Marquage des engins de pêche pour éviter la mort d’innombrables animaux marins.

10/07/2018

Pour empêcher les engins de pêche de tuer la faune marine, nous demandons à la FAO, un organe de l’ONU, de s’assurer que tous les filets de pêche soient identifiés d’ici 2025.

Comme mesure de gestion préventive au sein des pêcheries, le marquage des engins de pêche, qui sont quasi indestructibles, bénéficiera aux baleines, aux dauphins, aux phoques et aux tortues qui s’y empêtrent, car il deviendra possible d’en retracer la source.

Image du haut, crédit : Elain Blum / Marine Photobank

Bon an mal an, plus de 136 000 baleines, dauphins, phoques et tortues sont victimes de la pêche fantôme, causée par les engins de pêche à la dérive.  

Quelque 640 000 tonnes d’engins de pêche aboutissent chaque année dans nos océans. C’est près d’une tonne à la minute!

Les engins de pêche sont conçus pour capturer et tuer, et continuent de le faire une fois abandonnés. Certains peuvent mettre 600 ans à se décomposer, ce qui signifie qu’ils feront longtemps souffrir tous les animaux marins qu’ils captureront. 

Et leur impact est dévastateur sur le revenu des pêcheurs : la pêche fantôme est aujourd’hui responsable de 5% à 30% du déclin de certaines espèces de poissons

L’étiquetage, une nécessité 

Il n’existe actuellement aucune méthode efficace et universelle pour identifier la source du matériel de pêche une fois qu’il est abandonné. Il est donc très difficile de tenir les entreprises responsables et de repérer les exploitations illégales.  

Si tous les filets commerciaux étaient étiquetés ou marqués, les navires de pêche feraient davantage d’efforts pour éviter de les perdre ou pour les récupérer. Et les forces de l’ordre auraient enfin les moyens de retracer les coupables.

Avec les méthodes de marquage actuelles et l’émergence de nouvelles technologies, il serait logique de rendre obligatoire le marquage des engins pour prévenir leur abandon et protéger la faune marine. 

L’étiquetage, la solution facile

Il existe de nombreuses méthodes de marquage des engins, que les nouvelles technologies rendent chaque jour plus simples et abordables. 

Les méthodes actuelles comprennent :

  • l’étiquette physique 
  • le marquage chimique 
  • le codage couleur 
  • l’identification par radiofréquences (RFID) 
  • la radiobalise 
  • la bouée reliée par satellite  

Un cachalot trainant un engin à la dérive. Crédit : Alberto Romeo / Marine Photobank

L’ONU doit agir 

Comme il existe une foule de solutions rentables, l’ONU doit faire adopter des directives pour rendre le marquage de tout équipement de pêche commercial obligatoire d’ici 2025. Ce mois-ci, nous participons au Comité des pêches de la FAO, à Rome, pour plaider en faveur de cette nouvelle étape cruciale dans la politique mondiale sur la pêche.

La situation est grave

La pêche fantôme est à la hausse depuis quelques années, et devrait continuer de croitre avec l’intensification de la pêche. Elle entrainera la mort inutile de centaines de milliers d’animaux marins, et coutera aux gouvernements des millions de dollars en opérations de nettoyage.

Pour Ingrid Giskes, notre directrice mondiale de Changement en profondeur, « La pêche fantôme nuit à la faune marine plus que toute autre forme de débris marins d’origine humaine, et peut capturer quatre fois plus d’animaux marins que tous les autres types de débris combinés.

« Comme mesure de gestion préventive au sein des pêcheries, le marquage des engins de pêche, qui sont quasi indestructibles, bénéficiera aux baleines, aux dauphins, aux phoques et aux tortues qui s’y empêtrent, car il deviendra possible d’en retracer la source.  L’ONU doit affirmer son leadeurship et protéger nos océans de la pêche fantôme. » 

Aidez-nous à faire un changement en profondeur 

Nous sommes tous responsables de la santé de nos océans et de la vie qu’ils abritent. 

Découvrez notre campagne Changements en profondeur, et ce que vous pouvez faire pour protéger la faune marine.