Au Pérou, des animaux sauvages libérés d’une vie à servir d’accessoires photo

11/01/2019

Les autorités péruviennes et Entropika ont réussi à sauver plus de 20 animaux sauvages, notamment des paresseux et un lamantin, quand nous les avons alertés

Pour de simples photos de vacances, des animaux sans défense comme le paresseux sont sans cesse manipulés. Ce sauvetage envoie un signal clair : gardons la faune à l’état sauvage!

Des animaux sauvages arrachés à la forêt amazonienne et servant d’accessoires photo dans un piège à touristes ont été sauvés lors d’un récent raid à Puerta Alegria, au Pérou. Plus de 20 animaux sauvages, notamment des paresseux et un lamantin, ont été saisis par les autorités péruviennes et Entropika, après que nous ayons sonné l’alerte. Nous sommes très fiers et tenons à féliciter tous ceux qui ont participé à ce sauvetage.

À Puerto Alegria, au Pérou, des animaux locaux, comme ce fourmilier, sont prélevés dans la nature pour servir, à leurs dépens, aux selfies des touristes.

En 2017, nous avons lancé un rapport choc, Close up on cruelty (gros plan sur la cruauté), pour montrer la cruauté que subissent ces animaux. Le rapport expose la cruauté faite envers de nombreux animaux typiques d’Amérique latine, en se concentrant sur deux endroits particuliers, dont Puerto Alegria, au Pérou, où notre mission de sauvetage s’est déroulée.

Le rapport présente en détail la façon dont les animaux sont prélevés dans leur milieu naturel et cruellement exploités par des voyagistes irresponsables à des fins lucratives. Toute la journée, les animaux doivent subir le contact physique stressant des touristes pour être pris en photo, sont gardés dans des enclos stériles et exigus, portent des plaies et des blessures dues à une manipulation inadéquate et, dans certains cas, sont même battus. La demande croissante pour les selfies sauvages nuit à la faune et menace son bien-être, voire sa survie. Selon notre analyse de la situation, en Amérique latine 20% des espèces touchées sont menacées d’extinction et plus de 60% sont protégées par le droit international.

Nous demandons donc aux gouvernements de faire appliquer la loi, et de voir à ce que les voyagistes et ceux qui exploitent la faune pour le tourisme en Amazonie respectent les lois existantes. Nous avons lancé le Code du selfie de voyage pour montrer aux touristes comment photographier les animaux sauvages sans encourager les sites touristiques cruels envers eux.  

Pour de simples photos de vacances, des animaux sans défense comme le paresseux sont sans cesse manipulés. Nous sommes soulagés de savoir qu’ils ne souffrent plus, mais ils sont encore nombreux à subir la cruauté au quotidien, en captivité, pour les si populaires selfies. Ce sauvetage envoie un signal clair : gardons la faune à l’état sauvage! Ces animaux ne doivent jamais servir d’accessoires photo pour alimenter une tendance nocive dans les médias sociaux. Nous espérons voir une vague de changement, non seulement au Pérou mais dans toute l’Amazonie.

Les animaux ont été secourus le jeudi 13 décembre et transportés par avion jusqu’aux installations de sauvetage, où ils seront convenablement soignés et traités pour blessures et maladies. Puis on les examinera pour déterminer s’ils peuvent être réhabilités ou s’ils doivent rester au site et y passer le reste de leurs jours en paix.

Angela Maldonado, écologiste et membre fondatrice d’Entropika, déclare:

«Nous sommes ravis d’avoir réussi à sauver autant d’animaux exploités pour le tourisme, ce qui aurait été impossible sans le travail conjoint des autorités péruviennes et des ONG. Le prochain défi sera maintenant de trouver d’autres moyens de subsistance durables pour la communauté de Puerto Alegria. Aussi, nous demandons aux autorités compétentes de resserrer le contrôle sur les opérateurs qui promeuvent le trafic d’espèces sauvages, l’une des pires menaces pour la biodiversité amazonienne.»

À Puerto Alegria, au Pérou, la faune locale est prélevée dans la nature pour servir, à ses dépens, aux selfies des touristes. Dans une opération secrète, nos enquêteurs ont obtenu des images des horribles conditions dans lesquelles vivent ces animaux, loin des regards des touristes, comme cet oiseau.

Vous pouvez intervenir

Engagez-vous à devenir un voyageur respectueux des animaux et réservez vos prochaines vacances auprès d’un voyagiste éthique. Vous pouvez protéger ces animaux en réduisant la demande en sites fauniques dans les pays où vous allez en vacances. Ensemble, nous pouvons mettre fin, une fois pour toutes, à la souffrance des animaux sauvages au nom du tourisme.