Enquête sur l’industrie illégale du selfie sauvage en Amazonie

24/10/2017

Voyez ce que révèle notre enquête sur une nouvelle tendance néfaste dans l’industrie du tourisme – avec Natasha Daly, journaliste du National Geographic, et Cassandra Koenen, notre chef internationale des campagnes de protection de la faune.

La forêt tropicale d’Amazonie attire les touristes en tant que région parmi les plus biodiversifiées sur Terre. Malheureusement, l’idée de plus en plus populaire d’approcher des animaux sauvages leur cause une souffrance énorme.

Les animaux sont capturés illégalement, mis en cage et utilisés au quotidien par les touristes, comme des accessoires pour les selfies qu’ils postent dans les réseaux sociaux.

Natasha Daly, journaliste du National Geographic (en anglais), a passé des mois à enquêter sur l’impact des selfies sauvages dans les petits villages qui bordent la rivière Amazone, où les agences de voyages envoient les touristes en les assurant qu’ils verront des animaux sauvages.

Notre année d’enquête en Amérique latine sur les activités touristiques cruelles envers la faune, combinée aux dernières technologies de surveillance médiatique, nous a permis de constater l’ampleur du phénomène des selfies sauvages dans les médias sociaux, une menace croissante pour la faune locale.

Écoutez-les répondre à nos questions sur leurs enquêtes :

(Vidéo en anglais seulement)

Lisez le rapport spécial du National Geographic: The Amazon Is the New Frontier for Deadly Wildlife Tourism (en anglais)

Une forme de cruauté qui devient la norme

La plupart des touristes qui visitent l’Amazonie veulent voir la faune sauvage, un choix qui peut sérieusement nuire au bien-être des animaux locaux. Comme l’explique Natasha dans son article, les touristes ont en général deux options : l’aventure authentique ou rapide.

Ceux qui paient pour se faire prendre en photo avec un paresseux, un toucan, un anaconda ou tout autre animal sauvage doivent comprendre ce qui se passe avant et après leur visite.

La cruauté infligée à ces animaux jusqu’à ce qu’ils soient assez dociles pour se laisser prendre en selfie est malheureusement invisible aux yeux des touristes insouciants.

Local animals, like this anaconda, Les animaux locaux, comme cet anaconda, à Manaus, au Brésil, sont prélevés dans la nature pour servir, à leurs dépens, aux selfies des touristes.

En rentrant de voyage, les touristes qui partagent ces photos dans les réseaux sociaux en incitent d’autres à les imiter, ce qui crée un cycle de cruauté.

Les réseaux sociaux célèbrent les activités cruelles envers la faune

Depuis 2014, le nombre de selfies sauvages postés sur Instagram a augmenté de 292%. Près de la moitié d’entre eux impliquent une forme de souffrance animale : on y voit des gens étreindre, prendre ou manier négligemment des animaux sauvages.

En regardant ces photos, qui circulent surtout sur Instagram et autres réseaux sociaux, on ne comprend pas nécessairement la cruauté qui se cache derrière l’objectif. Il est donc très important de sensibiliser et d’éduquer le public pour mettre fin à l’extrême souffrance derrière ces photos qui semblent anodines.

Découvrez notre rapport 'A close up on cruelty', sur l'impact néfaste des selfies sauvages en Amazonie

Nous pouvons faire un changement durable

Selon nos enquêtes, les gens veulent voir les animaux dans la nature. Ils veulent voir la véritable faune sauvage, mais ne comprennent pas la cruauté impliquée dans ces activités exotiques « rapides ».

Il existe des activités qui permettent de voir la véritable faune sauvage sans lui nuire, et qui profitent à l’économie locale.

La solution réside dans l’éducation. Nous sommes en discussion avec Instagram pour trouver une façon de sensibiliser ses 800 millions d’usagers sur la différence entre un selfie cruel et inoffensif.

Signez notre Code du selfie de voyage pour montrer à Instagram combien de gens veulent voir des selfies libres de toute forme de cruauté. 

Signez le Code du selfie de voyage

En signant ce Code, vous choisissez des selfies sans cruauté et vous unissez votre voix à la nôtre contre les formes de tourisme cruelles envers les animaux sauvages.