Pourquoi n’éprouvons-nous pas de lien affectif envers le poulet?

02/09/2016

Le poulet est un être affectif et peut ressentir de l’empathie. Gemma Carder, notre directrice de la sentience, explique pourquoi tant d’humains ne ressentent pas d’émotion envers les poulets, et ont une attitude aussi complexe envers eux.

Chaque année, des milliards de poulets sont élevés pour leur chair, dans des conditions souvent inhumaines. Les poulets peuvent souffrir, c’est prouvé, et l’on sait qu’il faudrait les traiter de façon éthique.

Le pouvoir des mots

Notre rapport avec les animaux est complexe; plusieurs facteurs influencent notre attitude envers eux et notre façon de les traiter. Notre façon de les concevoir influence l’attitude que nous adoptons envers eux. Par exemple, on traite mieux l’animal que l’on perçoit comme un « animal de compagnie » que celui que l’on appelle « nourriture ».

Ceci dit, en classant un poulet ou un animal d’élevage comme « nourriture » ou animal « de production », on limite immédiatement notre façon de le percevoir, en particulier sur le plan cognitif (Serpell, 2004).

Des chercheurs ont découvert que, quand les gens évaluent l’intelligence et l’attractivité d’un animal, les non-mammifères que l’on mange (dinde, poulet, truite et homard) obtiennent le score le plus bas, comparativement aux mammifères comme le porc, le mouton, qui font aussi partie de notre diète.

Ces résultats démontrent que l’on dévalue l’animal qui se mange, surtout pour les espèces non mammifères (Driscoll, 1995).

Et le poulet?

Plusieurs consommateurs évitent de tisser un lien cognitif ou affectif avec l’animal d’élevage industriel (Schroder et coll., 2004). Il peut en effet s’avérer plus facile de voir le poulet comme étant dépourvu d’intelligence ou de sentiments pour éviter le dilemme moral associé aux mauvais traitements des animaux dans l’industrie agricole. Nous éprouvons tous cette dissonance cognitive à un certain degré, et non seulement en rapport avec la nourriture.

Les attitudes peuvent-elles changer?

Oui! Par exemple, une étude évaluait l’attitude des étudiants avant et après qu’ils aient entrainé des poulets. Résultat : après avoir passé du temps avec les poulets, l’évaluation des étudiants sur l’intelligence et la capacité des poulets à ressentir les émotions était plus élevée qu’en début d’étude (Hazel et coll., 2011).

Chaque année, des milliards de poulets sont élevés pour leur chair, dans des conditions souvent inhumaines. Les poulets peuvent souffrir, c’est prouvé, et l’on sait qu’il faudrait les traiter de façon éthique.

L’heure du repas à la ferme Sweda, une ferme canadienne où le bien-être vient en tête de liste.

L’heure du repas à la ferme Sweda, une ferme canadienne où le bien-être vient en tête de liste.

Ce que vous pouvez faire

En achetant de la viande, il importe de vous renseigner pour savoir si le poulet que vous achetez provient d’une ferme où le bien-être des animaux est prioritaire. Sinon, optez pour le changement.

Si vous voulez passer à l’action pour améliorer la vie des poulets, gardez l’œil ouvert sur notre campagne Du Changement pour les poules.

Learn more about our work to protect animals in farming.

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