Des experts du monde entier réunis pour cerner le problème de la pêche fantôme dans les océans

10/09/2015

La pêche fantôme cause des dommages irréversibles à nos océans. Aujourd’hui, nous avons réuni à Londres des experts de partout au monde, pour lancer la Global Ghost Gear Initiative (Initiative mondiale contre la pêche fantôme) et un plan d’action pour s'attaquer d’urgence au problème.

“La pêche fantôme est un problème presque invisible, mais des millions de dauphins, de phoques, de cétacés et d’oiseaux marins y sont piégés et en meurent."

La pêche fantôme

Les engins de pêche perdus ou abandonnés, ces fantômes qui continuent de pêcher indéfiniment, menacent sérieusement la santé et la productivité de nos océans. Il s’accumule chaque année de nouveaux engins de pêche dans la mer, en raison des phénomènes météorologiques extrêmes, de la perte accidentelle ou du rejet délibéré.

Surtout faits de plastique, ces engins peuvent durer 600 ans et s’accumulent dans nos océans à un rythme d’environ 640 000 tonnes par année, ou une tonne par 125 tonnes de poisson pêché. Ils font d’énormes ravages dans les océans, car ils continuent de piéger, d’étrangler et de tuer des centaines d’espèces marines, comme les phoques, les tortues, les dauphins et les baleines.

La GGGI (Initiative mondiale contre la pêche fantôme)

La GGGI, dont nous sommes un membre fondateur, a réuni de grands experts, incluant le Programme des Nations Unies pour l’environnement, le Marine Stewardship Council, le distributeur Young’s Seafood et l’australienne Northern Prawn Fishery, pour partager des connaissances et compétences en vue d’assainir nos océans.

Le volume croissant d’engins de pêche et le manque de solutions mondiales menacent la survie des communautés côtières et la productivité de l‘industrie de la pêche. Par exemple, on estime que la perte de homards commercialisables en raison de la pêche fantôme entraine un manque à gagner de 250 M$US par année mondialement.

Retirer les engins de pêche des océans

Aux États-Unis, Protection mondiale des animaux et la Gulf of Maine Lobster Foundation viennent de s’associer à des pêcheurs locaux en vue de retirer les débris des eaux du Maine. Au total, 147 casiers abandonnés et 455 kg de corde et de lignes ont été récupérés. Les engins qui n’ont pu être réutilisés ont été recyclés sous le programme Fishing for Elecricity pour produire de l’électricité.

Pour Josey Kitson, directrice générale de Protection mondiale des animaux « La pêche fantôme est un problème presque invisible, mais qui piège et tue des dauphins, des phoques, des cétacés et des oiseaux marins par millions.

« Pour que nos océans soient plus sains et sécuritaires, il faut des solutions durables à l’échelle mondiale.

« Cette initiative, qui regroupe l’industrie, les gouvernements, les organisations et les chercheurs, nous donne espoir de trouver des solutions pour libérer les océans de la pêche fantôme. »

Petri Suuronen, directeur de l’industrie des pêches Département des pêches et de l’aquaculture à la FAO, aux Nations Unies, s’exprime en ces termes : « Ce problème mondial requiert une solution mondiale. La FAO appuie la mission de la GGGI et son approche concertée pour assainir nos océans. Nous invitons de l’industrie de la pêche à y participer activement.

Notre campagne Changements en profondeur

La GGGI n’est qu’une partie de notre solution. Il faut agir maintenant pour éviter la mort de 136 000 phoques, otaries et grands cétacés chaque année. Découvrez notre travail pour protéger la faune marine de la pêche fantôme

Image: Brandon Cole / naturepl.com