Une vidéo d’un paresseux volé dans son habitat révèle l’horreur derrière les selfies sauvages

20/10/2017

Des images de nos enquêtes montrent des bucherons qui enfoncent un paresseux dans un sac après une chute de 30 mètres. Vous pouvez mettre fin à cette cruauté en vous engageant à ne prendre que des selfies non cruels.

« C’est une situation absurde : on s’en sert pour satisfaire la folie des selfies sauvages, un phénomène devenu mondial. »

Cette vidéo révoltante a été filmée près de la ville d’Iquitos, la porte d’entrée des villages tribaux du nord de l’Amazonie, au Pérou.

Le paresseux a probablement été vendu dans l’industrie du selfie sauvage ou le commerce des animaux exotiques. Nos images révèlent les méthodes barbares employées pour voler directement dans leur habitat ces animaux qui serviront aux selfies des touristes.

On voit des bucherons abattre un arbre de 30 mètres, pendant que l’animal qui y vit s’accroche aux branches, complètement terrorisé.

Volés pour être vendus

Après que l’arbre est abattu, le paresseux réussit miraculeusement à survivre. Il est alors enfoncé dans un sac, puis vendu au marché de Belen, près d’Iquitos pour 13$US.

Les paresseux ainsi braconnés sont généralement vendus dans les marchés et introduits dans le commerce touristique, où on les contraint à se faire photographier avec les touristes.

Une touriste tient un jeune paresseux dans ses bras en Amazonie.

Notre directeur général, Steve McIvor explique la situation : « Ces images sont extrêmement troublantes. On sait que les animaux volés dans leur habitat pour servir d’accessoire photo sont gardés à l’étroit dans des conditions insalubres ou appâtés à répétition, ce qui finit par profondément les traumatiser.

« C’est une situation absurde : on s’en sert pour satisfaire la folie des selfies sauvages, un phénomène devenu mondial. Cette industrie est alimentée par les touristes qui, le plus souvent, aiment les animaux sans se douter des conditions honteuses et des mauvais traitements qu’ils subissent pour leur fournir ces photos inoubliables. »

Un commerce illégal en plein essor

On estime que 80% du bois exporté du Pérou provient du déboisement illégal.  

Plusieurs de ces bucherons trouvent un revenu supplémentaire dans le braconnage et la vente d’animaux sauvages, comme les paresseux dans le tourisme.

Des animaux de nature docile

Pour les braconniers, le paresseux à trois doigts est un arboricole lent et facile à attraper. Il ne peut s’échapper et peut difficilement se défendre contre les humains.  

Le mâle passe en général toute sa vie dans le même arbre, alors que la femelle déménage après avoir donné naissance à un petit, à qui elle laisse son arbre.

Sloth in the wild in Colombia - World Animal Protection - Animals in the wild

Un paresseux sauvage suspendu à un arbre, au Panama. Crédit : WDabrowka, KVang @birdexplorers.com.

Pour nous attaquer au problème, nous demandons aux gouvernements de faire appliquer la loi, et de voir à ce que les voyagistes et ceux qui exploitent la faune pour le tourisme en Amazonie respectent les lois existantes.  

Vous pouvez nous aider à mettre fin à la folie des selfies sauvages en prenant l’engagement du selfie sans cruauté : signez le Code du selfie de voyage.