphants en captivité est demeuré stable. Les éléphants qu’on croise aujourd’hui dans ces sites ne sont pas d’anciens animaux de trait, mais des jeunes capturés dans la nature ou élevés en captivité, et qui passent leur vie enchainés. Partout en Asie, on estime que 75% des éléphants adultes qui promènent les touristes sur leur dos ont été capturés à l’état sauvage, bien que ce chiffre soit difficile à confirmer.

Mythe 5: Les touristes veulent monter à dos d’éléphant

Pour bien des touristes, les éléphants sont l’apogée de leurs vacances. Cet enthousiasme vient surtout de leur ignorance de la cruauté infligée aux éléphants. Dès qu’ils en prennent conscience, leur enthousiasme fond rapidement.

Il est donc crucial de sensibiliser les touristes à la cruauté associée à ces promenades. Les agences et voyagistes les sont bien placés pour informer les touristes sur les conditions de vie des éléphants dans l’industrie, et pour inciter le public à aller les voir dans leur milieu naturel. Les touristes apprécient énormément ces aventures saisissantes qui se font dans le respect des animaux.

La bonne nouvelle

Nous travaillons avec les voyagistes du Canada, comme G Adventures, The Travel Corporation et Intrepid Travel, qui se sont engagés à ne plus offrir de promenades ni de spectacles d’éléphants et qui proposent des rencontres respectueuses avec ces animaux majestueux. Nous encourageons d’autres entreprises à en faire autant. Cliquez ici pour consulter notre liste de 200+ voyagistes respectueux des éléphants.

Comment tenir les éléphants loin de cette cruauté

  • Refusez toujours les spectacles et promenades à dos d’éléphant, et évitez de vous en approcher comme pour les selfies et le lavage. Et n’oubliez pas : si on vous offre de monter sur des animaux sauvages, de les manipuler ou de les prendre en selfies, il s’agit probablement d’un site ayant recours à la cruauté. Évitez-le.
  • Si vous voulez voir ces incroyables bêtes pendant vos vacances, faites vos recherches et méfiez-vous des sites bon marché qui se définissent comme des « sanctuaires ». Découvrez nos conseils pour reconnaitre un site respectueux des éléphants.