10 choses à savoir avant de prendre un selfie « sauvage »

20/10/2017

Pour bien des gens, voir un animal sauvage est un élément important des vacances. Mais ces activités, qu’on fait pour un seilfie sauvage, ont souvent un côté sombre.

En ce moment, il y a 550 000 animaux sauvages en captivité qui divertissent les foules du « mauvais » tourisme exotique.

Par Aaron Lax, blogueur invité

Pour bien des gens, voir un animal sauvage est un élément important des vacances. C’est une façon d’interagir avec la culture locale et d’honorer sa faune sauvage. Plusieurs prennent ce type de photos parce qu’ils aiment les animaux, sans réaliser combien l’animal dans le selfie a pu souffrir pour cette photo inoubliable.

Dans le cadre de notre récente campagne sur l’usage de la faune dans les selfies en Amazonie, voici 10 choses à savoir avant de vous prendre en photo avec un animal sauvage.

1. Ces animaux sont volés dans leur habitat

Les animaux sauvages qui servent d’accessoires photo pour les selfies sont souvent volés directement dans leur habitat. Les personnes et commerçants qui tirent profit de la vente de ces selfies ont donc toujours des animaux à portée de main, au besoin. D’ailleurs, ces animaux peuvent être dressés à obéir en très bas âge.

Plusieurs animaux sont enlevés directement des bras de leur mère. Dans le processus, la mère est souvent abattue en tentant de protéger son petit. L’expérience laisse le petit confus, désorienté et en détresse.

2. Les animaux sont souvent négligés

Souvent, les animaux sauvages en captivité souffrent parce qu’on néglige leurs besoins.

Dans les sites d’Amazonie qui offrent des selfies, notre équipe a trouvé des paresseux attachés pendant qu’ils ne servaient pas, des anacondas verts en état de déshydratation, des caïmans avec la gueule fermée par des bandes de caoutchouc, des ocelots gardés dans de petites cages stériles.

Comme ces animaux sont pris dans la forêt, souvent directement des bras de leur mère, les gardiens doivent prendre des mesures nécessaires pour ne pas se blesser. Notre équipe a vu de jeunes caïmans et des anacondas gardés dans des glacières pour les maitriser et un guide touristique qui battait un fourmilier pour le faire obéir. 

3. Votre selfie n’est pas unique

Les nombreux selfies des touristes sont postés en ligne un jour, puis oubliés pour toujours. Mais l’animal qui a servi d’accessoire est manipulé à répétition par des douzaines de touristes en quelques minutes, ce qui signifie qu’il passe sans cesse de main en main, et qu’il est soumis aux flashs des caméras et aux bruits de la foule. L’animal devient très stressé et risque fort d’être blessé, et souvent de façon mortelle.

4. L’animal sert jusqu’à sa mort

L’animal est gardé en captivité pour les selfies jusqu’à ce qu’il ne puisse plus servir. Le bébé paresseux est très sensible. Celui qui sert aux selfies en Amazonie, meurt en général au bout de 6 mois, de stress et de maladie, alors qu’en liberté, il peut vivre jusqu’à 30 ans.

5. Le comportement des animaux peut être trompeur

Comme le dauphin et le paresseux ont l’air joyeux, les touristes présument qu’ils le sont.

Le paresseux est particulièrement mal compris. On sait qu’il tend la main quand on se le passe, comme s’il voulait qu’on le prenne, et les traits de son visage donnent l’impression qu’il sourit. En réalité, s’il tend le bras c’est pour grimper et son sourire peut cacher la malnutrition, le stress et la confusion.

6. Le problème est largement répandu

En ce moment, il y a 550 000 animaux sauvages en captivité qui divertissent les foules du « mauvais » tourisme exotique. Selon une étude sur les selfies exotiques, 54% des 249 sites d’attraction en ligne offrent la possibilité de manipuler des animaux pour les selfies et les photos.

Ces sites annoncent un total de 72 espèces différentes : la demande en selfies exotiques est à la hausse, c’est clair, et les animaux sauvages seront de plus en plus nombreux à être enlevés de leur habitat naturel.

7. C’est illégal

Bien que de nouvelles lois interdisent l’exploitation des animaux pour les selfies avec des animaux sauvages, une grande partie de l’industrie n’est ni règlementée ni supervisée. Plusieurs commerces utilisent ce vide juridique pour traiter les animaux en tournant les coins ronds.

Malheureusement, 61% des espèces répertoriées dans notre étude sont classées comme nécessitant une protection internationale par la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées d'extinction (CITES). 

8. La captivité prend de multiples formes

Les animaux ne sont pas seulement gardés en cage ou attachés aux arbres pour les empêcher de fuir; les commerces exploitent aussi leur habitat naturel pour le profit. Entre autres, la technique de l’appât sert souvent à attirer les botos, ou dauphins roses d’Amazonie, dans des endroits où les touristes peuvent les manipuler.

Techniquement en liberté, ces dauphins sont quand même sous l’emprise de l’industrie du selfie sauvage. Notre étude a relevé des plaies sous les nageoires de plusieurs dauphins, dues au contact humain, et des éraflures et morsures chez ceux qui se battent pour un appât.

9. Il y a d’autres façons de faire

Lorsqu’il est bien organisé, le tourisme exotique peut présenter des avantages pour l’environnement et pour la faune sauvage : notamment par le financement qui sert à protéger les habitats naturels, à améliorer le bien-être des animaux et à réduire la pauvreté.

Il existe des voyagistes respectueux des animaux sauvages qui vous emmènent les voir dans leur environnement, pour vous permettre de les découvrir sans contribuer à la cruauté et à l’exploitation. Certains forfaits vous permettent de les découvrir tels qu’ils sont, dans la nature.

Wild sloth

10. Vous pouvez lutter contre la cruauté associée aux selfies exotiques

Faites chuter la demande qui nourrit l’industrie du selfie sauvage en signant notre Code du selfie de voyage. Partagez ce Code pour sensibiliser le public et aidez-nous à faire pression sur les médias sociaux, comme Instagram, pour qu’ils prennent des mesures contre la cruauté dans les selfies sauvages. Passez à l'action en cliquant ici >

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